Le président de la Jeunesse d’Ensemble pour la démocratie (Eds), Koua Justin, en veut terriblement au pouvoir ivoirien et au chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Mais, l’ancien vice-président de la jeunesse du Fpi se trompe certainement de combat.
L’ex-détenu récemment libéré donne de la voix. Samedi, au stade d’Anono, Koua Justin a menacé « de faire porter à Alassane Ouattara ses habits de deuil » promettant de « le conduire à sa dernière demeure ». « D’ici le 13 octobre, Alassane Ouattara doit nous appeler à la discussion. Je lui demande de se presser d’appeler le Pr Georges Armand Ouégnin, le Pr Abou Drahamane Sangaré à la discussion. S’il ne se presse pas, il sera dépassé par les événements. Nous allons faire porter à Alassane Ouattara ses habits de deuil et le conduire à sa dernière demeure », avait déclaré l’ancien N°2 de la jeunesse du Fpi. Interrogé par le quotidien ‘’Le Temps’’ dans sa parution d’hier, sur la gravité de ses propos, Koua Justin a tenté d’édulcorer ce qu’il a fait comme déclarations incendiaires, samedi dernier.
« Et quel est le problème ici ? Il n’échappe à personne, sauf peut-être aux esprits ignorants, que nous sommes sur un terrain politique. Et que pareil propos signifie simplement que nous allons le conduire à sa dernière demeure politique », a-t-il tenté de clarifier sa pensée. Un rétropédalage qui trouve son sens dans la couardise qui caractérise ce faux courageux. Où était Koua Justin en 2010 et 2011 quand Laurent Gbagbo se faisait arrêter dans le bunker. Le président de la JEds fait partie de ceux qui ont conduit l’ancien chef d’Etat à la Cour pénale internationale. Ils ont tenu des discours qui ont fait croire au natif de Mama qu’il pouvait compter sur des gens capables de le défendre. Mais au final, ils se sont dégonflés, prenant la clé des champs et abandonnant Laurent Gbagbo à son propre sort.
Aujourd’hui encore, au moment où Alassane Ouattara fait le sacrifice de libérer tous les prisonniers y compris Koua Justin lui-même, le soldat de la 25e heure donne de la voix. Que peuvent les menaces de Koua contre Ouattara ? Les gesticulations du jeune président font penser au père qui, présenté comme un grand chasseur, n’a pu terrasser un éléphanteau de toute sa carrière de chasseur. On imagine que ce n’est pas le fils qui ne sait pas grand –chose de ce métier qui tuera du jour au lendemain un éléphant. A la vérité, le faux courageux qu’il est, sait qu’il ne peut rien contre les tenants du pouvoir. Comme à l’accoutumée, il va gonfler à bloc les pauvres militants avant de les abandonner vers la fin du combat politique. Koua le sait.
Les vraies raisons de la crise de nerfs
La différence entre l’actuel et l’ancien régime, c’est que sous Gbagbo, l’occasion n’était aucunement offerte aux accusés de se défendre. Ils étaient assassinés pour peu qu’on les soupçonnait de telle ou telle faute. On ne leur donnait pas la moindre occasion de se défendre. Camara Yêrêfê dit ‘’H’’ n’en a pas eu l’occasion ; Docteur Bénoit Dacoury-Tabley et Emile Téhé, un chef de parti politique non plus ; encore moins le colonel-major à la retraite Dosso Adama. Les premiers ont été pris chez eux pour les uns et l’autre à son cabinet. Le militaire retraité lui, a été arrêté dans les environs du Golf Hôtel et assassiné sur l’autoroute du nord par les bras armés de l’ancien régime en mars 2011. De nombreux anonymes ont, comme ces victimes, subi le même sort. Malheureusement !
Laurent et Simone Gbagbo, Blé Goudé, Aboudrahamane Sangaré, Affi N’guessan,… ont été arrêtés et gardaient intactes leurs chances d’être libérés un jour. Ils sont environ 800 à avoir humé depuis le 8 août dernier, l’air de la liberté. Mieux, ils ont été réintégrés dans leurs fonctions respectives et perçoivent leurs salaires et avantages. Koua Justin et son mentor n’ont pas donné cette chance à leurs adversaires d’hier. Le président des jeunes d’Eds est donc mal placé pour qualifier ce pouvoir de barbare et d’antidémocratique. A y voir de près, Koua Justin a mal. Mal de voir la Côte d’Ivoire se développer sous Ouattara. Ce sont eux qui prédisaient une Côte d’Ivoire en lambeaux avec le candidat du Rhdp. Quelques années plus tard, le pays a changé de visage. Toutes les communes ont des routes où circuler. Les infrastructures routières, sanitaires, éducatives et les projets de développement sont désormais une réalité.
Des échangeurs, des ponts, des barrages hydroélectriques sont sortis de terre en seulement quelques années. Sorti de prison, Koua a eu l’occasion d’emprunter le 3e pont Henri Konan Bédié et la nouvelle autoroute Abidjan-Bonoua lorsqu’il allait rendre visite à l’ex-Première dame ivoirienne qui a regagné sa ville d’origine, Moossou, après sa libération. Le président des jeunes d’Eds supporte mal de voir que Ouattara à qui ils ont tenté vainement d’attribuer une autre nationalité a fait plus que tous ceux qui ont succédé à Félix Houphouët-Boigny. Mais il n’y a pas à souffrir du développement de son pays même si cette avancée est du fait d’un adversaire. Koua ne le comprend pas ainsi. Il est plutôt rongé par la haine.
Ouattara Abdoul Karim