Directeur général de l’Intelligent d’Abidjan, Directeur de Totem communication…vous créez Totem Omnisports, est-ce que cela n’est pas de trop ?
Nullement ! Totem omnisports oui, mais avant il y a eu Totem transport et totem finance, et nous voulons même faire Totem immobilier ; ceci parce que nous avons une vision de synergie, de globalisation et de mise en place de produits dérivés à partir d’un média. On aurait pu appeler tout cela L’intelligent d’Abidjan omnisports. Mais à un moment aussi, on a songé protéger et donner une identité média journal à l’Intelligent d’Abidjan. Ainsi, on n’a pas décliné ça dans tous les autres projets. Et on a fait un choix de naming autour de Totem communication. Avec L’intelligent et Totem, nous avons fait le choix de noms qui peuvent retenir l’attention…
…Pour parler particulièrement de Totem omnisports, c’était un projet nourri depuis longtemps. Il s’agit de mettre en place un dispositif d’aide à l’épanouissement et à la promotion des jeunes. Vous savez que le sport est un puissant facteur d’épanouissement de la promotion des jeunes de fraternité et de cohésion.
Pourquoi Omnisports parce que c’est lourd ça pour commencer ?
Oui effectivement, j’ai voulu éviter de se limiter uniquement au football. Nous envisageons l’athlétisme, le handball, le basket et la natation. Ce sera intéressant pour nous d’être présents et d’encourager des jeunes dans chaque domaine.
C’est vrai que nous aimons tous le football, qui est le sport roi, c’est aussi vrai que j’ai été en avant-garde ces dernier temps sur les débats relatifs à la gestion du football en Côte d’Ivoire, mais j’ai tenu à faire un club Omnisports pour éviter d’avoir affaire au football uniquement.
Avez-vous de l’expérience dans le domaine du sport, en occurrence le football ?
C’est quoi l’expérience ? On va l’acquérir désormais. On suit le football depuis plusieurs années, il y a l’expérience de la vie même, l’expérience de la gestion des hommes, des entreprises. La gestion des associations de football c’est comme la gestion d’une entreprise désormais. Gérer un club de football c’est tout comme gérer une entreprise et aussi une gestion humaine. Moi je ne suis pas entraîneur, je ne suis pas joueur, je suis amoureux du sport et du football. Je suis observateur, un amoureux, un sympathisant des sports et j’ai eu la chance de connaître les dirigeants de la fédération de football de notre pays. Je connais bien le président Jacques Anouma, je l’ai vu à l’œuvre, j’ai eu à échanger avec lui et j’ai observé en qualité de journaliste sa gouvernance. J’ai eu des rapports forts avec son successeur feu Sidy Diallo. J’ai donc cette expérience de la pratique des uns et des autres ; et je pense que ça pourrait m’être utile et m’aider à administrer mon club.
À part les présidents de la Fif que vous avez cités plus haut, avez-vous de bons rapports avec les présidents de club et particulièrement Zinzou et Ouegnin ?
J’ai eu l’opportunité de connaître le président Simplice Zinzou et de le fréquenter à un moment. Je l’ai vu a l’œuvre de loin lorsque j’étais jeune, j’ai vu sa passion pour le sport, pour le football mais pour le sport en général parce que l’Africa c’était un club omnisports.
J’ai aussi des contacts avec Eugène Diomandé qui est un grand frère et un dirigeant sportif bien connu. Mais j’avoue que je n’ai pas eu directement beaucoup de proximité avec maître Roger Ouegnin, alors que je suis un supporteur de l’Asec.
J’avais un ami du nom d’Abbass. Il me parlait de Maître Roger Ouegnin, et il devait nous mettre en contact, mais il n’a pas pu le faire il est décédé. Cela dit, je connais bien le parcours honorable et respectable de maître Roger Ouegnin.
Est-ce que vous ne vous êtes pas jeté dans un panier à crabes avec les difficultés qui émaillent le milieu sportif ?
Vous savez, le milieu du journalisme dans lequel je suis n’est pas facile non plus, il y a beaucoup de difficultés dedans.
Alors, celui qui arrive à tenir dans le milieu du journalisme pendant près de 25 ans comme moi, et qui observe la vie politique, culturelle, économique, sociale et sportive, en tant que journaliste, le milieu du football ne peut pas être un panier à crabes pour lui. Parce que quel que soit le milieu, les hommes réagissent de la même façon.
Êtes-vous prêt financièrement, parce que l’entretien d’un club de football demande énormément d’argent ?
