A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida célébrée le 1er décembre 2021, Winnie Byanyima directrice exécutive de l’ONUSIDA, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, a dans cette déclaration dont l’Infoexpress a reçu copie, mis en garde contre la persistance de cette pandémie qui continue de tuer dans certains pays.
Chères amies, chers amis,
Je vous salue à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida. Je profite de cette occasion pour assurer le monde entier de ma solidarité alors que la présence simultanée de différentes pandémies nous ébranle.
Cette année, le monde s’est mis d’accord sur un plan audacieux qui, si les dirigeantes et dirigeants le respectent, mènera à l’éradication du sida d’ici 2030. C’est une perspective fantastique.
Mais aujourd’hui, nous, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida, tirons la sonnette d’alarme. Le sida n’a pas perdu son statut de pandémie, les indicateurs sont au rouge et nous ne parviendrons à surmonter cette pandémie que par une action rapide pour mettre fin aux inégalités qui l’alimentent.
Nous constatons la quasi-disparition des décès dus au sida et des nouvelles infections au VIH dans les pays où les leaders prennent des actions audacieuses et concertées, puisent dans les dernières découvertes scientifiques, apportent des services qui répondent aux besoins de toutes les personnes, protègent les droits humains et défendent un financement adéquat.
Mais ce n’est le cas qu’à certains endroits et pour certaines personnes.
Sans l’approche de lutte contre les inégalités dont nous avons besoin pour mettre fin au sida, le monde aura sûrement aussi du mal à mettre fin à la pandémie de COVID-19 et ne sera pas préparé aux pandémies du futur. Ce qui serait extrêmement dangereux pour chacune et chacun d’entre nous.
Les avancées de la lutte contre le sida, qui accusaient déjà un retard, sont confrontées aujourd’hui à des difficultés encore plus grandes alors que la crise de la COVID-19 continue de faire des ravages, perturbant entre autres les services de prévention et de traitement du VIH, la scolarisation et les programmes de prévention de la violence.
Si nous continuons sur notre lancée actuelle, nous n’arriverons pas à faire infléchir suffisamment vite la tendance et nous risquons de voir la pandémie de sida se prolonger pendant des décennies. Nous devons accélérer la mise en place d’une série d’actions concrètes convenues par les États membres des Nations Unies pour lutter contre les inégalités qui favorisent le VIH.
Notre lutte contre la pandémie de sida a été riche en enseignements : nous avons beaucoup appris sur ce dont nous avons besoin en plus pour combattre le sida et toutes les pandémies.
Nous avons besoin de toute urgence d’infrastructures suffisantes dans les communautés et dirigées par les communautés. Elles doivent être intégrées à un système de santé publique solide et être appuyées par un mécanisme robuste de reddition de compte vis-à-vis de la société civile.
Nous avons besoin de politiques pour garantir un accès équitable et abordable à la science.
Chaque nouvelle technologie doit être mise sans attendre à la disposition de tous ceux et toutes celles qui en ont besoin.
Nous devons protéger notre personnel de santé et augmenter leur nombre pour répondre à nos besoins urgents.
Nous devons protéger les droits humains et instaurer la confiance dans les systèmes de santé.
Ce sont eux qui nous permettront de venir à bout des disparités imputables aux inégalités et de mettre fin au sida. Mais leur réalisation est trop souvent inégale, ils sont sous-financés et ne sont pas reconnus à leur juste valeur.
Je salue les communautés en première ligne qui ont ouvert la voie aux approches les plus efficaces, qui sont les moteurs du changement et qui poussent les leaders à faire preuve d’audace. Je vous le dis : continuez à faire pression.
Les leaders mondiaux doivent collaborer d’urgence pour s’attaquer directement à ces défis. Je vous le dis : faites preuve de courage et joignez le geste à la parole.
Mettre fin à la pandémie de sida d’aujourd’hui et se préparer aux pandémies de demain sont deux objectifs indissociables. La seule et unique clé du succès consiste à atteindre ces deux objectifs. À l’heure actuelle, nous sommes en chemin pour les rater tous les deux.
Si nous nous attaquons aux inégalités qui freinent les progrès, nous pouvons tenir notre promesse de mettre fin au sida d’ici 2030. C’est entre nos mains.
Chaque minute, nous perdons une vie précieuse emportée par le sida. Nous n’avons pas de temps à perdre.
Mettons fin aux inégalités. Mettons fin au sida. Mettons fin aux pandémies.
Merci.
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