Le 5e congrès du front populaire ivoirien (FPI) sera épic. D’ordinaire seul candidat à la présidence du parti, lors des congrès, le président sortant Pascal Affi Nguessan, aura en face de lui, un adversaire coriace.
Il va croiser le fer avec son désormais ex-vice-président Pierre Dagbo Godé, qu’il a limogé lundi, ainsi que d’autres proches collaborateurs, dont Issiaka Sangaré, secrétaire général et porte-parole du parti et Diabaté bêh.
L’avocat a fait acte candidature ce mardi 24 septembre 2024 au siège du parti sis au deux plateaux-Vallons. Son dossier a été réceptionné par Honoré Marcellin koua wognin, Président du comité de contrôle.
« C’est la peur qui a gagné le camp de mon adversaire. Parce qu’en démocratie dès lors que la date des candidatures est arrêtée (du 16 au 24 septembre) le président sortant ne peut que gérer les affaires courantes. Il ne peut pas prendre des décisions. Il dépose sa candidature à 14 heures, il limoge le secrétaire général, porte-parole du parti, président du comité d’organisation du congrès pour nommé ses partisans », a déclaré Godé juste après le dépôt de sa candidature.
« Vous comprenez que c’est une dérive Stalinéenne. C’est à dire qu’on cherche à couper des têtes parce qu’on a peur de la défaite. C’est la peur du lendemain, la peur d’affronter ma candidature, la peur de perdre l’élection ! », a-t-il dénoncé.
Pour l’ex collaborateur d’Affi, son ex patron ne peut plus rien apporter au Front Populaire Ivoirien après plus de deux décennies passées à la tête du parti.
« Pour nous, c’est dommage tout simplement ! Pour quelqu’un qui a été pendant 23 ans président du parti et qui veut briguer un 5e mandat pour faire 28 ans! Qu’est-ce qu’il peut prouver en 5 ans qu’il n’a prouvé en 23 ans ? Voilà la grande interrogation », a dénoncé Godé, regrettant certains actes de Pascal Affi N’Guessan qu’il qualifie de manœuvre subtile pour conserver le pouvoir.
« On manipule les textes. Au regard des textes, le congrès a été mal convoqué et c’est ce que lui reprochait le secrétaire général du parti, Issiaka Sangaré. Il demandait au président du parti de respecter les procédures statutaires du parti », a regretté Pierre Dagbo Godé qui n’entend pas se laisser faire.
« Ça ne marchera pas! Nous y veillerons », a-t-il prévenu promettant le grand déballage sur ces manœuvres les jours à venir.
Fulbert Yao