Réponse du berger à la bergère. La Chine a répliqué aux sanctions européennes en représailles à des sanctions de Bruxelles pour la répression de Pékin à l’encontre de la minorité musulmane des Ouïghours.
L’Empire du Milieu a imposé ce lundi des sanctions contre quatre entités et dix responsables européens dont des parlementaires et des universitaires, interdits de séjour en Chine continentale, à Hong Kong et à Macao et de faire des affaires avec le pays.
Quatre fondations européennes sont également concernées, dont l’Alliance des démocraties, une institution danoise dirigée par l’ancien secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen. Pékin a également visé le Comité Politique et de sécurité (COPS), une instance réunissant les ambassadeurs des États membres à Bruxelles qui a préparé les sanctions. Cette annonce fait suite à des sanctions de l’UE contre quatre responsables chinois de la région chinoise du Xinjiang pour les violations des droits des Ouïghours.
«Ces sanctions sont inacceptables», a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. «La Chine ne répond à aucune des préoccupations de l’UE et se voile la face», a-t-il ajouté. «Ces sanctions n’auront aucune influence sur la détermination de l’UE à réagir à toutes les violations des droits humains», a-t-il assuré.
Il s’agit des premières sanctions européennes contre la Chine depuis un embargo sur les armes décrété en 1989 après la répression du mouvement démocratique de la place Tiananmen. « Cette décision, qui ne repose sur rien d’autre que des mensonges et de la désinformation, ignore et déforme les faits », a annoncé le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué, ajoutant qu’il s’agissait d’une ingérence « grossière » dans ses affaires intérieures.
Le ministère français des Affaires étrangères les sanctions ainsi a jugé « inacceptables » les sanctions et les propos de l’ambassadeur de Chine contre certains parlementaires Le diplomate chinois a été convoqué au Quai d’Orsay pour être entendu. Un peu plus tôt, les États-Unis ont eux aussi annoncé des sanctions contre deux responsables chinois, pour leur rôle dans les « graves violations des droits humains » à l’encontre de la minorité musulmane ouïghoure de la région autonome chinoise du Xinjiang.
« Les autorités chinoises continueront de subir des conséquences tant que des atrocités ont lieu au Xinjiang », a prévenu dans un communiqué la responsable du secrétariat au Trésor qui supervise les programmes de sanctions.
Le Royaume-Uni a lui aussi décidé de prendre des mesures en s’alignant sur celles de l’Union européenne. Londres a sanctionné quatre responsables chinois en concertation avec les mesures prises par l’UE, les États-Unis et le Canada. Le ministre britannique des Affaires étrangères, avertissant Pékin que la communauté internationale ne « fermerait pas les yeux » sur des « violations aussi graves que systématiques».
Les sanctions européennes consistent en une interdiction de se rendre dans l’UE et un gel des avoirs détenus dans l’Union européenne. Les sanctions américaines «complètent» celles de l’UE et du Canada, selon Washington.
Nomel Essis