De mémoire de diplomates de carrière inscrits dans les arcanes des Nations Unies, la Tribune de l’ONU n’a pas encore accueilli de salives aussi amères et rangées dans les anti-codes de la diplomatie. Même partant de l’époque des Présidents Fidèle Castro à celle des Kadhafi, les diplomates de l’ONU sont unanimes sur la question. C’est du jamais vu et entendu.
Le Dr. Colonel Abdoulaye Maïga, Premier ministre de la junte malienne, au pouvoir depuis un coup d’Etat, a tourné volontairement et presque naïvement le dos au langage diplomatique pour se verser dans un populisme, une voix qui a fait périr nombreux de ses devanciers et inspirateurs.
Et pourtant les souvenirs sont en nous encore tout frais. Ce n’est toujours pas payant de se mettre à dos l’ensemble de la communauté internationale. Comptant simplement sur les effets du populisme. Thomas Sankara s’y est frotté, il a échoué. Le dernier des temps modernes, Laurent Gbagbo, président ivoirien de 2000 à 2010 qui s’est voulu le champion du populisme africain en a payé le prix cash. Aujourd’hui, son seul réel héritage le FPI a volé en éclats.
Comme Goïta aujourd’hui, Laurent Gbagbo avait bandé les muscles contre la France, ses voisins, l’ONU, les Etats-Unis et autres communautés internationales. Comme Goïta aujourd’hui, Laurent Gbagbo a fait croire hier à ses partisans que son adversaire Alassane Ouattara n’était capable d’aucun pouvoir capable de le déboulonner son fauteuil présidentiel.
Comme Goïta aujourd’hui, Laurent Gbagbo lui aussi hier, avait compté sur une connexion avec la Russie qui s’est avérée après, une simple imagination de son esprit, au plus fort de la crise de 2010 qu’a connue la Côte d’Ivoire. Comme Goïta aujourd’hui, Laurent Gbagbo hier, était un adversaire farouche des Nations Unies, et de l’ensemble de la Communauté internationale.
Hier, Gbagbo Laurent voyait la France comme l’ennemie juré de son pays. Assimi Goïta a commis son Premier ministre à la Tribune de l’ONU pour chanter les mêmes cantiques anti-français.
A la fin de tout ce populisme loin des normes et autres conventions internationales, Laurent Gbagbo s’est retrouvé tout seul dans une cellule de la Cour pénale internationale – CPI – où il a passé dix années de sa vie avant de venir au finish, montrer dents blanches en compagnie d’un’’ Alassane Ouattara, dans un Palais présidentiel qu’il avait pourtant promis ne jamais lui céder.
Assimi Goïta, l’homme qui se veut actuellement fort du pouvoir malien, est tout simplement friand du destin qu’a connu Laurent Gbagbo et le temps, l’autre nom de Dieu, nous le prouvera.
Sam Wakouboué