Après plus de 8 mois d’interruption, le procès conjoint de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé a repris ce lundi 01 octobre à la Cour Pénale Internationale (CPI) à la Haye au Pays Bas. Dans son intervention à l’entame du procès, le substitut du procureur Me Eric Mac Donald, a, au nom du bureau du procureur, dévoilé comment durant deux jours, l’accusation va présenter ses arguments en vue de contre attaquer la Défense.
L’adjoint de Bensouda a expliqué dans un premier temps, que le premier substitut du procureur M. Stewart va expliquer à la chambre quelle est d’après l’accusation, la norme qui devrait être appliquée par la chambre au début de l’audience. Le premier substitut du procureur présentera ensuite un résumé du point de vue de l’accusation, et parlera de l’évaluation des éléments de preuves
Ensuite, Mc Donald prendra la parole en personne pour présenter le reste des arguments de l’accusation. « Dans un premier temps je résumerai le point de vue de l’accusation eu égard aux crimes reprochés aux accusée. Puis j’aborderai les éléments de contexte des crimes contre l’humanité en m’intéressant à deux questions : le comportement d’un coté et la politique mise en œuvre, ensuite j’aborderai les différents modes de responsabilité qui sont reprochés à Monsieur Gbagbo et M. Blé Goudé, et ainsi cela mettra un terme à la présentation de nos arguments », a-t-il indiqué.
A noter que prévue pour démarrer à 9h30 HNEC, l’audience a démarré avec 45 minutes de retard à cause du transport selon le juge Cuno Tarfusser, qui a fait un résumé de toutes les procédures après le passage du dernier témoin les 17 et 19 janvier 2018.
Après l’intervention du Bureau du procureur, le programme prévoit l’intervention de la représentante des victimes et enfin, la Défense, qui devrait selon les spéculations, demander «un non-lieu total », un « jugement d’acquittement pour toutes les charges et pour tous les modes de responsabilité », ainsi que la « libération immédiate » de Laurent Gbagbo.
L’affaire sera ensuite mise en délibéré pour plusieurs semaines. Une décision, n’est pas attendue avant le début de l’année 2019.
Les avocats de l’Etat de Côte d’Ivoire demandent que le procès aille à son terme.
Alors même que l’ancien Chef de l’Etat ivoirien se prépare en effet à demander un non-lieu avant même que le procès ne soit achevé et que les témoins de la défense aient été entendus, les avocats de l’Etat de Côte d’Ivoire demandent que le procès aille à son terme.
Dans un communiqué, Jean-Pierre Mignard, Jean-Paul Benoit et Pierre Emmanuel Blard, dénoncent le « coup de bluff » de la défense, qui « n’abusera personne ».
« Il faut à la fois se garder de réécrire l’histoire et de l’écrire à l’avance», écrivent-ils, souhaitant que « le procès qui rentre dans sa dernière phase doit se poursuivre jusqu’au bout et aucun artifice ne le fera dévier »,
« L’ampleur des crimes reprochés à Laurent Gbagbo qui a refusé de reconnaître sa défaite en décembre 2010, violant ainsi la loi électorale, a précipité le pays dans un enchaînement de violences meurtrières dont il est le premier responsable », rappellent les avocats.
Fulbert Y.