Le ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, Bruno Nabagné Koné veut donner un coup d’accélérateur au programme présidentiel des logements sociaux qui a pris du plomb dans l’aile depuis son lancement en 2013.
Pour relever ce défi, il a mis en place un groupe de travail pour l’élaboration d’un modèle Partenariat public privé (PPP) qui doit lancer une deuxième phase du programme présidentiel, caractérisée par la production de logements à une échelle industrielle, ainsi que par les mécanismes de la location-vente et de la location simple.
A l’ouverture du séminaire de restitution des recommandations du groupe de travail organisé ce jeudi 7 octobre à l’hôtel Belle côte, Bruno Koné a annoncé une reprise de cette vaste promotion immobilière qui tient à cœur le Président Alassane Ouattara. « Nous avons enregistré des intentions d’investissements portant sur un total de plus de 320 000 logements, intentions portées par de grands groupes nationaux et étrangers», a-t-il fait savoir.
Au groupe de travail interministériel et Comité National de pilotage des partenariats publics-privés (CNP-PPP), le Mclu veut des propositions concrètes pour rassurer les opérateurs quelque peu hésitants à s’engager dans la production en masse et à moindre coût des logements sociaux et économiques. Selon lui, ces hésitations sont dues à la méconnaissance du marché, aux difficultés de l’accès à des ressources foncières sécurisées, à l’absence de garanties et d’un cadre contractuel rassurant, au regard du niveau important de ressources à investir pour la réalisation de logements à grande échelle.
150.000 logements en quatre ans
« Vos contributions et vos propositions devront permettre d’enrichir le travail déjà effectué et d’aboutir à des propositions concrètes, innovantes, réalistes et partagées par l’ensemble des acteurs ici représentés », a-t-il dit. Puis d’ajouter : « Je voudrais vous inviter à être le plus pragmatique et le plus critique possible dans les échanges et les débats qui suivront cette restitution, de sorte à ne retenir que les meilleures recommandations faites, qui nous permettront de procéder aux réajustements nécessaires du Programme de production de logements sociaux et économiques».
A ses yeux, la promesse du chef de l’Etat de construire 150.000 logements pour combler le déficit estimé à plus de 500 000 unités à ce jour, a buté sur de nombreux problèmes qui n’ont pu être réglés depuis 2013. Selon son diagnostic, ce projet a pris du retard à cause de la faible capacité de mobilisation de réserves foncières, la lenteur dans le respect des engagements de l’Etat en matière de purge des droits coutumiers et de financement des travaux d’aménagement des réseaux primaires (VRD) des sites mobilisés, de la faible capacité technique et financière des promoteurs sélectionnés ; du financement insuffisant du projet par les banques aussi bien au niveau du crédit acquéreur qu’à celui du crédit promoteur.
Ces dysfonctionnements, a-t-il regretté, ont noyé les efforts consentis par le gouvernement désireux d’offrir des logements à bon marché aux populations qui avaient placé un espoir fou en ce programme immobilier. Pour tenir sa promesse, le gouvernement a mis plus de 2000 ha de réserves foncières à la disposition des promoteurs immobiliers, investi de près de 100 milliards de Fcfa dans la réalisation des travaux de VRD primaires, octroyé plus de 300 milliards de Fcfa d’exonérations fiscales aux promoteurs, plafonné à 5,5% du taux du crédit acquéreur à travers le mécanisme de refinancement par le Compte de mobilisation pour l’habitat (Cdmh).
Nomel Essis