Le ministre de l’Equipement et des infrastructures, Amédé Koffi Kouakou a reçu hier, à son domicile de Divo, ses parents Baoulé de Tiébissou venus lui présenter leur pardon pour ce qui s’est passé lors de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020.
Les parents du ministre Amédé Kouakou ont-ils maintenant compris la vanité de leur attitude, lors de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 ? Au regard des incessants ballet de ses derniers à son domicile, l’on pourrait sans risque de se tromper qu’ils ont bien appris la leçon. Après ses parents paternels de Toumodi, le tour était à ses parents maternels de Tiébissou de venir lui présenter leurs excuses pour les fautes graves commises lors de l’élections présidendtielle. Nanan Yao Boni Aimé, chef de Tiébissoukro a soutenu qu’en tant que chef, ils sont venus librement voir leur frère afin de lui présenter les excuses du Tchéwi. « Nous ne partageons pas le comportement de certains jeunes qui se sont comportés en de vrais vandales. Heureusement que le ministre nous a compris et à accepter notre pardon. Nous voulons lui dire merci », a-t-il déclaré. Le chef canton a souligné qu’au départ de Divo, il y a une mission de bon office qui sera mise en place par les chefs du département de Tiébissou afin de véhiculer des messages de paix et de cohésion dans le Tchéwi, pour éviter ce qu’ils ont vécu. Kouamé N’guessan Marcelin, président des jeunes de Kondé-Yaokro au nom du chef s’est engagé à sensibiliser leurs frères. « Nous leur dirons que la politique est faite pour se développer et non pour se faire la guerre. Certains n’ont pas compris. Nous allons nous atteler à faire un travail de fond pour éviter que cela n’arrive plus dans notre village », a-t-il promis. Il a soutenu que le ministre Amédé Kouakou a fait beaucoup pour développer leur village et continue de le faire d’ailleurs.
Les regrets du ministre
Après avoir écouté ses parents, Amédé Koffi Kouakou a tenu à expliquer le contexte de l’histoire à ses parents Dida qui étaient à ses côtés, avec le chef Tégbo Aliko en tête. « En 2018 après les élections nous avons décidé d’aller dans le pays Baoulé pour aller leur parler de la création du Rhdp. Nous avons commencé à Ably qui est mon village paternel. Lorsque nous étions là-bas, nous avons rencontré 50 chefs sur cent qui sont venus avec les femmes », a-t-il expliqué. Poursuivant, il fait savoir que la peur au ventre ils ne voulaient pas aller dans des localités où les populations ne voulaient pas d’eux. Après la rencontre d’Ably, avance Amédé Koffi Kouakou, les chefs ont trouvé que leur message était la vérité. Se faisant, ils ont décidé de les accompagner partout dans le pays baoulé pour aller expliquer pourquoi, il était nécessaire de créer le Rhdp. « Toujours la peur au ventre, nous avons décidé d’aller à Tiébissou, parce que c’est le village de notre maman. Quand nous étions à Bomizambo, nous avons pu rencontrer 82 chefs sur cent avec les 2 chefs cantons. Quand nous avons fini de leur expliquer, ils ont décidé de nous soutenir en tant que leur fils. Ils ont promis de nous accompagner partout. De là, nous sommes allés à Didiévi, accompagné des chefs de Toumodi et de Tiébissou. Nous avons donc sillonné tout le pays Baoulé avec les chefs de Toumodi et ceux de Tiébissou », a-t-il rappelé. En dépit de ces tournées, et au regard des évènements, le ministre s’est demandé si le message qu’ils ont véhiculé a été bien compris. Parce que, dans la soirée du vendredi 30 octobre, aux environs de 18 heures, son aîné au bout du fils, lui a fait savoir que de sa position, en bordure de la route, il voit sortir des gens de Bomizambo de la brousse avec le visage badigeonné de caolin noir, et armés. Le ministre a avoué ne pas prendre la menace au sérieux. « Le samedi matin, le jour du vote, il me rappelle pour dire qu’ils cherchent à l’assassiner. Des gens de Bomizambo et ceux de Kondé-Yaokro, tous des personnes de ma famille. Ils ont indiqué le domicile de mon aîné qui a été détruit à la suite. Ma maman a même été brutalisée », a-t-il révélé. Amédé Kouakou visiblement ému, s’est demandé à quoi rimait tout cette attitude belliqueuse en dépit des tournées qu’il a effectué dans quelques villages Nanafouê, ses rencontres à Moronou, à Amanzi, et à Takissalékro. « J’avais même offert une ambulance toute neuve au centre de santé de Kondé-Yaokro et Bomizamba. Ils avaient décidé d’incendier l’ambulance. Ils disent qu’ils n’ont rien à foutre et que lorsque Henri Konan Bédié viendra au pouvoir, ils en auront à profusion. J’ai donc décidé d’aller chercher le véhicule. », a -t-il expliqué. Outre tout cela, Amédé Koffi Kouakou a également souligné qu’il a voulu répartir là-bas, mais il lui a été rapporté que les populations étaient armées dans le Nanfouê. Au regard des projets de développement entrepris dans la zone, il a soutenu qu’il n’arrivait pas à comprendre l’attitude de ses parents. Pour éviter les amalgames, il a demandé à son aîné d’aller voir le chef de canton, afin préparer une rencontre. « Je devais me rendre à Lomokankro, j’apprend que la route a été barrée. J’ai donc décidé de le faire en hélicoptère. Au retour de mon frère du village de Lomokankro, il est venu me demander de ne pas m’y rendre parce que, les populations sont armées. Elles menacent de me tuer. J’ai conclu que les gens n’ont pas bien compris le message que je leur ai envoyé », a -t-il rapporté. Déçu de l’attitude des siens, le ministre n’a pas manqué de citer un exemple de fraternité. « A Tounzouébo, le village de Koffi Justin, il est aussi au Rhdp comme moi. Des gens ont voulu brûler sa résidence, mais les jeunes de son village se sont opposés à cela en soutenant que quel que soit son bord politique, il demeure leur frère. Contrairement à chez nous, ce sont les gens du village qui demandaient d’aller détruire notre résidence », a -t-il déploré. Toutefois, il a accepté le pardon de ses parents qui sont repartis tout heureux.
Lassina Fofana