La quatrième consultation régionale desInstitutions Nationales des Droits de l’Homme(INDH) en Afrique de l’Ouest s’est tenue du 28 au 29 juin 2022 à Abidjan, Côte d’Ivoire, avec à la clé de nombreuses décisions prises.
La réunion était organisée par le réseau des Institutions Nationales des Droits de l’Homme d’Afrique de l’Ouest sous l’égide de l’INDH de Côte d’Ivoire, avec le soutien de la Commission de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH) et du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS). Elle visait à partager les expériences et à renforcer la coopération régionale pour une mise en œuvre efficace des stratégies de promotion et de protection des droits de l’homme en Afrique de l’Ouest.
Des représentants des INDH de quatorze (14) pays de la région ouest-africaine, de la Commission de la CEDEAO et des Nations Unies ont participé à la réunion. Ils ont abordé un large éventail de questions, notamment l’indépendance et le développement institutionnel des INDH, le renforcement de leur rôle dans la prévention, la promotion et la protection des droits de l’homme, ainsi que les différents défis en matière de droits de l’homme auxquels la région est actuellement confrontée. Il a été noté que certaines institutions nationales des droits de l’homme sont confrontées au défi de la dissolution. À cette fin, la réunion a noté que des missions de bons offices concertées devaient être entreprises auprès du Cabo Verde et d’autres INDH confrontées à des défis similaires.
Lors des discussions, un accent particulier a été mis sur les menaces liées au terrorisme, à la violence intercommunautaire et sexiste, au rétrécissement de l’espace civique et à l’impunité, à la propagation accrue des discours de haine et aux violations des droits de l’homme dans le contexte de la prévention et de la lutte contre l’extrémisme violent/le terrorisme et des processus électoraux et des transitions politiques en cours dans la région de la CEDEAO, ainsi que sur la promotion et la protection des droits des groupes vulnérables, notamment les femmes, les enfants et les migrants.
Tout en saluant le soutien de leur gouvernement à la mise en œuvre des mandats des institutions nationales des droits de l’homme, les participants ont souligné l’importance de leur fournir davantage de ressources publiques et de renforcer leurs relations avec les autorités nationales et les organisations de la société civile, qui sont essentielles pour la promotion et la protection des droits de l’homme.
Les participants ont exprimé leur inquiétude face à la persistance du terrorisme et de l’extrémisme violent dans la région. Ils ont recommandé de renforcer la capacité du réseau régional des institutions nationales des droits de l’homme en Afrique de l’Ouest et de ses membres par l’établissement d’une ligne directrice/un cadre pour améliorer la surveillance et promouvoir une réponse plus efficace aux violations des droits de l’homme dans le contexte du terrorisme et de l’extrémisme violent.
Les participants ont également exhorté les INDH à continuer à surveiller les processus électoraux et à s’engager avec les parties prenantes concernées pour s’assurer que ces processus sont inclusifs, pacifiques, transparents et respectueux des droits de l’Homme et de l’État de droit. Les participants ont également souligné l’importance d’un engagement continu avec les autorités de transition pour plaider en faveur du respect des droits de l’Homme et du retour accéléré à l’ordre constitutionnel et à l’État de droit.
Les participants ont également noté la nécessité pour les États d’utiliser les cadres et mécanismes de développement africains et internationaux pour la promotion et la protection des droits de l’homme. Ils ont recommandé aux INDH de collaborer avec les entités nationales de développement institutionnel, telles que les agences statistiques, comme moyens nécessaires pour assurer la mise en œuvre de ces mécanismes internationaux et régionaux de protection des droits de l’homme.
Les INDH ont également salué le bon partenariat et la collaboration avec la Commission de la CEDEAO et le système des Nations Unies. A cet effet, elles ont appelé au renforcement de la collaboration avec ces organisations autour des questions émergentes en matière de droits de l’Homme en Afrique de l’Ouest. Les participants ont salué l’engagement des Nations Unies à soutenir la mise en œuvre des initiatives des INDH pour la promotion et la protection des droits de l’Homme pour une paix, une sécurité et un développement durables en Afrique de l’Ouest.
Les institutions nationales de défense des droits de l’homme ont exprimé leur solidarité avec les victimes de violations des droits de l’homme, notamment en ce qui concerne la question des migrants à la frontière avec le Maroc et l’Espagne, et ont demandé aux autorités compétentes d’enquêter rapidement sur ce type d’incident et d’autres incidents similaires.
Enfin, les participants ont remercié l’Institution nationale des droits de l’homme, le gouvernement et le peuple de la République de Côte d’Ivoire pour avoir accueilli la consultation et pour leur hospitalité.
Fait le 30 juin 2022 à Abidjan, Côte d’Ivoire