Reçu samedi à Daoukro (centre-est ivoirien), l’ex-président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, a affiché sa disponibilité à composer avec le président du PDCI Henri Konan Bedié.
«Je suis ici, aujourd’hui, à Daoukro pour vous dire que désormais je suis un homme libre. On dit ‘’quand quelqu’un laisse quelqu’un prend’’», a annoncé Guillaume Soro, au président du Pdci-Rda, en présence de plusieurs chefs traditionnels.
« Désormais, je suis un homme libre, qui s’est libéré. Parce que je n’ai jamais imaginé qu’on puisse apporter la libération à la Côte d’Ivoire sans se libérer. Désormais je suis un homme libre, je suis libre de discuter, de parler de toutes les questions qui touchent à la vie de la nation», a ajouté l’ancien premier ministre.
Guillaume Soro a aussi invité la classe politique à ne pas s’interdire les alliances, tant qu’il s’agira de réconcilier les ivoiriens.
« Je suis contre la politique de la haine, qui veut que telle personnalité ou telle personnalité ne se fréquente pas. Pourquoi ? Nous sommes tous fils de la Côte d’Ivoire. Pourquoi ne devrais- je pas fréquenter le présidente Bédié, qui m’a présenté à vous comme un fils d’où je m’honore. Pourquoi ne vrais je pas moi aller demander pardon au président Gbagbo qui est un ainé avec qui j’ai travaillé pendant 3 ans en tant que Premier ministre », a déclaré Guillaume Soro.
« Notre objectif n’est pas de creuser la haine, n’est pas de diviser le nord, le sud, l’est, l’ouest. Notre objectif justement est d’aller partout ou les douleurs persistent pour apporter des mots de réconfort. J’invite tout le monde, j’invite la classe politique rencontrez vous, ne vous interdisez aucune alliance, aucune rencontre tant qu’il s’agira de réconcilier les ivoiriens et de faire la paix pour la Côte d’ivoire », a-t-il poursuivi.
Le disant, Guillaume Soro s’adressait, au chef de l’Etat Alassane Ouattara, qui au cours d’une interview sur RFI, avait affirmé que ce n’est pas dans « l’intérêt » de Guillaume Soro de rejoindre la plateforme que son ex-allié Henri Konan Bédié compte mettre en place, assurant que l’ex-président de l’Assemblée nationale et lui sont d’avis.
L’ex-secrétaire général des Forces nouvelles a en outre saisi l’occasion pour informer Bédié de la mise en place du comité politique qu’il préside, afin de recueillir ses conseils et ses bénédictions.
Il a aussi témoigné toute sa gratitude au ‘’Sphinx’’ de Daoukro à des moments critiques tels que l’affaire dite des « caches d’armes » à Bouaké durant laquelle il a bénéficié de son soutien.
« Je n’ai pas l’âme d’un traite. Comment peut-on me reprocher ma gratitude vis-à-vis du président Bedié ?», s’est-il interrogé.
Et d’ajouter : « On a crié à gorge déployée qu’il faut que je rende le tabouret. Le président Bédié vient de me donner un fauteuil pour que je m’asseye. Je lui suis reconnaissant»
Fulbert YAO