Une rencontre entre une délégation du collectif des victimes de Côte d’Ivoire (CVCI) conduite par son président Issiaka Diaby et le bureau exécutif du Conseil national des Droits de l’Homme (CNDH) s’est tenue ce lundi, dans les locaux de cette institution à Cocody (ouest d’Abidjan).
« Nous sommes venus vous saisir pour qu’on nous implique dans le processus en tant que cible et en tant qu’acteur pour qu’enfin, nous puissions dire à l’exécuteur du programme où nous avons mal. Le ministère de l’indemnisation des victimes ne peut pas fonctionner sans nous», a declaré Issiaka Diaby.
« Nous réclamons plus de soutien des organisations de droits de l’homme car aujourd’hui, nous avons constaté que nous sommes abandonnées par tous. Les victimes ont été exclues du processus de justice transitionnelle», a-t-il dit, dénonçant les difficultés rencontrées dans le processus d’indemnisation, mais aussi le fait que le ministère soit en froid avec les responsables.
Le président du Cvci a, par ailleurs, souhaité que le CNDH plaide auprès des autorités afin que la date d’expiration des bons de prise en charge sanitaire soit illimitée pour permettre aux victimes de suivre normalement leurs soins.
« Il y a beaucoup de difficultés avec les victimes de l’intérieur du pays, parce que le ministère n’a pas signé de convention avec toutes les officines de pharmacie, les cliniques et les centres de santé obligeant ainsi des victimes à faire le déplacement de Gagnoa ou de Duekoué pour bénéficier des soins à Abidjan, alors que les prises en charge sont à 150.000 fcfa.)
Sur le cas Laurent Gbagbo, Issiaka Diaby a expliqué au CNDH que les victimes souhaitent avoir des garanties car ils craignent qu’une fois libéré, Laurent Gbagbo soit soustrait du processus judiciaire en se refugiant dans un pays hostile à la CPI.
Issiaka Diaby a souhaité que l’ancien président ivoirien soit maintenu en prison jusqu’à la fin de son procès dans l’intérêt des victimes.
En retour, la présidente du CNDH Namizata Sangaré a fait savoir que le conseil qu’elle dirige fait de l’indemnisation des victimes des crises survenues en cote d’ivoire, une de ses préoccupations, assurant avoir pris bonne note de leur saisine qui sera traitée minutieusement à l’effet de trouver une solution.
Sur le cas Laurent Gbagbo, Namizata Sangaré a invité le collectif à faire confiance à la justice internationale, parce qu’une des caractéristiques principales de la CPI, est de mettre au cœur de leur processus la question des victimes.
« Dans ce processus les victimes ont été entendues, les victimes ont un avocat, mais nous allons regarder leur préoccupation concernant ce volet international mais toujours est il qu’il faut comprendre que la CNDH n’interfère pas dans les questions judiciaires », a-t-elle conclu.
A noter qu’avant cette rencontre, un rassemblement dudit collectif devant le siège du CNDH a été étouffé par la police.
Fulbert YAO