Les résultats du Baccalauréat 2018 sont connus depuis hier. Les candidats du lycée moderne de Port-Bouët, ont vécu cette journée de diverses manières. Pour certains, c’était la joie liée au succès. Pour d’autres c’était la tristesse.
C’était une journée riche en émotion. Ce jour restera longtemps graver dans l’esprit des élèves du lycée moderne de Port-Bouët ayant pris part aux épreuves du bac cette année. A 13h00, l’équipe de reportage commise pour couvrir la proclamation des résultats arrivent à l’entrée de ce lycée. Devant l’énorme portail d’accès à cet établissement, nous croisons le chemin de quelques candidats. Nous le franchissons en compagnie de ces derniers. A l’intérieur de la vaste cour à moitié couverte d’un jardin mal entretenu, il est possible de voir des salles de classe entrouvertes. L’ambiance est feutrée sur le site du lycée de la cité balnéaire aux murs peints en jaune. Le soleil peine à pointer du nez. L’air est frais. Le chant des oiseaux se fait entendre de loin. L’équipe du jury commise pour proclamer les résultats est sur place et attend le feu vert de la Dren pour 14h. Des candidats sont déjà présents. Certains sont assis sur des petits bancs et des tables installés sous le préau de l’école. D’autres sont debout ou déambulent dans la cour. Si généralement les élèves sont bruyants à souhait, ce jour, ils gardent leur calme. Sur les visages, l’anxiété, l’angoisse et la peur sont perceptibles. Nous traversons la cours et nous nous installons sous le préau situé à environ 10 mètre du portail d’entrée pour prendre le pool de la situation.
A peine assise sur le banc à proximité de Maguette N’Diaye qui dit être candidate libre, nous voyons de nombreux apprenants pénétrer au sein de l’établissement. Esseulés ou en groupe, ces jeunes filles et ces jeunes garçons dissimulent difficilement leurs émotions. «Je suis candidate libre. J’ai composé en série A2. A l’heure actuelle, je ne peux pas vous dire si je serai admise ou pas», laisse entendre cette fille de 24 ans. Installée auprès de Maguette visiblement soucieuse, Kouyaté Sopie Anita Carole élève au Collège Notre Dame des Lagunes de Port-Bouët n’est pas non plus sereine. «J’ai composé en série A2. Je peux vous dire que je suis à la fois confiante et inquiète», témoigne-t-elle. Avant d’ajouté qu’elle passe pour la première fois le baccalauréat. Alors que nous discutons avec ces personnes, de nombreux candidats arrivent sous l’abri. Certains viennent dire bonjour à leur camarade de classe avant de se fondre dans la foule qui grossie au fil des minutes. D’autres par contre reste sur place sous l’appâtâme. Dans ce dernier lot, nous repérons deux jeunes filles et deux jeunes garçons. L’une d’entre eux, Kouchoro Kassi Stéphanie Marie France assure être confiante. «Madame j’ai confiance en moi. Je serai admise parce que je suis sûr d’avoir travaillé correctement durant l’examen du bac», déclare cette candidate en série A2 âgée de 19 ans.
Contrairement à elle, Koula Sara en série A2, Kouamé Jerôme série en D et Tanoh Privat en série D tremblent de tout leur membre et ont du mal à cacher leur frayeur parce que l’heure de la proclamation des résultats est proche et les candidats commencent à se tasser devant le lieu choisi par les membres du jury pour donner les résultats. Alors que nous tentons de leur tirer quelques mots, les élèves sont hélés par un membre du jury qui se sert d’un mégaphone pour amplifier sa voix. Il est 14h15mn. «Candidats approchés», a-t-on entendu. Sur ces mots, l’attention de tout le monde se focalise sur cet homme qui en main les résultats. Il donne d’abord le nombre des candidats par série et les différents taux de réussite. Ensuite, il cite le nom des candidats admis en commençant par la série A1 suivie de la série A2 et pour finir la série D. Submergés par la joie et les étoiles pleins les yeux, les admis savourent leur joie de différentes manières. «J’ai déchiré le bac ou Bac est mort ou Jésus merci ou Seigneur merci ou j’ai fini avec ça ou j’ai fracassé le bacho ou encore de simples hurlements et des cris stridents», pouvait-on entendre par-ci par-là.
Dans ce groupe d’amis, fort heureusement figurent Kouchoro Kassi Stéphanie Marie France et Koula Sara. Nous n’avons malheureusement pas pu avoir de nouvelles des autres candidats interrogés à cause de la foule trop compact. Aussi, parmi ces apprenants admis, le cas de Koffi Aya Delphine a retenu l’attention de plus d’un. En effet, elle obtient le précieux sésame après 6 tentatives. «C’est la sixième fois que je passe le bac A et Dieu merci, j’ai eu mon diplôme», hurle-t-elle le téléphone portable collé à l’oreille. Surement pour informer les parents.
M.P.K