Oui, mais c’est d’abord la passion, il faut déjà mettre en place une base structurée. Vous savez, il y a des clubs qui existent déjà et qui ne sont pas à jour. On dit que leurs textes ne sont pas clairs, qu’ils ne respectent pas les nouveaux règlements de la Fifa ou Caf. Nous, nous commençons déjà en nous mettant en règle sur papier, ensuite il faut trouver un site pour s’entraîner, établir des contrats et des conventions clairs ; et mettre en place un centre de formation ensuite trouver des joueurs et des jeux de maillots. Il s’agit de faire du social autrement, en donnant un cadre d’épanouissement à des jeunes.
Est-ce que vous avez des partenaires pour vous accompagner dans votre projet ?
Oui bien sûr. Nous allons nous déployer doucement avec des partenaires et des sponsors, et toutes les bonnes volontés. Il y a toujours des mécènes, des partenaires et des sponsors prêts pour les bons projets, pour des visions solides. Nous ferons appel à tous ceux-là et nous espérons avancer grâce à leur soutien.
Les clubs qui existent ont des difficultés pour obtenir des partenaires et sponsors, quelle est votre stratégie pour attirer les partenaires et sponsors ?
Ce ne sont pas tous les mécènes et tous les sponsors qui aiment, ou qui veulent qu’on parle d’eux. Même si nous sommes à l’heure de la transparence et de la recevabilité, il y a des partenaires qui sont discrets. Et puis, chacun a sa recette et on va essayer pour voir.
Quels sont vos projets à moyen et à long terme avec Totem Omnisports ?
Les projets c’est le travail qui commence très vite, c’est d’ouvrir la formation et très vite être dans l’élite. Dans les cinq (5) ans à venir c’est-à-dire 2025, nous devons pouvoir être en première division, et dans les dix ans (10) à venir nous devons, pourquoi pas, pouvoir gagner la champion’s league africaine, nous nous donnons dix ans (10) pour atteindre cet objectif, et nous prions Dieu pour qu’il nous donne longue vie.
Que pensez-vous des élections à la Fif et de la normalisation, pensez-vous qu’elle va réussir sa mission ?
Ils ont dit décembre 2021. Nous attendons, mais j’estime déjà que le chronogramme et l’agenda qui ont été donnés ne sont pas les bons. Il aurait fallu, à mon avis, faire de la question électorale la priorité, alors que c’est la question de la reprise du championnat qui a été une priorité. Un comité de normalisation n’as pas de légitimité durable pour faire un certain nombre de choses. Le championnat a repris aujourd’hui sans grand changement. Ils ont validé Vagba Alexis et non Bahi Antoine, alors si Vagba Alexis est reconnu comme le président de l’Africa par la normalisation, alors pourquoi avoir arrêté le processus ? C’est tout cela qui nous amène à poser la question sur l’agenda de normalisation. Et aussi sur le bien-fondé de la normalisation. Je leur souhaite du succès et puis on verra d’ici décembre ce qui va être fait.
Selon vous, la normalisation n’est-elle pas la bienvenue ?
Elle n’est pas la bienvenue ! Ce n’est pas une bonne posture que d’avoir décidé d’une normalisation ! La normalisation n’est pas utile ! On pouvait s’en passer tout simplement.
Qu’est-ce qui selon vous aurait été utile ?
Ce qui aurait été utile, c’était d’avoir la force et le courage de trancher les questions de fond. Au lieu de toucher les questions de procédure et les questions de forme, les questions de fond (dont on a un début de solution aujourd’hui avec le cas de l’Africa) devraient être tranchées. Par exemple, selon les habilitations et les règlements qui sont légitime pour certifier ou dire qui est le président de l’Africa ! Si c’est Alexis Vagba, donc c’est fini Didier Drogba n’a pas eu mandat de l’Africa.
Dans dix ans (10) Alafé, président de Totem omnisports sera-t-il candidat à la présidence de la Fif ?
Ça ne m’intéresse pas d’être candidat à la présidence de la Fif. Je veux faire mon club. En tout cas, pas pour le moment ! Dans 10 ans, si je suis candidat à la présidence de la Fif, sortez la var contre moi pour me confondre, et pour le dire que je n’ai pas le droit d’être candidat selon ma propre promesse ! Sauf circonstances exceptionnelles (car l’homme propose et Dieu dispose : par exemple je peux bien être membre de la fédération et en posture d’être président par intérim pour un jour, ou une période quand le président élu est indisponible), ce n’est pas un projet de vie pour moi d’être candidat à la présidence de la Fif.
Le Président Ouattara a perdu ses deux ‘’fils’’ et aussi deux cadres piliers du Rhdp. Cela le fragilise-t-il à votre avis ?
Au-delà du président de la République, c’est toute la Nation elle-même qui a été ébranlée. Ce sont des épreuves difficiles… La suite dans le quotidien l’Expression du 16 avril 2021
Saint Cyrille et Fulbert Yao