La jeunesse ivoirienne vit au rythme de son temps et malheureusement ne juge pas bon d’associer certaines valeurs africaines, sous prétexte qu’elles sont dépassées. Ce qui favorise la dépravation des mœurs.
La Côte d’Ivoire comme chaque pays a des valeurs liées à son histoire et sa culture. Cependant, avec la mondialisation ces valeurs ont été remplacées par celles d’autres nations qui ne collent pas forcément à sa réalité. Ce qui a hélas engendré certaines décadences sociales comme la dépravation des mœurs. Ce comportement dénaturé a favorisé beaucoup de dérives sur plusieurs plans. Par exemple sur le plan vestimentaire, le jeune ivoirien a troqué sa tenue pagne pour des vêtements européens qui exposent son corps. Concernant, les Ivoiriennes certaines d’entre elles n’hésitent pas à se mettre quasiment nues pour suivre la mode. Cette déchéance est aussi palpable au niveau social. Les adolescents s’adonnent de plus en plus à la drogue. Ce fléau tue silencieusement les jeunes. Selon la Croix Bleue ivoirienne, une organisation non-gouvernementale qui travaille à mettre un terme à la dépendance vis-à-vis des drogues chez certains jeunes, il y a plus d’un million de toxicomanes à Abidjan. Ce qui entraîne une forte problématique pour l’Etat et les parents des consommateurs de stupéfiants. Selon un rapport d’une enquête menée par l’Office des nations unies contre la drogue et le crime (Onudc), la prévalence autodéclarée au cours de la vie de la consommation d’une drogue quelconque (alcool, tabac et d’autres drogues) chez les élèves en Seconde en Côte d’ Ivoire est de 51,7% (48,3% – 55,0%). Plus de la moitié (51,9%) des garçons ont utilisé au moins une substance psychoactive au cours de leur vie, tandis que 43,7% des filles ont déclaré avoir consommé au moins une substance au cours de leur vie. Cela correspond à la proportion de participants qui ont expérimenté l’alcool, le tabac ou d’autres drogues. La consommation de la drogue a forcément des effets néfastes sur leur scolarité, les ruptures et/ou exclusions tant au niveau social que familial, selon l’Onudc. Cette dépravation a des répercussions sur leur sexualité à en croire, l’Onudc. Cela leur a poussé à avoir des relations sexuelles précoces.
Ainsi, la moitié (50,6%) des élèves ont déclaré avoir eu des rapports sexuels antérieurs. En ce qui concerne la consommation actuelle/active de substances, moins de la moitié (45,5%) des participants qui n’a pas consommé de substances psychoactives au cours des 30 derniers jours ont eu des rapports sexuels. En revanche, plus des trois quarts (75,7%) des participants qui ont consommé au moins trois substances ont déclaré avoir eu des rapports sexuels. En plus de cela, l’Onudc fait savoir que sous l’effet des stupéfiants, ces adolescents ont des partenaires sexuels multiples. « Plus de six élèves sur dix (63,8%) qui ont eu des rapports sexuels ont plus d’un partenaire sexuel. En règle générale, la majorité de ceux qui ont indiqué avoir de multiples partenaires sexuels ont également déclaré consommer des substances psychoactives.
Parmi ceux qui ont déclaré consommer de l’alcool, 57,6% ont de multiples partenaires sexuels comparativement à 38,8% de ceux qui n’ont pas consommé d’alcool au cours des 30 derniers jours précédant l’enquête. Près des quatre cinquièmes (79,1%) de ceux qui ont déclaré avoir consommé au moins trois substances psychoactives ont des multiples partenaires » a indiqué, l’Onudc dans de ses rapports.
Voici l’une des solutions contre la dépravation…
La dépravation des mœurs est visible dans tous les domaines et tout part de l’éducation. Aux dires du président de l’Académie ivoirienne des langues maternelles (Ailm), le délaissement de nos langues dans l’éducation et la vie sociale favorise la dépravation des mœurs. C’est pour cela qu’il interpelle les autorités et les parents d’élèves sur cette question.
Pour le défenseur de langues maternelles, « la perdition et la dépravation commencent par la perte de sa langue ». C’est pourquoi, il soutient fermement qu’il faut enseigner nos langues maternelles à nos enfants, « pour qu’ils aient une bonne éducation ». Selon le patron l’Académie ivoirienne des langues maternelles, l’absence de nos langues dans l’éducation et la vie sociale plombe gravement les efforts des gouvernants en matière de cohésion « car les différents peuples sont ignorants d’eux-mêmes et étrangers les uns envers les autres ». À l’en croire, la solution face à la dépravation est tout simplement l’intégration de la langue maternelle dans nos quotidiens. « La langue maternelle détient à elle seule une multitude de richesses. Elle est accompagnée d’une moralité, vestimentaire, comportementale, spirituelle et même scientifique », a indiqué Adou Kouassi, dans un entretien accordé à l’expression le 27 août 2022.
En sus, il a ajouté que la Côte d’Ivoire doit prendre exemple sur certains pays comme la Chine. Qui a vite compris l’importance de parler sa langue et qui a su l’associer à la modernité du temps actuel.
Ange Sarah