Il peut être inoffensif ou nocif pour la santé. Dans tous les cas, le hoquet crée toujours un état d’inconfort. Quelles sont ses causes et comment le traiter? Notre dossier.
Un simple verre d’eau parvient quelques fois à le calmer. Mais certaines personnes peuvent souffrir du hoquet pendant plusieurs jours. Ce fut le cas de S. Adama, un jeune mécanicien. Il en rit aujourd’hui, mais il faut dire que ce hoquet lui avait donné des sueurs froides. «Il était apparu en sourdine, alors que je faisais une crise d’asthme. Dans un premier temps, j’avais pensé à un fait passager, puisque je n’étais pas à mon premier hoquet. Mais celui-là était demeuré tout un après-midi, toute une nuit et était encore présent le lendemain. Cela avait inquiété toute la famille. Malgré les mixtures et potions que j’avais ingurgitées, le ‘’mal’’ demeurait», relate le jeune homme. «Je n’avais pas mal, mais j’étais épuisé. Je ne parvenais ni à manger, ni à dormir », se rappelle le mécanicien. Après une consultation chez un charlatan, ce dernier avait expliqué à la mère d’Adama que son fils ‘’avait répondu à voix haute à l’appel d’un sorcier’’. Le problème devenait sérieux. La mère avait perdu ses repères et la famille avait pris les choses en main. Elle devait se réunir pour décider de la conduite à tenir. «Deux jours de hoquet, ce n’était pas bon signe. Il fallait prendre le taureau par les cornes, et certains proposaient déjà qu’on me transfère au village pour ‘’des soins intensifs’’.
Heureusement pour moi, une cousine avait usé de ses relations et avait pu m’amener voir un médecin. Après une consultation, le cadre de la santé avait prescrit des antibiotiques qui, avant la troisième journée, avaient fait leurs effets. Cet inconfort était reparti comme il était arrivé. Nombreuses sont les personnes qui, après deux ou trois jours, ont pu venir à bout de ce mal. Malheureusement certaines personnes n’ont pu trouver le remède miracle quand le hoquet s’est présenté. Quel est ce ‘’mal’’ auquel personne n’échappe ? Quelles sont ses causes, ses manifestations et surtout comment le traiter ? Selon les spécialistes de la santé, le hoquet n’est pas une maladie, mais un signe. ‘’C’est un signe comme la fièvre qui signal que quelque chose ne va pas ‘’, disent en substance les médecins. Sous le sceau de l’anonymat, un médecin du Chu de Cocody explique que le hoquet bénin, souvent lié à la dilatation de l’estomac après un repas copieux, est un phénomène inoffensif. Il dure généralement quelques minutes. Dans certains cas pathologiques il peut se prolonger et devenir nocif pour la santé », poursuit la source. Au dire du Dr Thérèse Konan-Kouadio, gastro-entérologue (spécialiste des maladies de l’appareil digestif) à la Formation Sanitaire Urbaine Edmond Basque du Plateau, le hoquet se définit comme un ensemble de contractions spasmodiques répétées involontaires du diaphragme suivi d’une fermeture brutale de la glotte, qui freine l’arrivée d’air et produit des sons caractéristiques. «C’est une succession de brusques contractions du diaphragme (le muscle qui sépare le thorax de l’abdomen). Il s’agit d’un reflexe respiratoire incontrôlable et involontaire. Chaque spasme du diaphragme entraîne la fermeture brutale de la glotte, qui fait vibrer les cordes vocales et produit un ‘’hic’’», poursuit la spécialiste qui précise que ‘’le hoquet ne tue pas’’. «On peut mourir de la pathologie qui a provoqué le hoquet», clarifie le médecin, qui n’omet pas d’avouer que souvent la cause de cette affection n’est jamais retrouvée.
Causes, facteurs de risque et……………
Selon Dr Konan-Kouadio, lors des crises prolongées ou récidivantes, une cause est parfois mise en évidence : pneumonie ; insuffisance rénale ; alcoolisme grossesse ; interventions chirurgicales sur l’abdomen ; affections abdominales (estomac, œsophage, intestin, pancréas, foie, vésicule biliaire…) ; tumeurs de la fosse postérieure (stimulation des centres nerveux bulbaires)…
Face à cette affection, de nombreux traitements sont préconisés, allant de la forme traditionnelle à celle dite moderne.
