Barthélémy Kotchy était, sans aucun doute, le savant et l’éminent homme de Lettres ayant marqué son existence aussi bien en Côte d’Ivoire que dans le monde avant son décès le samedi 19 janvier 2019, des suites d’une longue maladie. Que faut-il retenir de sa vie ?
Parcours académique
Barthélémy Kotchy ou Barthélémy Kotchy-N’Guessan est né exactement en 1934 à Grand-Bassam (première capitale ivoirienne, dans le sud du pays). Il passe sa vie d’enfance et son parcours scolaire primaire et secondaire en Afrique, avant de s’envoler en Europe pour des études supérieures
Après ses études supérieures en France, Kotchy abandonna son poste d’enseignant à Toulouse en 1969 pour rentrer en Côte d’Ivoire et rejoindre le département de Littérature moderne d’Abidjan.
Avec Christophe Wondji au département d’Histoire, Memel-Fotê et Niangoran-Bouah au département d’Anthropologie tous de la même génération, ils œuvrèrent résolument à l’africanisation de l’université.
Au département de Littérature moderne, qu’il dirige, de nouveaux cours comme ceux sur la « Littérature africaine », la « Civilisation africaine » et les « Traditions orales » ont été introduits.
Kotchy a créé à la fin des années 1960 le Club des jeunes chercheurs (CJC) qui est devenu le Groupe de recherche sur la tradition orale (GRTO) sous la direction de Zadi Zaourou, aux alentours de 1972, quand l’étude des « traditions orales » a été introduite dans les programmes de cours et a nécessité des recherches de terrain.
Kotchy était aussi le vice –president puis Président de l’Académie des sciences, des arts, des cultures d’Afrique et des diasporas africaines (ASCAD) depuis le 11 décembre 2008.
Parcours littéraire
Barthélémy Kotchy était aussi un écrivain reconnu, auteur de plusieurs œuvres dont ‘’Olifant noir, suivi de chansons africaines’’publié en 1982,: La critique sociale dans l’œuvre théâtrale de Bernard Dadié (Éditions l’Harmattan) 1984 ; Propos sur la littérature négro-africaine, avec Christophe I-Dailly, (CEDA) la même année. Une lecture africaine de Léon Gontran Damas, (CEDA) en 1989. Aimé Césaire, l’homme et l’œuvre, avec Lilyan Kesteloot, (Présence Africaine) 1993. Et La correspondance des arts dans la poésie de Senghor : essai, (Nouvelles Éditions ivoiriennes) publié en 2001.
Homme politique
En plus de la littérature, Barthélémy Kotchy était un homme politique ivoirien, membre-fondateur du Front populaire ivoirien (FPI), le parti de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo. Barthélémy Kotchy fait partie des anti houphouet et grâce à qui le multipartisme a été introduit en Côte d’Ivoire.
En tant qu’homme politique, il faisait partie de ces intellectuels qui ont une démarche explicite de la réconciliation et du pardon pour sortir la Côte d’Ivoire des crises qui ont longtemps ralenti son essor.
Durant sa vie, Barthélémy Kotchy a reçu plusieurs distinctions pour son travail. Natif de Grand-Morié, dans l’Agnéby-Tiassa (sud ivoirien), il rejoint ses pairs fondateurs et ex-membres de l’Ascad, feux Bernard Zady Zaourou, Harris Memel-Fotë, et récemment Zacharie Séry Bailly décédé le 2 décembre 2019 et en attente d’être inhumé.
Fulbert YAO