La Côte d’Ivoire a remporté le pari de la production de la noix brute de cajou. Mais d’autres défis importants liés à la qualité de l’or brun restent à relever. Puisque la question de la qualité est désormais un facteur déterminant du prix de vente et d’achat des noix
A quelques jours de l’ouverture officielle de la campagne de commercialisation 2022 de la noix de cajou, le Conseil du Coton et de l’Anacarde déclare à nouveau la guerre contre les fuites et la mauvaise qualité de l’or brun. Comme à l’accoutumée, l’organe de régulation, de suivi et de développement des filières coton et anacarde dirigé par Dr Adama Coulibaly a initié une campagne éclatée de sensibilisation de 4 jours qui se tient du 1er au 4 février dans les principales zones de production du pays. Il s’agit de Bondoukou, Bouna, Bouaké, Katiola, Boundiali, Odienné, Yamoussoukro, Zuénoula, Korhogo, Ferkessédougou, Mankono et Séguéla. La dernière localité citée, chef-lieu de la région du Worodougou, a enregistré une production de 79 204 tonnes en 2021. Celle-ci a accueilli, ce mercredi 2 février, la délégation conduite par Dr Ouattara Mariam, Directrice de la production au CCA, représentant le Directeur général. C’était ce mercredi 2 février à la salle de réunion de la préfecture de Séguéla.
Organisée en collaboration avec les partenaires techniques et financiers, cette vaste campagne a pour objectif de sensibiliser les acteurs sur l’amélioration et la préservation des paramètres de qualité et la sortie illicite de la noix brute de cajou. Ces bonnes pratiques auxquelles sont formés acteurs sont formés aux bonnes pratiques de récolte et post récolte avant de commercialiser leur production concernent, entre autres, la bonne séparation des pommes des noix sans laisser de résidus ; le bon séchage et le bon tri des noix ; le stockage des noix dans des endroits adéquats en attendant de les commercialiser et l’usage de la mécanisation pour faire face aux difficultés liées aux maladies et ravageurs d’anacardiers.
La Côte d’Ivoire est devenue dès 2015, le premier producteur mondial de cajou avec une production qui est passée de 500000 tonnes en 2013 à plus de 700000 tonnes. Cette production a atteint en 2021 plus d’un million de tonnes, représentant ainsi le quart de la production mondiale. Et le taux d’humidité moyen national a connu une amélioration, passant de 9,6 en 2013 à 8% en 2021. Malgré cette embellie, Dr Ouattara Mariam a indiqué que l’évolution des autres paramètres comme le taux de rendement en amande appelé KOR (Kernel Outum Ratio) dont l’évolution s’est faite en dent de scie. La moyenne de KOR est passée de 46% en 2013 à 47,4 en 2020 et 2021. « Notre ambition est de hisser notre pays au rang des pays de référence en matière de qualité comme la Guinée Bissau, le Mozambique… qui ont un KOR autour de 49 et 52% » a affirmé Dr Ouattara Mariam.
Pour finir, elle a invité les acheteurs exportateurs et usiniers au respect du prix minimum bord champ de 305 FCFA/kg fixé par l’Etat de Côte d’Ivoire, à n’acheter que des produits bien séchés et bien trier et à respecter toutes les dispositions pratiques de la commercialisation. « Chers acteurs de la chaîne des valeurs, le respect scrupuleux des dispositions de la commercialisation permettra à chacun de vous de bénéficier des fruits de la réforme voulue par l’Etat de Côte d’Ivoire et de rendre plus compétitive la filière anacarde pour le bonheur de tous », a-t-elle encouragé. Abondant dans le même sens, Sékou Sanogo, préfet du département de Zoukougbeu, représentant le préfet de région, à faire preuve de solidarité au niveau du respect du prix minimum bord champ fixé au titre de cette campagne.
Isaac K., envoyé spécial à Séguéla