Après avoir parcouru les localités où il y a eu des violences meurtrières, ces derniers mois, l’ex préfet d’Abidjan, Vincent Toh Bi Irié, a rendu public ce jeudi son rapport analytique sur l’état de la cohésion.
Selon lui, malgré la crise, la vie entre communautés en Côte d’ivoire est encore possible, si les autorités traditionnelles, religieuses, administratives , si les populations, si les partis politiques s’investissent dans des actions de renforcement de la cohésion communautaire.
Il fait plusieurs recommandations à ce propos. Vincent Toh Bi Irié souhaite en effet, que le ministère de l’intérieur et de la sécurité fasse « une évaluation exacte des dégâts et du bilan à l’occasion des violences passées afin de suivre l’état d’esprit des populations de localités particulière», renforce la sécurité et une présence persuasive dans les zones post-conflits car certaines populations ont cessé toutes activités sociales et économiques, en raison de la peur.
Au ministère de la solidarité, l’ex-préfet demande qu’il engage un processus de réconciliation et de cohésion à la base impliquant les jeunes et les chefs de famille », examine des soutiens aux entreprises, commerces et activités informelles pillés ou détruits.
Aux forces de sécurité, Vincent Toh bi demande une enquête et que soit rendu public les rapports sur les attaques par les civils venus ailleurs, afin de restituer la vérité et rétablir la confiance avec les populations », renforcer ou réactiver les comités police-populations, civilo-militaire.
Aux autorités préfectorales et locales, Toh Bi recommande définir les itinéraires définitifs , permanentes et officiels de toutes les marches et manifestations dans chaque localité ; d’accompagner et favoriser le dialogue intra et inter communautaire par des activités de rencontres et d’échanges publiques,
A la chambre des rois et chefs traditionnels, Il invite de veiller à l’apolitisme afin de légitimer leurs interventions, établir des protocoles de règlement des conflits fonciers locaux.
Aux partis et formations politiques, l’ex-préfet recommande d’assurer la formation au civisme des cadres locaux.
En fin, Vincent Toh recommande de repenser « le contrat communautaire », poursuivre la libération des détenus, faciliter le retour des exilés suite à la crise de 2010, remettre à discussion la question de la nationalité pour les populations ayant vécu par descendance plusieurs décennies en Côte d’Ivoire.
Fulbert YAO