Le parquet militaire dirigé par le procureur militaire, le colonel-major Ange Kessi, ne joue pas avec les éléments qui donnent dans la délinquance militaire.
Le tribunal militaire d’Abidjan a décidé de frapper fort. Le colonel-major Ange Kessi n’entend pas laisser libre cours aux agents véreux des Forces Armées de Côte d’Ivoire (FACI). Déjà, le lundi 16 juillet dernier, il a fait arrêter et traduire devant les juges dudit tribunal, 5 gendarmes en stage à Toroguhé pour détention de cannabis. Faits prévus et punis par la loi N° 88-686 du 22 juillet 1988 portant répression du trafic et de l’usage illicites des stupéfiants, substances psychotropes et vénéneuses. Le tribunal militaire a donc ordonné la détention de ces hommes en armes jugée nécessaire pour la manifestation de la vérité. Le mardi 24 juillet dernier, lors d’une audience publique tenue sous la présidence du juge Jules Koffi Kouadio, au Tribunal Militaire sis à Angré carrefour Union européenne, les procès des différents agents des forces de l’ordre qui ont décidé de se mettre en marge de la société, ont débuté. Commençant par celui de 5 gendarmes poursuivis pour détention et consommation de drogue. Ce sont les MDL Yegane Marc, Coulibaly Iya Flo Mohamed, Yapo Appiah Clifford, Kouadio Jacques Frédéric, Coulibaly Silué Zié, Dougoutigui Tondiemy et Sahi Michael qui ont écopé de 4 mois de prison ferme chacun pour détention et trafic illicite de drogue. « De l’escroquerie au racket en passant par la corruption, je n’hésiterai pas à frapper les militaires, gendarmes et policiers de peines sévères. Pour moi, les ambitions de notre nouvelle armée ne sauraient s’accommoder de voyous à la gâchette facile. Je serai d’autant plus sévère lorsqu’il s’agit de personnes formées et payées pour protéger les populations et leurs biens. Les FACI doivent servir d’exemple et de modèle. Parce que, quel exemple donneraient ces FACI pendant la répression de la drogue si ces soldats, eux-mêmes, s’y adonnent allègrement? », s’est insurgé le procureur militaire Ange Kessi. Souhaitant d’eux « qu’à leur sortie de prison, ils apprendront à leur dépens que l’armée ivoirienne a changé et qu’on ne peut s’y permettre n’importe quoi ».
Le procureur militaire a précisé qu’à leur sortie de prison, « ces gendarmes devront affronter le redoutable conseil d’enquête qui statuera sur leur radiation ou leur maintien au sein de l’armée ». Il est utile de préciser que dans la lutte contre l’impunité, le racket, et toute autre forme d’indiscipline dans l’armée ivoirienne, Ange Kessi a déjà poursuivi et fait arrêter en 5 années, 171 policiers, gendarmes et militaires ivoiriens.
Sam-Wakouboué