La communauté musulmane de Côte d’Ivoire a célébré hier, dans la ferveur la fête de l’Aïd El-Fitr qui marque la fin du mois de Ramadan. Dans la capitale Yamoussoukro, le recteur de cette mosquée, Saïd Sylla a exhorté les Ivoiriens au civisme.
Les fidèles musulmans de la capitale ont sacrifié à la tradition en accomplissant, à la Grande mosquée de la paix, les deux rakats de la prière de l’Aïd El-Fitr marquant la fin du mois béni du Ramadan. Dans son sermon, le recteur de cette mosquée, Saïd Sylla a encouragé ses coreligionnaires au civisme dans toute sa dimension. « Les Ivoiriens deviennent de plus en plus des partisans du moindre effort. Corruption, racket en tout genre, incivisme fiscal et que sais-je encore. Voici les maux qui minent notre société. Chacun veut être riche ici et maintenant. Et cela, par le gain facile, avoir l’argent en vitesse, comme on a coutume d’entendre. Pour y parvenir, on est prêt à vendre son âme au diable.
On agit sans état d’âme. Nous avons encore en mémoire le lâche assassinat du petit Bouba, le récent scandale des voitures de luxe non dédouanées avec pour préjudice des milliards de francs de pertes pour l’Etat. Les exemples sont nombreux, et ce n’est pas avec ces comportements que nous allons développer notre pays. », a sermonné le guide religieux. Comme solution, il a exhorté les fidèles à donner des conseils de civisme aux enfants, aux frères, cousins, neveux, amis et connaissances qui travaillent dans l’administration. C’est à cela, a-t-il soutenu, que répond le concept de « l’Ivoirien Nouveau » prôné par le Président de la République avec des hommes et des femmes vertueux, travailleurs, honnêtes et justes. Par ailleurs, il les a invités à travailler à la restauration d’un climat de paix, d’unité nationale et de cohésion sociale, préalable au développement du pays en rappelant que faute d’avoir préservé l’héritage de paix du président Félix Houphouët-Boigny, la Côte d’Ivoire a sombré dans la guerre et une crise postélectorale qui a occasionné de nombreux morts et blessés et mis en mal l’économie nationale.
« Des scènes qui rappellent de mauvais souvenirs et que nous n’avons plus envie de revivre. Chers frères et sœurs, C’est seulement dans un climat de paix durable que le pays va se développer. Aujourd’hui, nous vivons en Côte d’Ivoire dans une paix relative. Même si aucune œuvre humaine n’est parfaite, sachons apprécier ces moments, et rendons grâce aux autorités actuelles, pour leurs efforts d’instauration d’un climat de paix durable en Côte d’Ivoire. », a recommandé Saïd Sylla. Pour terminer, il a exhorté les musulmans à la solidarité et à la générosité pour la mobilisation des ressources financières pour l’important projet de création de la télévision Al Bayane.
Traoré Yacouba Diarra