La lutte anticorruption menée par Xi Jinpingau sein du Parti communiste chinois (PCC) redouble d’intensité. A moins d’un mois du XXe congrès du Parti communiste chinois (PCC), plusieurs barons ont été condamnés à des peines de prison pour avoir pris des pots de vin. Ce jeudi 22 septembre, le tribunal de Changchun (province du Jilin) a condamné à mort, mais avec deux ans de sursis, Fu Zhenghua, qui fut ministre de la justice de 2018 à 2020, vice-ministre de la sécurité publique (de 2013 à 2018) et chef de la police de Pékin de 2010 à 2013. En principe, au bout des deux ans, sa peine devrait être commuée en prison à perpétuité.
Fu Zhenghua est accusé d’avoir touché des pots-de-vin pour une valeur de 17 millions d’euros à la suite d’une enquête lancée contre lui en octobre 2021. Il avait été exclu du PCC en avril et son procès s’est tenu fin juillet. Il a longtemps été considéré comme un élément central de la lutte contre la corruption lancée par Xi Jinping dès son arrivée au pouvoir en 2012. Il a notamment joué un rôle-clé dans la chute, en 2014, de Zhou Yongkang, l’ancien ministre de la sécurité publique (2002-2007) et surtout membre de 2007 à 2012 du comité permanent du Bureau politique, ces sept hommes au cœur du pouvoir. Accusé d’avoir perçu plus de 10 milliards d’euros de pots-de-vin, Zhou Yongkang a été condamné en 2015 à la prison à vie. La condamnation de Fu Zhenghua survient 80 heures après celle de trois autres hauts responsables de la police, condamnés à la fois pour corruption.
Accusé d’avoir accepté plus de 10 millions d’euros de pots-de-vin, Gong Daoan, vice-maire de Shanghaï (2018-2020) et chef de sa police (2017-2020), a été condamné à la prison à vie. Ancien chef de la police de Chongqing (2017- 2020), Deng Huiling, accusé d’avoir détourné six millions d’euros, a, lui, été condamné à quinze ans de prison. Enfin, Liu Xinyun, ancien chef de la police du Shanxi (de 2018 à 2021) accusé d’avoir touché 1,8 millions d’euros a été condamné à 14 ans de prison.