(…) Il s’agit pour l’ensemble des parties prenantes ici réunies, de partager leurs analyses sur la situation de notre jeunesse et de faire converger leurs initiatives en leur faveur, dans la perspective de renforcer les dispositions déjà entreprises par le gouvernement.
Distingués invités, Mesdames et Messieurs,
les précédentes communications et allocutions n’ont eu cesse de rappeler l’importance de la promotion de la jeunesse et l’emploi des jeunes en Côte d’Ivoire et ceci à l’instar de tous les pays africains. C’est sans aucun doute, ce qui justifie la prise en compte de cette problématique dans la planification des politiques et stratégies des gouvernements avec notamment comme priorités l’Education, la Formation et l’Accélération de la création d’emplois au profit des jeunes.
Il s’agit surtout pour les Etats d’identifier et de mettre en œuvre des politiques fructueuses permettant l’organisation et la formation de jeunes en vue de créer des conditions idoines de leur participation optimale au développement de nos pays. A cet égard, cette problématique largement partagée par la plupart des pays africains, se décline notamment en termes de chômage de jeunes diplômés. Et cette question questionne sur l’efficacité des politiques et stratégies pour une croissance économique qui soit génératrice d’emplois massifs et stables afin de répondre aux attentes pressantes de cette couche sensible de la population.
Mesdames et Messieurs,
la présente rencontre offre donc l’excellente occasion de rappeler les actions clés du gouvernement en faveur de la jeunesse. L’importance de cette frange de la population et l’intérêt stratégique que le gouvernement lui porte, ont amené le gouvernement à adopté le 19 octobre 2016, la première Politique nationale de la jeunesse pour la période 2016-2020. Cette politique prend en compte, diverses préoccupations des jeunes. Il s’agit notamment de l’Education et de la Formation, de l’Emploi et de l’Insertion professionnelle, l’Environnement social, l’accès au financement pour les PME et pour les jeunes auto entrepreneurs.
S’agissant particulièrement de la problématique de l’emploi, les questions socioprofessionnelles et le financement des jeunes entrepreneurs, des efforts ont été faits avec des résultats probants. A titre d’illustration, en fin août 2018, 74 793 jeunes dont 44% de femmes, ont bénéficié de programmes d’emplois mis en œuvre en liaison avec la Banque mondiale. 86% des ressources utilisés, l’ont été directement au profit des jeunes à travers l’acquisition et pour la mise à disposition des matériels et équipements et les financements directs des projets ainsi que des PIB. Et 62% de ceux qui ont été pris en charge dans le cadre de ce programme, ont eu des emplois. Au cours de cette même période, 804. 742 jeunes ont bénéficié des services de l’Agence emploi jeune.
Et la leçon a un impact significatif aussi bien pour les jeunes que pour les Entreprises, selon les études d’impact réalisés par la Banque mondiale sur les travaux à haute intensité de main d’œuvre et sur l’apprentissage. Ce processus a été mené en parfaite coordination avec le secteur privé que je voudrais saluer et remercier pour son implication et sa disponibilité à offrir aux jeunes entrepreneurs un cadre propice pour leur promotion, leur accompagnement et leur développement.
J’adresse les remerciements particuliers du gouvernement, aux partenaires techniques et financiers pour leurs actions en faveur de la jeunesse, tant au niveau des activités de promotion, de protection qu’au niveau des opportunités d’emplois. Toutefois, force est de reconnaitre qu’en dépit des progrès enregistrés, eu égard à l’importance des besoins de la jeunesse, il reste encore beaucoup à faire. La récente Politique d’emploi jeune 2016-2020 qui a confirmé cette tendance, a permis de relever certes des avancées notables mais également des points d’interrogations et des propositions de mesures en vue d’atteindre les objectifs à l’horizon 2020.
C’est donc à juste titre que le président de la République, lors de son adresse à la Nation le 31 décembre dernier, au nombre des cinq orientations qu’il a fixé au gouvernement dans le cadre de son programme social, a fait figurer un axe particulier concernant les jeunes. Et je cite : L’accroissement de l’accès des jeunes et des femmes à des revenus et à un emploi décent et stable.
Les actions en faveur des jeunes seront donc amplifiées dans ce cadre en mettant un accent particulier notamment sur l’exploitation des opportunités offertes par les nouvelles technologies et le numérique. Ces Etats généraux de la jeunesse arrivent donc à un moment opportun. Je voulais m’adresser à vous donc les jeunes. Jeunes de Côte d’Ivoire, ces Etats généraux sont les vôtres. Je vous exhorte donc à vous approprier les principales thématiques, à vous impliquer dans les discussions en vue de faire prendre en compte vos suggestions et vos aspirations, de sorte à permettre aux personnes ressources ici présentes d’œuvrer avec vous dans le sens de la recherche de solutions pragmatiques et durables pour les difficultés auxquelles vous êtes confrontés.
