A l’occasion de la traditionnelle cérémonie de présentation de vœux samedi, le président du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), Pascal Affi N’guessan a fait des propositions, afin de mettre fin à la crise que traverse le système éducatif ivoirien depuis des semaines.
« Je propose d’orienter vers l’Education nationale les 15 milliards F CFA financés par le trésor public dans l’enveloppe de 56 milliards du budget 2019 affectes au projet d’aménagement de la baie de Cocody, censé́ être un projet privé. Il est possible de ponctionner 10 milliards sur les 95 milliards du budget de la Présidence au profit de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur. En outre le resserrement des ministères pour les passer de 41 à l’heure actuelle à 32, format de 2015, permettrait d’économiser au moins 10 milliards », a déclaré Affi Nguessan.
Pour lui, l’enjeu de la réhabilitation du système éducatif exige que l’Etat se passe d’institutions budgétivores telles que le Senat, la Médiature ce qui feraient économiser quelques milliards.
« D’autres économies sont possibles à la suite d’un audit approfondi du budget. Au total, il est possible de dégager ici et maintenant au moins 40 milliards pour faire face de façon urgente aux revendications des enseignants, élèves et étudiants et pour ramener la paix à l’école », a-t-il insisté.
Depuis le début de l’année 2019, l’école ivoirienne, faut il le rappeler, est paralysée, du primaire au Supérieur.
Dans l’enseignement primaire et secondaire, les revendications des enseignants portent sur leurs indemnités de logement, la suppression des cours du mercredi, le relèvement des primes liées aux examens, la revalorisation des primes des copies des examens à grand tirage, le reclassement des Instituteurs Adjoints (IA) en Instituteurs Ordinaires (IO), la revalorisation de l’indice référentiel de base du traitement fixé à 233,44 francs et inchangé depuis 1960, enfin l’amélioration de leurs conditions générales de travail.
Dans le supérieur, les enseignants réclament le paiement de leurs arriérés d’heures complémentaires, particulièrement à l’Université Félix Houphouët-Boigny, l’amélioration de leurs salaires et de leurs indemnités de logement, de leurs primes de recherche, le relèvement du taux de leurs heures complémentaires. Les enseignants dénoncent également la suppression des cours d’anglais, d’informatique et des sorties pédagogiques en première et deuxième année d’université. Ils ne comprennent pas et n’acceptent pas le manque criard d’infrastructures pédagogiques, à savoir : amphithéâtres, équipements et produits de laboratoires, salles de TD et de TP, WIFI, Bibliothèques numériques, matériels didactiques, etc.
Aux préoccupations des enseignants qui ont durci le ton. Tous les enseignants, membres du Bureau Exécutif National de la CNEC, section Cocody ont vu leurs salaires suspendus et onze (11) enseignants ont fait récemment l’objet de sanctions disciplinaires dont quatre radiés.
Depuis la mi-février, 2 responsables syndicaux dont le Secrétaire général de la Coordination nationale des enseignants du supérieur et de la recherche (CNEC) ont été arrêtés et incarcérés à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA)
Dans un souci d’apaisement, le chef de l’Etat Alassane Ouattara a appelé à la reprise du travail.
Fulbert YAO