Il était important pour les membres du bureau exécutif national de l’Union syndicale des Inspecteurs du travail de Côte d’Ivoire (Usintci), de s’accorder une pause afin de faire le bilan de l’exercice syndical 2021. Et dégager les perspectives de l’année 2022.
Samedi, à l’hôtel Paris-village de Bingerville, s’est tenue la Rentrée syndicale de l’Usintci sous la présidence de Gnagna Zadi, Président de la Centrale Plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur public et privé de Côte d’Ivoire à laquelle l’usintci est affiliée.
Le Secrétaire général de l’Usintci, Abouo Lucas, a souligné qu’à l’entame d’une nouvelle année, il s’avère nécessaire de jeter un regard rétrospectif sur l’ensemble des activités afin de les passer au peigne fin et consolider les acquis. Il a ajouté qu’il s’agira également d’adopter une matrice d’actions prioritaires pour l’année 2022, de former les membres du Bureau exécutif en leadership syndical et en conduite de réunion syndicale. Abouo Lucas n’a pas manqué de remercier le Président de la Centrale Plateforme nationale Gnagna Zadi, qui ne ménage aucun effort pour les accompagner dans leur marche. Il a adressé également ses remerciements à Bogué Nicodème, secrétaire général de l’Union démocratique des enseignants du second degré (Udensci) et à Diabaté Germain, secrétaire général du Syndicat national des professeurs du secondaire de Côte d’Ivoire (Synapci). «Puisse cette année 2022 être meilleure pour l’administration du travail et l’ensemble des Inspecteurs du travail », a-t-il souhaité.
Mais bien avant, les Inspecteurs du Travail ont bénéficié d’une formation dispensée par Diomandé Mamadou, secrétaire général de la Centrale Plateforme nationale : «Le leadership et la gestion d’une réunion syndicale ».
Le formateur a indiqué que les thématiques bien que différentes et très importantes pour la gestion d’une organisation syndicale, peuvent être combinées, tant elles sont liées. Après avoir défini le leadership comme l’exercice du pouvoir et de l’influence en appliquant une communication et une motivation appropriées auprès des hommes qu’on conduit, Diomandé Mamadou en a donné l’importance au sein d’une organisation syndicale. «Le leadership syndical est certainement le bien le plus rare et le plus précieux que possède l’humanité. (…) Le leader syndical doit nécessairement être imprégné du minimum de notions en matière de procédure syndicale et de gestion d’une réunion syndicale au risque de lui-même saborder toutes les réunions ou même de ne pas en tenir. Toute chose qui est en déphasage avec le leadership positif qu’il doit exprimer au profit de son organisation. Ce qui exige du leader, une bonne formation syndicale, une bonne maitrise des textes fondamentaux de l’organisation qu’il dirige et l’organisation régulière de rencontres et activités diverses au profit du syndicat», a instruit Diomandé Mamadou.
Le Président de la centrale Plateforme nationale, Gnagna Zadi s’est félicité de la mobilisation des Inspecteurs de travail. Il a ensuite félicité le secrétaire général Abouo Lucas qui est d’un apport indéniable au niveau de la Plateforme nationale par sa technicité, son humilité et par sa volonté de construire de façon collégiale avec les autres des dynamiques qui permettent au mouvement d’avancer. Il s’est également félicité de la formation dispensée par Diomandé Mamadou dont l’expérience et les qualités sont reconnues. Gnagna Zadi a invité l’Union syndicale des Inspecteurs de travail de mettre les bouchées doubles et à ne pas être complexée par la présence d’un syndicat plus ancien. Le Président de la Centrale Plateforme nationale a encouragé l’Union à poursuivre sur cette lancée et à mettre en œuvre le plan d’actions adopté avec les moyens adéquats. «Comme je l’ai dit il n’y a pas si longtemps, la faiblesse des syndicats est la cotisation. Dans les pays anglophones comme le Ghana, le Kenya et l’Afrique du Sud, les syndicats sont si puissants qu’on ne peut nommer par exemple un ministre de l’Education nationale sans consulter le syndicat de l’Education-Formation. Il y aussi l’esprit de leadership qui prédomine et qui fait que l’on n’arrive pas à mettre sur pied des organisations puissantes tant au niveau de la mobilisation que de la puissance financière. Donnez les moyens à votre syndicat afin qu’il puisse résister à tous les vents contraires qui peuvent advenir », a souhaité le leader syndical Avant d’inviter les participants à implémenter cette formation lorsqu’ils retourneront dans leurs bases à travers des Assemblées locales afin de rendre compte. Car, il faut que l’information aille le plus loin possible.
Gnagna Zadi a invité les Inspecteurs de travail à se préparer car la trêve sociale signée avec le gouvernement finit le 16 août 2022 à minuit. Et les Inspecteurs ont un rôle primordial à jouer dans l’aboutissement de nouvelles revendications. «Depuis l’année dernière nous avons commencé à travailler avec le gouvernement afin que nous puissions mettre en route de nouvelles revendications transversales mais sectorielles. Les revendications majeures portent sur le 13e mois. On nous a bien souvent rétorqué que ce n’est pas inscrit dans les textes, que cela existe dans le privé mais pas pour le fonctionnaire comme si ceux qui l’avaient fait au privé ne pouvait pas le faire au public. C’est à vous de trouver les arguments car cela concerne votre domaine et c’est une revendication importante. Dès lors que nos textes nous permettent d’avoir des indemnités, des primes mensuelles ou annuelles, cela peut nous permettre d’argumenter afin d’obtenir gain de cause. Nous avons également le relèvement de l’indice référentiel de base qui est de 233, 45 Fcfa depuis des lustres afin d’être en harmonie avec l’évolution du coût de la vie. La question de l’indemnité de logement dont vous ne bénéficiez pas est également au goût du jour et nous voulons la revaloriser, l’harmoniser avec ce qui est en pratique, la mettre en rapport avec les grades et en faire bénéficier tous les fonctionnaires. La question de la réforme du Statut général de la Fonction publique est également au menu. Démarrée depuis plusieurs années, elle va rentrer en vigueur cette année et il y a d’autres questions comme celles des accessoires de salaires notamment les allocations familiales qui sont ridicules, les indemnités de transport dépassées et l’imposition du salaire », a-t-il dévoilé.
Il a également convié tous les Inspecteurs du travail à l’Assemblée générale de la Centrale Plateforme nationale afin donner un coup d’accélérateur aux moyens de pression légaux pour amener le gouvernement à ouvrir les discussions avant la fin du premier trimestre pour aboutir en août à un autre accord : «Nous sommes prêts à signer un autre accord parce que dans des pays normaux, le principe c’est le dialogue, la signature d’accords et l’exception c’est la grève, la crise. Chaque fois qu’on devra signer des accords pour éviter les crises, nous serons d’accord et nous voulons que le gouvernement le comprenne. Nous sommes dans une dynamique ou désormais de façon périodique, nous aurons des accords pour que les fonctionnaires gagnent leurs revendications et que le gouvernement obtienne la paix sociale, cela réduira également les grèves inutiles. Si nous sommes contraints à utiliser notre arme redoutable, nous devrons dans ce cas montrer notre force afin qu’en une journée, nous obtenons ce que nous demandons car nous aurons réussi à bloquer la machine de production».
Fulbert Yao avec Dircom