La mauvaise distribution des journaux sur toute l’étendue du territoire, la chute drastique des chiffres de vente, le non-paiement des recettes de vente par «Edipresse», la pression des imprimeurs des payements cash, l’application aux employés de la convention collective faute de moyens financiers, la dette fiscale, hausse des prix du papier à l’international de près de 48 %… la liste des difficultés rencontrées par les entreprises de presse et leurs dirigeants est longue.
Hier au cours d’une Assemblée générale extraordinaire, le président du Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire, Lassane Zohoré, a dressé un tableau sombre de la situation des éditeurs. Cette Assemblée extraordinaire, a-t-il entrée indiqué, vise à proposer des solutions afin de sauver les emplois et les métiers au sein de nos entreprises de presse. «(…) La subvention de l’Etat a été suspendue. L’année dernière, nous avons connu une année assez compliquée à cause de la crise sanitaire de la Covid 19 et bien d’autres facteurs», a-t-il présenté.
«Nous allons vers la fermeture de près 80 % des entreprises de presse»
Pour le premier responsable du Gepci, la situation n’est plus tenable. Car, a-t-il révélé, l’un des imprimeurs (Fraternité Matin) qui exige le paiement au comptant, est en même temps actionnaire majoritaire d’Edipresse qui doit aux entreprises de presse. «Edipresse ne paie pas. Comment les éditeurs peuvent faire face à toutes ces difficultés ? C’est pourquoi, nous appelons l’Etat à jouer son rôle régalien afin d’assurer le droit à l’information. Sinon, nous allons vers la fermeture de près 80 % des entreprises de presse. Et, la Côte d’Ivoire sera exposée à toutes sortes de rumeurs», a-t-il prévenu. Le Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire, pour sa part, n’entend pas rester les bras croisés face à cette situation. «L’AGE a donc pris des mesures. L’une d’elles est d’aller à une Journée presse morte. Mais, nous restons ouverts aux négociations. (…) Nous souhaitons également la subvention d’une partie du papier et le retour de la subvention aux entreprises de presse », a-t-il plaidé avant de préciser que ces actions ne sont dirigées contre personne. Notre secteur, a-t-il tranché, est en crise. «Nous sommes en train de travailler à le sauver », a-t-il conclu.
Camara Natou (Stagiaire)