Distingués invités, Mesdames et Messieurs,
il sera question au cours de ces assises de trouver les voies et moyens pour donner plus de visibilité aux actions en faveur des jeunes, de proposer des mécanismes pour mesurer leur efficacité et des mesures concrètes d’amélioration, notamment pour l’optimisation de l’Agence emploi jeune. De même, il importe que soit posé un cadre juridique adéquat pour la promotion de la jeunesse et de sa valorisation.
Je suggère que le cas de la jeune fille fasse l’objet d’une analyse spécifique afin de mieux intégrer la question du genre. Au regard de la qualité des personnes ressources, des invités et de la diversité des jeunes présents, je suis persuadé qu’il sortira de cette rencontre une feuille de route avec des solutions concrètes et pragmatiques pour l’épanouissement de notre jeunesse.
Et tout à l’heure, le ministère de la Jeunesse, nous indiquait que dès le lundi matin, les résultats de ces assises seraient sur mon bureau. C’est en donnant l’engagement et l’assurance du gouvernement à valider les résultats de ces présentes assises, que je déclare officiellement ouvert, les Etats généraux de la jeunesse ivoirienne.
Lors des interventions tout à l’heure, un certain nombre de revendications ont été soulevées notamment sur le décret concernant le Cnji, de la rencontre avec le président de la République, du financement du Conseil national de la jeunesse. Je voudrais vous demander en dehors de la question de la rencontre avec le Président de la république que je vais porter personnellement, je suis sûr que nous aurons des réponses positives.
Je puis vous assurer que les conclusions auxquelles vous arriverez de façon consensuelle seront prises en compte par le gouvernement. Fort heureusement, nous sommes passés par une étape de jeune et aucun d’entre nous ici, n’a pas été jeune. Chacun de nous a eu 18 ans, chacun de nous a eu 18 ans, chacun de nous a été à l’université ou dans une grande école, chacun de nous a aussi un peu grevé et je peux vous dire que moi-même qui vous parle ait été à la tête d’une grève en 1997 au lycée de Dabou. Mais on ne cassait pas, on revendiquait. Revendiquer, être syndiqué c’est une bonne chose.
Revendiquer en posant les problèmes à ceux avec lesquels nous travaillons, avec les partenaires est une bonne chose et je vous le recommande. Casser est une mauvaise chose. A l’époque, en même temps que nous allions à l’école et que l’on nous enseignait la Littérature, les Mathématiques, l’on nous enseignait le Civisme.
Et je suis content que le Civisme figure de nouveau dans le programme scolaire. Jeunes de Côte d’Ivoire, tout à l’heure je vous ai entendu chanter l’hymne nationale de la République de Côte d’Ivoire, j’étais rassuré en me disant que si nos jeunes sont capables d’entamer l’hymne nationale avec tout ce qui y est dit, c’est que la Côte d’Ivoire a de quoi espérer et les jeunes sont conscients de leurs responsabilités.
C’est pour cela, que je vais vous demander à vous tous ici présents, d’être des ambassadeurs auprès de vos camarades, dans vos quartiers, vos écoles et vos universités, que le gouvernement est à votre écoute.
Quand on sait que 77% de la population ivoirienne a moins de 35 ans, tout ce que le gouvernement entreprend a donc pour finalité de faire en sorte que vous jeunes vous puissiez vous épanouir dans votre pays. Et vous n’avez pas besoin d’aller à l’extérieur pour chercher votre bonheur. Il est de notre responsabilité de créer ici en Côte d’Ivoire les conditions de votre épanouissement.
Je veux vous demander de retenir une chose simple. Il n’est pas possible de réussir dans la vie sans travailler. Tous ceux qui diront qu’il est possible de réussir dans la vie par des voix détournées, qu’il est possible de réussir durablement dans la vie sans travailler, ne vous donnent pas de bons conseils. Sachez que la réussite est au bout de l’effort.
La réussite durable est au bout de l’effort et du travail. Avec les jeunes maires, les jeunes présidents de Conseils régionaux, vous verrez que dans ce pays, la Côte d’Ivoire, la promotion de la jeunesse est une réalité. Bonne et heureuse année 2019.
Propos retranscrits par Napargalé Marie