Le format de l’accueil de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire continue de diviser. De passage à l’infoexpress, le vendredi 21 mai dernier, Justin Katinan Koné, a expliqué pourquoi le FPI refuse un retour en catimini de son président.
Propos intégral :
« Le retour du président Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire relève d’une obligation d’ordre légal, qui pèse à la fois sur la CPI et sur l’Etat de Côte d’Ivoire en tant que partie prenante du traité de Rome. Mais nous, nous faisons la politique. Nous ne faisons pas la politique fiction. Nous savons que forcément qu’on tient compte du contexte. C’est dans ce contexte que nous avons décidé, autant que nous pouvons faire, ce qui peut se faire, de parler aux uns et aux autres, même à ceux qu’on pense à qui, on ne peut pas parler, aller les rencontrer et leur parler. Pour voir comment, on peut déjà calmer leur ardeur des uns et des autres, pour faire du retour du président Laurent Gbagbo, une fête. Non pas seulement pour les GORS mais pour la Côte d’Ivoire, en tant que élément du processus pour une réconciliation en Côte d’Ivoire. Parce que c’est ça qui est l’élément essentiel. Sinon, on aurait pu se taire (…) Pour nous, c’est une opportunité énorme. J’aurai été le conseiller du chef de l’Etat ivoirien, aujourd’hui, je serai allé voir le président pour lui de prendre le devant de ça. Organise ça ! Soit le maitre d’œuvre ! Parce que le gain politique et diplomatique, contrairement à ce qu’on pense, il n’est pas pour Laurent Gbagbo. De toute façon, son gain, il l’a déjà eu, il est victorieux, il est sorti de la CPI. Mais le gain politique du chef de l’Etat, et du régime en place. Pour moi, j’aurai été là-bas, je lui aurai proposé ça. Parce que c’est eux qui tirent profit de ça. Vous imaginez l’image positive, comment le monde va percevoir. Le chef de l’Etat est au-devant d’un tel mouvement. Parce que quand lui, il sort pour aller, ce sont les militants RHDP qui l’accompagnent. C’est la population ivoirienne qui l’accompagne. C’est ce que nous cherchons. De toute façon, quand on n’a pas le choix en termes de la cohésion sociale, elle va s’imposer d’une façon ou l’autre, à tout le monde un jour. Je ne crois pas du tout à une situation irréversible en Côte d’Ivoire. C’est pour cela nous faisons ces tours, pour rencontrer tout le monde, leur dire : Faisons de ça un événement important. Parce que de toute façon, il est déjà planétaire. Le retour de Laurent Gbagbo, médiatiquement, ce sera un événement planétaire, toutes les chaînes, tout le monde va en parler. Mais quand tout le monde veut parler de nous, qu’est-ce que nous gagnons dedans ? Comment faire pour gagner la meilleure partie de ce que tout le monde va dire de nous. C’est ce que nous cherchons ensemble. Voilà un peu pour rassurer que je n’ai jamais dit qu’il devait venir en catimini.
Propos retranscrit par Fulbert YAO (herrwall2007@yahoo.fr)