Les inventeurs ivoiriens sont confrontés à des besoins de financements pour s’organiser en entreprises et le domaine de l’invention n’est pas compris par des autorités, a relevé vendredi 12 mars 2021, la biologiste inventeur, Marie-Josée Hudson Fenouil, au cours de la tribune d’échanges de l’Agence ivoirienne de presse (AIP) dénommée « Les causeries de l’AIP ».
« En Côte d’Ivoire, on ne comprend pas cette affaire d’invention. Jusqu’à présent, je ne peux pas vous dire qu’un inventeur, femme ou homme, a été aidé. Nous sommes plus de 200 inventeurs en Côte d’Ivoire où les femmes représentent une trentaine. Aucun de nous n’a été subventionné. Aucun ne peut dire qu’il a une société comme en France », a décrié Mme Fenouil qui s’exprimait sur le thème, « Les défis de la femme inventeur ».
Selon elle, plusieurs brevets d’inventions ont été déchus par manque de subventions et d’autres inventeurs ont quitté la Côte d’Ivoire pour faire valoir leurs brevets dans d’autres pays.
« Quand on brevète un produit, vous devez payer des droits pour être protégés. Au niveau de la Côte d’Ivoire, l’Etat donne une certaine partie mais au bout de quelques années, c’est l’inventeur qui doit se prendre en charge. Il y a d’autres qui n’arrivaient plus à payer leurs droits de brevet donc leurs brevets sont tombés dans le domaine de l’utilité publique », a-t-elle expliqué.
La biologiste inventeur a appelé les autorités et les partenaires du développement à accompagner les inventeurs. « Si on donne de l’argent aux inventeurs, on aurait fait une bonne action. On peut les aider et créer de l’emploi », a-t-elle soutenu.
Spécialiste de l’étude du cheveu au microscope, Marie-Josée Fenouil est la première femme ivoirienne à avoir un brevet d’invention en France dans le domaine capillaire. Elle a présidé l’Association des inventeurs de Côte d’Ivoire ( de 2003 à 2010 et est membre de France Europe invention basé à Paris.
(AIP)