Il fait partie des managers qui font bouger la finance en Côte d’Ivoire avec l’obtention du Prix d’excellence du président de la République du meilleur établissement du secteur bancaire et Financier, et le trophée Banque de l’année 2018 en Côte d’Ivoire décerné par le groupe britannique Financial Times. Désormais ex-directeur général de la Société ivoirienne de banque (SIB), Daouda Coulibaly vient d’être promu au poste de directeur régional Uemoa du groupe Attijariwafa bank, propriétaire de la banque qu’il a dirigée pendant près de 10 ans. Il a pris ses quartiers, dès sa nouvelle nomination, à Abidjan, d’où il couvre cinq filiales de la région ouest africaine.
Vous êtes le président de l’Association professionnelle des banques de Côte d’Ivoire (Apbefci). Comment se porte l’association ?
Elle se porte bien, malgré un climat un peu compliqué lié à la pandémie du coronavirus.
Vous partez de la direction générale de la SIB au moment où elle maximise ses performances avec un total bilan en hausse de 11%, et un bénéfice après impôt en progression de 8% en 2020. Vous partez sans pouvoir achever le plan impact 2023. Peut-on parler d’une symphonie inachevée ?
Non, ce n’est pas une symphonie inachevée. Si vous avez suivi mon parcours, vous verrez que je suis à la direction générale depuis 12 ans. En 2009 où j’ai été nommé directeur général adjoint, et en 2012 directeur général. En toute chose et à un moment, il faut savoir partir pour aller vers de nouveaux challenges. Ce sont des changements qui étaient souhaités. Je pars à la direction régionale de la holding pour couvrir l’Uemoa. Ça veut dire je continuerai d’avoir un œil sur la SIB, ses performances et son plan stratégique. Donc, je pars sans véritablement partir.
Quels sont les défis de ce nouveau poste qui couvre la zone Uemoa pour le compte du groupe Attijariwafa ?
Les défis sont multiples. Le premier, c’est de répondre à la réglementation bancaire qui demande à ce que cette holding puisse rentrer en opérationnalisation rapidement en assurant tout le volet règlementaire pour ce qui concerne les reporting financiers, le contrôle permanent, audit et conformité. C’est le premier niveau de challenge qu’il va falloir assurer. Nous espérons faire nos premières déclarations fin juin. Pour la suite, c’est d’accompagner les filiales dans leur développement. Nous sommes présents dans sept pays avec cinq filiales de tailles différentes, qui est aussi un vrai challenge. Mais, cela permettra, pour celles qui réussissent, de partager leur expérience avec celles qui réussissent moins bien. Chacune a un avantage qu’elle peut partager avec l’autre et ce sera très intéressant.
Quelle est aujourd’hui la part de marché de la SIB en Côte d’Ivoire ainsi que son classement dans le top 5 des banques ivoiriennes ?
La SIB a autour de 10% de part de marché. Son classement, pour ce qui concerne les dépôts, c’est la quatrième place. Pour les crédits à la clientèle, elle est également 4e.
Le taux de bancarisation en Côte d’Ivoire n’a pas encore atteint plus de 20%. A la SIB, comment comptez-vous apporter votre contribution pour accroître ce pourcentage au niveau national ?
Quand vous regardez les dernières années de la SIB, vous verrez que c’est une banque qui a le plus participé à la bancarisation. Elle fait partie des banques qui ont ouvert assez d’agences pour se rapprocher des clients, avec chaque année entre 30.000 à 40.000 nouveaux clients. C’est un effort de bancarisation très important. Aujourd’hui, une agence bancaire, ce n’est pas forcément entre 4 murs. Il y a aujourd’hui tous les produits liés à la digitalisation, pour voir comment ces nouveaux outils peuvent nous permettre de bancariser davantage sans être forcément obligé de construire une agence. Parce que construire une agence coûte un peu cher, heureusement qu’il y a ces nouveaux dispositifs qui viennent en complément de ce que nous savons déjà faire.
De par votre expérience, quel est le modèle de banque qu’il faut pour un pays comme la Côte d’Ivoire ?
La Côte d’Ivoire, avec son dynamisme et sa croissance, a besoin de tous les modèles de banques. Que ce soit les banques d’investissement, celles spécialisées dans l’habitat, dans l’agriculture, les Pme. Tous les modèles de banques ont leur créneau et leur axe de développement. Après, vous avez des banques de modèles universels qui font un peu de tout avec aussi de la spécialisation en leur sein.
Lors de votre départ de la direction générale de la SIB, il y a eu pas mal de supputations. Dans les coulisses, on parlait d’une démission. Que s’est-il réellement passé ?
Quand vous êtes une boîte cotée en bourse, notamment pour la SIB, vous êtes obligés de faire attention à l’information. A partir du moment où le conseil d’administration a acté mon départ pour nommer un nouveau directeur général, il fallait que je rende mon mandat de mandataire social, donc de directeur général. C’est ce qui a été fait en attendant que le conseil de la holding Attijariwafa puisse se réunir pour me confirmer comme directeur régional. C’est le délai qui a fait que les gens avaient l’impression que j’ai démissionné du poste de directeur général. Quand vous devez occuper le poste de directeur général, il faut que le précédent donne son mandat.
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