Expert en ingénierie de la formation, spécialiste en planification stratégique, Bakary Ali Sanogo fait une analyse des résultats scolaires et fait des propositions pour améliorer les scores.
Avec un taux de réussite de 28.890% au BEPC et un taux de réussite du BAC 2022 de 30,78% selon la DECO, nous pouvons déjà dire que ces résultats sont insuffisants et méritent une réflexion approfondie. A I‘analyse, nous pouvons féliciter Madame la ministre pour l’exactitude de ces pourcentages et le jugement objectif qui en découle quant au niveau réel de notre système éducatif.
En effet, nous remarquons une baisse des niveaux de nos apprenants à tous les niveaux. Baisse pour ma part due à 5 facteurs.
1) L’effet COVID
2) La mauvaise gestion des effectifs scolaires (élèves et enseignants)
3) Le management de l’Administration scolaire.
4) L’inadéquation entre les contenus et les programmes.
5) Le cadre institutionnel
Notre pays a certes effectué des progrès sensibles dans le développement des infrastructures scolaires et la revalorisation de la masse salariale des enseignants surtout dans la construction de nouvelles écoles avec les collèges de proximité.
Nous saluons cette dernière innovation ainsi que les immatriculations des élèves et établissements pour une meilleure maitrise de leur flux dans un fichier unique. Oui notre école a besoins d’innover d’être repensée tout en gardant nos fondamentaux avec nos pieds dans la tradition et nos têtes dans l’ouverture et la compétition.
Hier, nous avions les meilleurs élèves de la sous-région parce que nous utilisons la Pédagogie par objectif (PPO). Les exclus de nos universités et Grandes écoles qui partaient en Europe ou aux IJSA revenaient avec des Doctorats. Beaucoup d’entre eux font la fierté de nos administrations. La seule difficulté de l’école d’hier était l’accès à l’information qui a sa solution aujourd’hui avec l’informatique. Nous travaillions avec les mêmes livres ( J.Auriol, calcul quotidien, Mamadou et Bineta…etc.) pour dire simplement que la pédagogie était bonne. Les contenus respectés et la motivation présente. Le système était rigoureux.
Aujourd’hui, l’école doit s’inscrire dans une stratégie de conquête de développement économique et humain de la société. L’échec de l’école est l’échec de la société.L’orientation de l’école et les programmes doivent intégrer une vision à long terme des objectifs ou défis à atteindre. L’école doit résoudre les problèmes du moment et du futur partant, sa gouvernance doit s’inspirer du modèle militaire. Il suffit de s’en inspirer pour faire une école compétitive orientée vers le futur développement de l’esprit critique, cultivant nos valeurs africaines pour un avenir radieux dans un monde marchand.
Bakary Ali Sanogo, ex-directeur des études de l’EMPT.