…traitements
Selon des sources concordantes, une multitude d’astuces permettent de faire cesser le hoquet. Une première thèse traditionnaliste soutient qu’il faut ingurgiter deux cuillérées à soupe de miel pour faire cesser le hoquet, pendant qu’une seconde école précise qu’il faut boire de l’eau par le biais de la queue d’une louche en bois (instrument généralement utilisé par les malinké lors de la consommation de la bouillie, surtout pendant le mois de jeûne). A côté de cette vision traditionnelle, les médecins proposent l’utilisation de nombreux moyens simples : suspendre la respiration le plus longtemps possible ; avaler du vinaigre sur un sucre, boire un verre d’eau rapidement ; avaler du pain sec ou de la glace pilée ; faire une traction sur la langue. On peut aussi masser le dos de la personne prise d’une crise, en pressant fortement la ligne horizontale reliant le bas des omoplates. «On agit sur les nerfs impliqués dans le hoquet et il cesse comme par magie », soutient la source du Chu de Cocody. Au delà de 24h, si l’affection persiste il faut consulter un médecin. Mais généralement face à un malade souffrant de hoquet, le médecin observe 3 étapes essentielles. La première est l’interrogatoire du malade ou de ses parents. «Il faut d’abord savoir la date du début de l’affection ; est-ce que c’est la première fois qu’il a le hoquet; est-ce qu’il est déjà sous traitement ? Ces différentes préoccupations donnent une première orientation», précise la gastro-entérologue. Le médecin doit ensuite procéder à l’examen physique du malade, (faire un examen minutieux du cœur, des poumons, de l’abdomen…). La phase 3 consiste à demander un bilan paraclinique ou des analyses au malade. « Ce bilan permet de faire des examens du cœur, des poumons ; des reins, et des organes digestifs… afin de rechercher la cause du hoquet », soutient Dr Konan-Kouadio. Mais avant les résultats de ces examens, le médecin peut donner des médicaments « antihoquets » au malade pour le soulager.
Touré Yelly
Encadré 1 : Quelques astuces traditionnelles pour se débarrasser du hoquet
Boire un verre d’eau froide la tête en bas.
Souventefois, pour se débarrasser d’un hoquet, il ne faut pas avoir peur de mouiller le maillot, au sens propre comme figuré. Cette astuce est radicale.
Respirer dans un sac en papier.
Un peu comme si on faisait de l’hyperventilation. Le but : augmenter le taux de dioxyde de carbone dans nos poumons pour faire disparaître le hoquet.
Manger un sucre trempé de vinaigre.
Selon les spécialistes, il n’est pas facile de manger un sucre trempé dans du vinaigre. Il faut attendre que le sucre fonde sur la langue avant de l’avaler. Et quand on y parvient, le hoquet disparaît subitement.
Boire un verre d’eau oreilles bouchées.
Voilà une astuce originale moins connue que boire la tête en bas : on met de l’eau dans notre bouche, on se bouche les oreilles et on avale l’eau par petites gorgées. Bizarre, mais efficace.
-Tirer la langue.
Bon, voilà une astuce moins connue et qui ne nous donnera pas forcément l’air très intelligent pendant 3 minutes, mais qui fonctionne très bien !
-Boire un grand verre d’eau cul sec.
C’est une des premières techniques à laquelle on pense pour se débarrasser d’un hoquet, bien qu’elle ne marche pas toujours.
-Avaler de la glace pilée ou sucer un glaçon.
Cette astuce implique d’être soit dans un bar, soit chez soi à proximité de son congélateur. Mais quand on peut trouver de la glace pilée ou un glaçon, on peut dire adieu à notre hoquet !
-Une grosse frayeur.
Cette technique est souvent utilisée par nos proches quand ils n’en peuvent plus de nous entendre hoqueter depuis 10 minutes. Chéri se cache derrière nous et nous HURLE dessus quand on ne s’y attend pas. Attention : ça ne marche que si on sursaute !
-Se mettre en apnée.
Pour se débarrasser d’un hoquet, on peut essayer de stopper sa respiration le plus longtemps possible. Mais comme on tient rarement plus de 45 secondes, le hoquet a souvent du mal à passer.
- Avaler du pain sec.
Les spécialistes affirment que stimuler le palais aurait une influence sur le centre du hoquet. Et manger du pain sec stimulerait notre palais.
T.Y
Encadré 2 : Comment calmer le hoquet chez le bébé
Si chez les adultes il existe une multitude de techniques pour stopper le hoquet, il faudra surtout éviter de les appliquer chez l’enfant. « La maman peut proposer plutôt un petit biberon d’eau à l’enfant qui a le hoquet. De même, gardez votre enfant 20 minutes en position verticale après le repas, pour l’aider à bien digérer. Vous pouvez aussi choisir une tétine avec un débit plus faible s’il est au biberon », poursuivent les pédiatres. Ils ajoutent que dans tous les cas, le hoquet s’arrête de lui-même au bout d’un moment. L’on peut également bercer sereinement le bébé pendant la crise mais on constatera généralement que le hoquet ne le dérange pas plus que cela. Sinon, les mamans peuvent demander conseils au pédiatre.
T.Y