Le président Ouattara n’a de cesse de demander à ses congénères Bédié et Gbagbo de songer à passer le témoin à la nouvelle génération. Joignant l’acte à la parole, il avait choisi de confier à Amadou Gon Coulibaly le soin de continuer son œuvre à la tête du Rhdp. Mais, comme pour rappeler à tous qu’il est le seul détenteur du dernier mot, Dieu décida autrement !
À peine Ado avait commencé à préparer son premier ministre Hamed Bakayoko pour la transmission du flambeau, qu’une seconde fois, Dieu le rappela à Lui. Pendant ce temps-ci, Gbagbo et Bédié s’accrochent comme des sangsues à la direction de leur chapelle politique comme s’ils étaient des immortels. Ils ne manifestent aucune volonté de promouvoir d’autres cadres au sein de leur parti.
Affi Nguessan a essayé de secouer ‘’le cocotier Gbagbo’’, il a récolté le courroux des hagiographes et valets du roi qui l’ont traîné dans la fange et la boue. Ils l’ont copieusement lynché. Au Pdci-Rda, Jean Louis Billon, fatigué de dépenser son argent sans aucune visibilité quant à la succession de Bédié en 2025 a choisi de prendre ses responsabilités pour annoncer sa candidature. Billon a lancé « ses billes » et le retour a été retentissant. Comme dans une secte, les gourous sont sortis de leur tanière pour le rappeler à l’ordre, celui de la gérontocratie qui a valeurs de vérité absolue dans le vieux parti.
Et, lui indiquer en des termes, à peine voilés, que du vivant de Bédié, il est hors de question qu’il prenne sa retraite politique. En clair, c’est Dieu qui doit retirer Bédié de la scène politique. Ce n’est un secret personne. Au Pdci et dans la cour de Gbagbo, ils sont nombreux les membres de la nouvelle génération qui veulent le pouvoir ici et maintenant. Ils vont aux réunions et expriment le contraire de ce qu’ils pensent. Ils rasent les murs et bavardent quand le micro est fermé. Ils deviennent subitement muets comme des carpes quand un journaliste ouvre le micro.
Mais comme tétanisés, apeurés et effrayés, ils attendent que Dieu lui-même descende sur terre pour leur donner le pouvoir par un coup de baguette magique. Au Fpi, Affi a pris ses responsabilités en tenant tête à son mentor qui a finalement « vidé » le contenu de l’enveloppe pour s’embarquer dans un autre projet de culte de la personnalité. Dans cette nouvelle aventure ‘’ambiguë’’ dans laquelle se sont embarqués de nombreux contenus de l’enveloppe Fpi, la transition générationnelle sera un tabou, une question qui n’a pas droit de citer, car, il s’agira de toujours louer le dieu Gbagbo, de magnifier le roi Gbagbo aussi longtemps que possible.
« Le Président Gbagbo part. Il part pour créer un Parti taillé à sa mesure pour servir l’idolâtrie et le culte de la personnalité. Il nous dit ainsi de faire le choix entre l’autocratie et la démocratie, entre le passé et l’avenir. », a déclaré Pascal Affi N’guessan, le samedi 14 août 2021 au cours d’une conférence de presse qu’il a animée. Dans le vieux parti, Billon tente tant bien que mal à faire bouger les lignes. Bien avant lui, KKB a payé un lourd tribut à cette audace. Mais, il ne s’en est pas sorti politiquement mort. Bien au contraire, il a fait son chemin auréolé aujourd’hui d’un titre ministériel dans le gouvernement Ouattara.
Un précédent qui sans doute motive l’ancien ministre du Commerce à prendre les devants du débat sur le renouvellement générationnel des instances du parti. Dans cette grisaille, seul le Rhdp d’Alassane Ouattara montre de bonnes dispositions sur la question de l’alternance générationnelle. Après AGC et Hambak, qui sera le prochain cheval de bataille du parti houphouetiste sous le leadership éclairé du président Alassane Ouattara?
SW