Pour une Côte d’Ivoire sans défécation à l’air libre, le gouvernement Ivoirien a installé depuis plusieurs années des latrines dans le district d’Abidjan. Cependant, les toilettes publiques sont souvent dans un état insalubrité.
Les toilettes publiques communément appelé “Wc public” sont légions dans le District d’Abidjan. Elles sont installées pour permettre aux usagers d’assouvir les besoins. Ces installations sanitaires sont visibles à tous les coins de rue surtout dans les quartiers populaires. Utilisées par tous, elles permettent aux uns de se soulager d’un besoin pressant et aux autres de pour prendre une douche. A l’intérieur du petit marché, de Gonzagueville (Port-Bouët) se trouve une cabine publique. Teint en marron aux premiers jours de l’ouverture de ce marché.
Il a désormais une couleur marron noirâtre. A la vue, il est vêtu d’un manteau de moisissures. Dégageant une odeur pestilentielle, il ne semble déranger ses nombreux utilisateurs. Mamadou Ouédraogo, gérant du lieu affirme qu’une centaine de personnes viennent se soulager pas jour. Awa Yao, commerçante d’une vingtaine d’année, fréquente ses lieux : « les toilettes publiques nous aident vraiment. Grace à cela, je ne suis vraiment éloignée de ma marchandise ».
Ce décor est aussi le même à Abobo. Au grand marché de cette commune, de nombreux personnes surtout les commerçants et commerçantes utilisent les latrines. Aïcha V. ; vendeuse de pagne se dirige précipitamment vers un sanitaire. « Bonjour monsieur, je puis-je déposer mes pagnes sur vos escaliers ? Je vais me soulager rapidement » dit-t-elle au gérant du Wc public. A quelques mètres de la pharmacie “La Mé ”, Laura Koné, habituée de ses endroits conseille leur utilisations.
«Elles aident la population. Je les conseille aux personnes qui sont loin de chez elles. Quand, on n’a pas le choix, on est obligé de les utiliser», confie-t-elle. Poursuivant, «Surtout quand tu as une indigestion et que tu es éloigné de ta maison, automatiquement tu vas te diriger vers les toilettes publiques » déclare-t-elle. Selon, Lamine Kouassi, propriétaire de toilettes publique c’est un Business qui rapport beaucoup : « pour uriner et déféquer c’est 50 Fcfa. Pour se doucher c’est à 100 Fcfa » confie-t-il.
Ce dernier assure qu’il entretien bien ses WC, « tard dans la nuit, je déverse de l’acide dans les différentes toilettes. Tôt le matin, je fais le mélange ‘’javel-poudre à laver’’ pour le nettoyage » annonce-t-il. Situé à quelques pas de la mairie, les installations de Zadi Issa attirent des centaines de clients par jour. Le propriétaire vante les mérites de sa petite entreprise.
Il affirme que son local est moderne : «nos toilettes sont modernes. Elles disposent de pommeau de douche. On entretient beaucoup les toilette avec de la javel et du détergent.Je désinfecte avec le mélange de javel et de détergent après chaque client » dit-t-il. Selon lui, son espace est d’une propreté absolue. Concernant les infections, il soutient que l’on peut en attraper partout, même à la maison. « Ce n’est pas parce que c’est une toilette publique qu’une fois utilisé tu seras infecté », continue-t-il. Isabelle Dosso, une passante exprime sa crainte des toilettes publiques du fait de leurs mauvaises presses. Elle avoue n’avoir jamais utilisé des WC publics. «Je n’ai jamais utilisé les toilettes publiques. Ce genre de lieu n’est pas bon à fréquenter dans la mesure où l’endroit est malsain. Tu peux avoir une infection », déclare-t-elle.
Les toilettes sales vectrices de maladies
La majorité des latrines publiques à Abidjan sont mal-entretenues. Ce qui, favorise la prolifération des bactéries et virus. De ce fait, elles occasion certaines maladies. Yannis Marie, enseignante dans une école publique a contracté le virus de la gastro-entérite. C’est une infection du système digestif qui cause nausées, vomissements, crampes abdominales et diarrhée. Selon elle, elle a eu cette maladie à cause de forte fréquentation aux toilettes publique.
« J’ai contracté le virus de la gastro-entérite et cela a pesé sur ma santé. J’utilise régulièrement des toilettes publiques.
Et elles sont très mal entretenues. J’ai surement eu ce virus ici », explique-t-elle. Yannis Marie n’est pas la seule à être exposée à des maladies en utilisant des latrines publiques.
Selon, Pierre de taille primevère, maitre de conférence en microbiologie clinique de université de Leicester : « les recherches ont établi que les microbes de l’intestin constituant de 25 à 54 % des matières fécales humaines. En conséquence, les fèces humaines peuvent transporter un large éventail de pathogènes transmissibles. Notamment, les bactéries Campylobacter , Enterococcus , Escherichia coli , Salmonella , Shigella , Staphylococcus , Streptococcus et Yersinia – ainsi que les virus comme les norovirus , les rotavirus et les virus des hépatites A et E », a-t-elle écrit dans un article publié sur le site “ the conversation”.
Poursuivant, elle indique que lors d’une rencontre, dans les toilettes publiques, avec des matières fécales, il existera donc effectivement toujours un risque d’infection.
Ange Sarah avec Massandjé Diomandé (Stagiaire)