Poursuivis pour crimes contre l’humanité, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été acquittés hier par les juges de la Chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI). Ce verdict intervient après le passage de plus de 80 témoins à charge à la barre.
Certes, cette décision réjouit au plus haut point leurs partisans qui ont explosé de joie après le verdict prononcé par Chile Eboe-Osuji, ancien président de la CPI, basée à La Haye.
Si au plan international Laurent Gbagbo et son ancien codétenu, Charles Blé Goudé peuvent souffler après des années de démêlées judiciaires avec notamment plusieurs mois de restrictions de mouvements, ils ne sont pas encore sortis de l’auberge. Au plan national où ils font face à la justice ivoirienne.
En effet, en 2018, Laurent Gbagbo a comparu en première instance à Abidjan, dans l’affaire du « braquage » de l’Agence nationale de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pendant la crise postélectorale ivoirienne.
Au terme de ce procès, certains de ses ex ministres et lui, avaient écopé de 20 ans de prison et 329 milliards FCFA d’amende.
Son ancien codétenu à La Haye n’est pas mieux loti. Charles Blé Goudé est cité dans une affaire, en décembre 2019, où l’ancien leader des jeunes patriotes est accusé par la justice ivoirienne «d’actes de tortures, homicides volontaires et viols».
La justice ivoirienne a donc condamné Blé Goudé par contumace à «20 ans de prison, 10 ans de privation de ses droits civiques, 200 millions de francs CFA» de dommages et intérêts à verser aux victimes.
Des peines que Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé pourront enfin purger. En effet, depuis quelques semaines, les deux anciens prisonniers de La Haye projettent un éventuel retour en Côte d’Ivoire.
Une présence sur le sol ivoirien permettra à la justice de ressortir ce dossier et faire appliquer la loi : contraindre à l’ex chef d’Etat et le leader des jeunes patriotes de purger leur différente peine, tel que décidé à l’issue des procès.
Fulbert YAO