Le PDCI RDA s’est réuni en Bureau politique pour statuer sur la question hautement stratégique du parti unifié. Au terme de ces travaux où le parti n’a dit oui ou non au parti unifié, quel avenir pour ce projet et même pour l’alliance RHDP ? Décryptage d’un BP qui continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive.
La rencontre était beaucoup attendue. Sur les six partis qui composent le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, seul le PDCI RDA était attendu sur sa réponse à la création du parti unifié. Le MFA, le RDR, le PIT et l’UDPCI ont respectivement organisé des congrès pour adouber ce projet après la signature de l’Accord politique le 12 avril 2018. A ce jour, l’UPCI reste le seul parti qui s’est clairement prononcé contre le parti unifié et ceci, à une écrasante majorité. Le parti du président Henri Konan Bédié était donc le seul attendu à donner une réponse claire sur son adhésion ou non au parti unifié. Mais au terme du Bureau politique de ce dimanche, il n’est pas exagéré d’affirmer que la montagne a accouché d’une souris. A l’analyse, c’est un ‘’oui, mais…’’ qui est sorti de ce Bureau politique dont le communiqué final est clair et sans ambages : « Le bureau politique affirme son soutien au président du parti et endosse la signature de l’accord politique du RHDP relatif à la création d’un parti unifié.
Le Bureau politique prend acte des documents tels que validés par le comité de haut niveau et décide de soumettre ces documents à l’examen du prochain congrès ordinaire du PDCI-RDA. Le Bureau politique donne cependant mandat au président du parti pour poursuivre les négociations dans le cadre du RHDP et ce, à toutes les étapes du processus de mise en œuvre du parti unifié RHDP ». Ceci revient à dire que le Bureau politique, est d’accord pour le principe du parti unifié mais n’est pas prêt pour son adoption, du moins pour le moment. Alors question : Comment peut-on endosser une signature, c’est-à-dire assumer ce document et remettre aux calendes grecques l’adoption du contenu de ce document ? La question reste entière. En tout état de cause, ce qu’il faut retenir, c’est que le président Henri Konan Bédié a repris la main dans les négociations qui doivent se poursuivent. La seconde interrogation, c’est l’adoption des textes du parti unifié après le congrès et la présidentielle de 2020. « Le bureau politique rappelle que l’année 2018, en ce qui concerne le PDCI-RDA, est une année de Congrès, notamment le 13e Congrès Ordinaire.
Le Bureau politique, face aux enjeux futurs et soucieux de la préservation de l’union des militants autour du Président du Parti, décide : Le report du 13e Congrès Ordinaire du PDCI-RDA après l’élection présidentielle de 2020; la prolongation du mandat du Président du Parti; la prolongation des mandats des autres organes et des structures spécialisées du Parti; le Bureau politique rassure les militants et militantes de la détermination du parti à reconquérir le pouvoir en 2020 et les invite à se mobiliser massivement pour participer activement à la révision de la liste électorale, dans l’union, le rassemblement et la discipline », ajoute le communiqué final. Autres questions : Pourquoi attendre après la présidentielle de 2020 pour adopter les statuts du parti unifié ? Dans quel esprit les alliés vont-ils aller à la présidentielle de 2020 si c’est après cette consultation le PDCI va adopter ou rejeter le parti unifié ? Les autres partis qui ont déjà adopté les statuts du parti unifié vont-il attendre le PDCI jusqu’en 2020 ? Après avoir signé l’accord politique qui a été endossé par le Bureau politique, quelles négociations Bédié va-t-il mener encore après tout ce que le Comité de haut niveau a abattu comme travail ? Voici autant de questions pour lesquelles le PDCI RDA doit édifier et ses militants et ses autres alliés.
Kra Bernard