Quatre personnes dont deux chefs de village ont été enlevées mercredi, dans l’après-midi dans la province burkinabè de la Comoé à la frontière avec la Côte d’Ivoire par des individus armés non identifiés, a appris l’Agence Anadolu de sources sécuritaires et médiatiques locales.
Selon un responsable sécuritaire de la région des Cascades (ouest) qui a requis l’anonymat, des individus armés non identifiés sont passés dans les villages de Alidougou et de Yirikoro où ils ont fait des tirs de sommation.
« Ils ont réuni les villageois et les ont menacés avant de repartir avec quatre personnes dont le chef de chaque village », a ajouté la même source.
Le quotidien d’État « Sidwaya » qui a également rapporté l’information a ajouté que les assaillants ont mis en garde les villageois contre toute collaboration avec les forces de défense et de sécurité.
Pris de peur, les habitants des deux localités sont en train de se diriger vers la Côte d’Ivoire pour s’y réfugier, selon un élu local.
Longtemps épargnée, la région des Cascades frontalière avec la Côte d’Ivoire est de plus en plus ciblée par les attaques terroristes obligeant les armées des deux pays à renforcer les patrouilles conjointes dans cette zone.
C’est dans la même région que le corps sans vie d’un prêtre enlevé avait été retrouvé le 21 janvier dernier.
Depuis 2015, le Burkina Faso fait face à des attaques terroristes qui ont fait de nombreuses victimes parmi les civils et les militaires, et des milliers de déplacés confrontés à une crise humanitaire.
La situation sécuritaire s’est fortement dégradée dans le pays depuis le début de la semaine avec des attaques terroristes contre les populations civiles et les forces de défense et de sécurité.
Selon un décompte de l’Agence Anadolu, au moins 27 personnes, dont un soldat, ont été tuées et plusieurs autres portées disparues, depuis dimanche soir alors que 12 terroristes présumés ont été abattus, dans des attaques perpétrées dans le Sahel, dans le centre-nord et l’est du Burkina Faso.
S’exprimant jeudi devant le Parlement, le Premier ministre burkinabè Christophe Marie Joseph Dabiré a reconnu que l’année 2020 a été pour le peuple burkinabè une période difficile sur le plan sécuritaire, du fait de la persistance des attentats meurtriers perpétrés par les groupes armés terroristes.
« Le combat contre le terrorisme est une lutte de longue haleine et que seule, l’union sacrée des filles et fils du Burkina Faso peut permettre d’en venir à bout », a assuré Christophe Dabiré, notant la présence de Burkinabè parmi les combattants terroristes.
« Il n’est un secret pour personne que parmi leurs combattants, figurent aujourd’hui des jeunes burkinabè qui ont pris les armes contre leur patrie. Notre devoir est de travailler à les ramener à la maison », a-t-il souligné appelant « tous les Burkinabè à se mobiliser pour lutter contre la radicalisation et l’extrémisme violent, combattre la stigmatisation et à bannir le repli identitaire qui sont sources de conflits meurtriers ».
Agence ANADOLU