La Côte d’Ivoire a «beaucoup progressé» dans la lutte contre le terrorisme, depuis l’attentat contre la station balnéaire ivoirienne de Grand-Bassam en 2016, a assuré lundi à Abidjan, le ministre ivoirien de la Défense Hamed Bakayoko à l’ouverture d’un séminaire interministériel de 48 heures dédié à la thématique : « Lutter contre le terrorisme aujourd’hui : réflexion, action et coordination », et qui marque le lancement des activités de l’Académie Internationale de Lutte Contre le Terrorisme (AILCT).
«Nous avons beaucoup progressé. L’attentat de Bassam a permis de mettre en place en réseau tous les services de renseignement de la sous région, et ça donné des résultats », a affirmé le ministre Hamed Bakayoko, lors d’un point de presse, en marge de la cérémonie d’ouverture.
« L’enquête de Bassam a eu des conséquences au Burkina, il y a eu des arrestations au Burkina, il y a eu des arrestations au Mali et même au Sénégal, parce que le croisement des informations entre les services d’enquête dans nos différents pays, ont permis à chaque pays de faire sa part de tâche qui a donné des résultats satisfaisants», a souligné le ministre de la Défense.
Le 13 mars 2016, trois assaillants avaient, en effet, remonté la plage dans la cité balnéaire de Grand-Bassam, puis attaqué plusieurs restaurants en tirant au hasard, tuant 19 personnes.
Pour aider la Côte d’Ivoire et la sous région a avoir un outil de riposte coordonnée et concertée contre le terrorisme, depuis le 18 octobre 2018, en partenariat avec la France, des travaux de construction de l’Académie Internationale de lutte contre le Terrorisme basée à Jacqueville (sud ivoirien), ont été lancées en présence des ministres français de l’Europe et des AE, Jean Yves Le Drian, et le ministre ivoirien de la Défense, Hamed Bakayoko.
Le projet comprendra une école de cadres, dont l’objectif sera de donner une expertise aux décideurs de la lutte contre le terrorisme, issus en particulier, des ministères principalement impliqués (Défense, Administration Préfectorale, Sécurité Intérieure, Justice, Secours…).
« Certaines unités qui voudraient s’acclimater avant une opération des nations unies de maintien de la paix, certaines forces spéciales pourraient venir. Également pour s’entrainer avant d’aller projeter », a indiqué Gilles Huberson, ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, à l’ouverture du séminaire.
A noter que plusieurs panels meubleront le séminaire d’Abidjan. Le premier séminaire aura pour thème : les groupes terroristes en Afrique de l’ouest, répartition, modes d’action, recrutement et financement. Le Deuxième panel portera sur la neutralisation et traitement judiciaire, les capacités d’action indispensables : expériences croisées africaines et françaises. En fin le Troisième panel abordera la question de l’exploitation du renseignement et mise en œuvre des réponses impératives de la coordination.
Fulbert YAO