Présente à Douala avec les Eléphants, la Présidente du Comité de Normalisation de la Fédération Ivoirienne de Football (CN-FIF) appelle à la mobilisation de tous les Ivoiriens pour l’important match de la Côte d’Ivoire face à l’Algérie, ce jeudi 20 janvier 2022 au stade de Japoma de Douala.
Vous étiez au stade de Japoma. Comment avez-vous vécu le match Côte d’Ivoire-Sierra Leone ?
Je pense que ce match a été un moment de stress. Je n’ai jamais vécu un match aussi stressant, captivant avec tous les rebondissements. Je peux vous dire que j’ai suivi le match à moitié débout. Je voudrais quand même faire une lecture de cette rencontre. C’est un match à partir duquel nous devons tirer plusieurs enseignements. Au plan technique, le Sélectionneur va prendre les mesures qu’il faut. Ce que j’ai noté, c’est qu’on avait une belle équipe, une équipe pétrie de talent, mais qui ne finissait pas les actions. Vous avez fait le meilleur match avec de meilleures techniques, mais si vous ne marquez pas de but, cela donne ce goût d’inachevé. A la rencontre d’après match, ce que j’ai dit aux joueurs, c’est qu’on a besoin de « tueur ». On aurait pu « tuer » ce match à la première mi-temps. Ils ont été trop à l’aise. Si on est des guerriers, il faut qu’on apprenne à être à un moment donner des « Tueurs » pour mettre toutes les chances de notre côté. Pour avoir suivie la causerie, je pense que personnellement, j’ai pu lire, plus ou moins, le jeu de l’équipe sur le terrain. C’est un match pour lequel on doit tirer des enseignements psychologiques. Aujourd’hui, on est à la CAN, les équipes sont aussi talentueuses les unes comme les autres. Et ce qui va nous faire avancer, c’est le mental. Je pense que le premier champ de bataille, c’est le mental. On va avoir toutes les adversités devant nous, mais si on n’est pas fort, on ne pourra pas avancer. D’ailleurs, on dit de quelqu’un qu’il est courageux quand il accepte de surmonter les difficultés. Il dit qu’il est fort quand il surmonte les difficultés. Affrontons les difficultés, surmontons-les et on va sentir qu’on est fort. Il faut que les joueurs se réveillent rapidement pour avancer.
En plus de sa blessure, Sangaré Badra Ali a perdu son père. Es ce que vous l’avez vu ? Qu’est-ce que vous lui avez dit ?
Vous savez, c’est très difficile d’annoncer une telle nouvelle à quelqu’un qui a déjà eu un choc psychologique avec un match où il se culpabilise déjà. Oui, j’ai vu Badra Ali. Je suis restée à côté de lui. Je l’ai trouvé en larme, effondré. Il devrait comprendre qu’il n’est pas coupable et que c’est la volonté de Dieu. IL est souverain et Dieu sait ce qu’il fait. Quand un homme ou une femme perd son père, cela le met en position de responsabilité. C’est un peu ce que j’ai pu lui communiquer comme message. Comme on dit chez nous « Yako et soit fort. Ton père est parti, mais il ne faudra pas qu’il soit parti pour ne rien. Soit fort parce que l’équipe a besoin de toi. La famille a besoin de toi ». Et je pense que Badra l’a compris parce qu’il a demandé à revenir pour s’entrainer ce jour dans l’après-midi parce que très vite il doit passer ce choc. Vous savez dans la vie, chacun de nous fait des erreurs, mais il faut assumer ces erreurs. Ce n’est pas pour cela qu’on va nous fusiller. C’est un gardien de but et je pense que plus jamais dans sa vie, il ne fera ce type d’erreur. Je pense que c’est ainsi qu’on avance. Et c’est comme cela qu’on grandi.
Es ce que vous avez un message à l’endroit des Ivoiriens ?
Mon message à l’endroit des Ivoiriens est un message de solidarité et de cohésion. L’équipe a connu beaucoup d’adversité, mais pour qu’elle se forge une belle arme, il faut qu’elle soit capable, ensemble, de traverser ses adversités. On a eu la COVID-19. On a eu le décès du père de Max Alain Gradel, c’est maintenant le décès du père de Badra Ali. Dieu met sur nos chemins des difficultés pour qu’on apprenne à être fort et qu’on sorte de ces difficultés en étant fort. Le capitaine des Eléphants a rappelé que toutes ces difficultés ne soient pas vaines et qu’ils sont ici pour remporter la Coupe. Et, il faut qu’on retourne à Abidjan avec la Coupe. Je voudrais dire aux Ivoiriens que j’applaudis l’ouverture des médias, l’utilisation des réseaux sociaux. Mais, n’utilisons pas les réseaux sociaux pour tuer des individus. Je pense qu’on doit apprendre à utiliser les réseaux sociaux sans être méchants. J’ai parcouru un peu tout ce qui est sur la toile par rapport à Badra Ali, je suis effondrée de douleur. Psychologiquement, c’était difficile pour lui. J’ai eu doublement mal pour lui quand j’ai regardé tout ce qui se passe sur la toile. On est tous amener à faire des erreurs. Mais, ce n’est pas pour autant qu’on va recevoir la vindicte populaire. J’aimerais nous amener à plus de raison et à un peu moins de méchanceté sur internet. Je pense que la méchanceté n’apporte rien. La compassion permet à la personne de grandir, de s’en sortir et de se relever. Apprenons à être compatissants les uns envers les autres. Quand on utilise les réseaux sociaux, c’est sur une machine, mais ce sont des individus qu’on manipule. Pensons que nous sommes des êtres humains et que nous publions sur des êtres humains. Et pour moi, l’humain est très important parce que c’est la plus grande valeur que Dieu a déposée sur la terre. Je voudrais continuer en leur disant de se rappeler que c’est maintenant qu’on a besoin de plus de solidarité. C’est maintenant qu’on a besoin de démontré qu’on est une nation, que nous défendons un drapeau orange, blanc et vert. Les joueurs font de leur mieux pour cela. N’oublions pas que nous sommes une équipe : les Eléphants joueurs, mais il y a aussi les Eléphants supporteurs. Restons une équipe, restons forts, restons solidaires. Et c’est en surmontant les difficultés, qu’on dira qu’on est fort. J’ai la conviction qu’on a une belle équipe, qu’elle est forte et qu’elle va le démontrer dans cette CAN.
Source FIF
N.B: le Titre est de la redaction