Dans cette première interview accordée à l’infoexpress, Zadi Gnagna tire les leçons des dernières élections de la mutuelle générale des fonctionnaires et dévoile son avenir.
Quelles leçons tirez-vous de ces élections ?
La première leçon est que beaucoup reste encore à faire pour amener les fonctionnaires à s’intéresser un peu plus aux élections de la Mugef-ci. Tant que la gestion n’aura pas été améliorée, les fonctionnaires vont toujours bouder les élections. La deuxième leçon c’est qu’en matière d’élection, l’honnêteté et le respect des règles ne sont pas les choses les mieux partagées. Ensuite ces élections ont montré l’implantation du groupe M.U.R mais aussi et surtout de la Centrale Plateforme nationale. C’était une élection professionnelle déguisée car des centrales syndicales, des faîtières syndicales étaient directement ou indirectement engagées. Les résultats montrent bien que la plateforme nationale a un encrage national et une plus grande popularité auprès des fonctionnaires. C’est une grande satisfaction pour nous. Autre leçon, c’est que certains leaders syndicaux surtout du secondaire général et technique ont été candidats juste pour nous faire perdre. Enfin, nous avons élargi notre base avec de nombreux fonctionnaires qui nous ont rejoint dans ce combat et qui souhaitent que nous poursuivons l’aventure ensemble. Au total, ce fut une grande expérience pour nous.
Pour quelle raison, selon vous, la victoire vous a échappé ?
Nous avons perdu d’une courte tête à Abidjan avec 105 voix de différence. C’est vrai qu’avec même une voix de différence les 91 délégués vous reviennent, mais cette élection a été la plus disputée de l’histoire. Les raisons de notre échec sont multiples. Elles sont à la fois endogènes et exogènes. À notre niveau, il nous a manqué un peu plus de vigilance le jour des élections surtout à Anyama où la différence s’est faite. Au niveau exogène, on peut evoquer le faible taux de participation surtout à Abidjan où il a été autour de 7%, plus de 100 000 fonctionnaires ont boudé les urnes pour des raisons diverses, l’une des raisons est liée à la mauvaise gestion de l’équipe sortante toute chose qui a créé un désintérêt. On peut également citer la complexité du processus électoral, et le très peu de communication de la part du comité électoral national.
Au regard des irrégularités observées. Estimez-vous, avoir eu tort de faire confiance au comité électoral ?
Les élections de cette année ont été mieux organisées dans l’ensemble comparativement aux deux dernières éditions et cela est à mettre au crédit du comité électoral national. Il est vrai qu’il y a eu quelques manquements de sa part notamment la réduction sans justification valable de la population électorale surtout les Retraités qui sont passé de plus 91 000 à 50 000. Près de 40 000 retraités à jour de leur cotisation et bénéficiant des prestations ont été exclus du vote. Il faut ajouter tous ces fonctionnaires qui n’ont pas pu par manque d’informations, actualiser leur lieu de service et qui par conséquent ont été exclus du vote. Maintenant quant à la façon dont le comité a analyser nos requêtes nous n’avons pas été convaincus par leur argumentaire mais nous avons pris acte et en tirerons les leçons pour demain. On peut donc dire qu’il y a eu du bon et du moins bon dans la conduite du processus par le comité électoral national.
Quel est votre avenir mutualiste/syndicaliste désormais ?
Mon avenir tant au plan mutualiste que syndical est plus que radieux comme je viens de vous le démontrer. Au niveau mutualiste je suis PCA de la Maeci donc je vais m’investir pour implémenter ma vision mutualiste. Continuer à améliorer les prestations de cette mutuelle qui est la première mutuelle universelle de Côte d’Ivoire. Elle est ouverte à tous les habitants de ce pays avec un système de dématérialisation avant gardiste que nous allons continuer à améliorer. Au plan syndical ces élections ont montré le poids de chacun, et les fonctionnaires nous ont démontré leur attachement dans l’ensemble, c’est une légitimation de notre action. La Centrale Plateforme nationale sort grandie de ces élections. Nous allons travailler à faire aboutir les nouvelles revendications des fonctionnaires et demander la reconnaissance pleine et entière de notre statut de Centrale syndicale.
Entretien réalisé par Fulbert Yao (herrwall2007@yahoo.fr)