En prélude à la journée mondiale de lutte contre les mutilations génitales (MGF) qui sera célébrée le 6 février 2021, le Prof. Bakayoko-Ly Ramata, ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, a lancé un appel à la solidarité et à la vigilance pour que les MGF soient reléguées aux oubliettes en Côte d’Ivoire.
En effet, dans une déclaration faite à son Cabinet, elle a dressé le tableau peu flatteur des MGF dans le monde (Afrique, Moyen Orient et Asie) et surtout en Côte d’Ivoire où les régions les plus touchées sont celles de l’Ouest (62,1%), du Nord-ouest (75,2%) et du Nord (73,7%). La ministre a également affirmé que de 2018 à 2020, au niveau des plateformes multisectorielles de lutte contre les violences basées sur le genre (VBG), 54 mutilations génitales féminines (MGF), dont 10 cas, rien que pour le seul mois de janvier 2021, ont été recensés. Face à cette situation préoccupante, la conjugaison des efforts de tous est souhaitée pour répondre aux attentes de l’humanité conformément à l’esprit du thème retenu pour 2021 et qui est ainsi libellé : « Aucune excuse pour l’inaction mondiale : unissons-nous, finançons, agissons » a exhorté la ministre.
Qui a aussi souligné que le Président de la République, S.E.M Alassane Ouattara s’est engagé à œuvrer pour l’élimination de toutes les formes de violences basées sur le genre. Ainsi, outre la loi n°98-757, du 23 décembre 1998, réprimant les mutilations génitales féminines dont les dispositions ont été intégrées dans le code pénal de 2019 (art 398), la Côte d’Ivoire s’est dotée d’un Plan national de promotion de l’abandon des mutilations génitales féminines. À cet effet, le Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant a mis à la disposition du public, deux numéros verts, le 1308 et le 116, gratuits pour tous les réseaux de téléphonie pour toutes informations et dénonciations anonymes. Le Prof. Bakayoko-Ly a remercié et encouragé les organisations de la société civile, les institutions nationales et internationales, les leaders communautaires et guides religieux qui œuvrent avec abnégation en vue d’éliminer toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles et en particulier les mutilations génitales féminines.
Elle a terminé sa déclaration par cet appel à l’endroit de la population: « Ensemble, disons non aux mutilations génitales féminines. Engageons-nous et agissons ensemble, ici et maintenant, pour la tolérance zéro face aux mutilations génitales féminines ! » a-t-elle insisté.
Relevons que des conséquences des mutilations génitales féminines, on peut citer les infections à VIH/ SIDA, l’hémorragie, le traumatisme psychologique, des troubles mentaux et des risques de complications au cours des grossesses et des accouchements pouvant parfois déboucher sur la mort. Malheureusement, même en cette période de Covid-19, les mutilations génitales féminines se font encore.
Izoudine Youssef