La 77eme session de l’Assemblée générale des Nations Unies ouverte le 13 septembre 2022, est apparue aux yeux du Premier ministre malien, comme du miel qui attire l’homme à la ruche où il se fait piquer, pour soutenir une thèse conspirationniste dans laquelle, il a affirmé sa croyance désordonnée à l’existence d’un complot contre le Mali, pour s’attaquer au Secrétaire Général de l’organisation des Nations Unies , aux présidents de la Guinée Bissau, du Niger puis de la Côte d’Ivoire.
Il en a fait un lieu de règlement de compte, traitant quasiment des questions hors-sujet portant en réalité, plus à faire des récriminations, plutôt que d’aborder le thème, par sa capacité réelle à apporter des solutions de transformation pour faire face aux défis intriqués, comme celui auquel, la junte dont il est le chef du gouvernement, est opposée depuis plus de 2 ans sans solution.
L’acharnement de son régime contre les 46 otages militaires ivoiriens est un projet funeste, devenu un sujet de narration complotiste énervant, qui vise à renverser l’ordre des choses, en voulant substituer à la vérité le mensonge, en violation de tout ordre conforme aux relations diplomatiques, et aux règles humaines de bon voisinage que la Côte d’Ivoire s’efforce de préserver.
La révélation de l’ingratitude de la junte et les raisons d’un tel discours
Cette situation nous emmène à soutenir qu’être bienfaisant avec les hommes d’honneur entraîne un bien, mais l’être envers les ingrats entraîne un mal, et toute haine trouve son origine dans des faveurs faites à un ingrat.
La junte malienne nous en donne la pleine preuve, dans un long crépuscule de cauchemar au bout duquel, nous espérons que la prochaine tentative de médiation des 3 chefs d’Etat de la CEDEAO connaîtra un dénouement heureux.
Rappelons l’entêtement dans le mensonge, l’ingratitude à l’égard du PRADO (NDLR : Alassane Ouattara), comme l’ont soutenue les présidents du Niger et de la Guinée Bissau, à l’occasion de conférences de presse, de s’être battu pour obtenir la levée de l’embargo contre le Mali, mais en retour qu’il soit injustement et maladroitement attaqué, accusé d’être l’initiateur d’un plan de déstabilisation contre la junte malienne.
De telles inclinaisons de témoignages, sur l’amour que porte quelqu’un pour un peuple, ont été considérées comme un crime de lèse-majesté pour s’attirer les piqûres des abeilles maliennes.
Cela montre que le Mali n’est pas dans une bonne disposition mentale, et s’y auto-maintient malgré lui, sous l’influence d’un mythe insufflé par l’idéologie panafricaniste, consistant toujours à ne pas assumer son passé, en rejetant éternellement la faute sur les autres, la France notamment, en lui rappelant les heures de la colonisation et ses conséquences. Mais ce vain combat d’il y a 62 ans aujourd’hui, est une plainte, un reproche à ce pays de lui avoir enlevé l’ombre de sa liberté contre les menaces djihadistes, par sa propre faute de duplicité avec les Russes.
Le réquisitoire improductif de la junte qui met en danger son peuple
La force Barkhane partie, la junte malienne tente d’éliminer la vérité avec la démagogie, en faisant croire à une permanence de complot claironné à la tribune de l’ONU, par son Premier ministre Abdoulaye Maiga, repris sur les réseaux sociaux sans aucune preuve accablante.
Un artiste chanteur disait : « ne requiers pas le monde si tu dois y perdre ton âme ».
Le monde entier est irrité de constater que, malgré ses efforts consentis pour la libération des soldats ivoiriens pris en otage au Mali, il n’arrive toujours pas à parvenir à une solution diplomatique ; bien au contraire, la junte malienne est dans une instabilité de qualification bijective, considérant tantôt nos soldats de mercenaires, tantôt de soldats et aujourd’hui mercenaires selon le Premier ministre malien, en réponse au secrétaire général de l’ONU.
Cette tribune a servi de lieu pour régler ses comptes avec la France, et la CEDEAO à travers un réquisitoire contre-productif, qui ne peut que compliquer la situation plus que fragile d’un moineau économique et militaire, incapable de voler sans soutien, incapable d’assurer sa propre survie alimentaire sans secours étranger, incapable d’assurer sa sécurité sans recourir à une milice privée russe.
Le souverainiste qui oublie sa souveraineté et le panafricaniste ignorant
Le sommet de la CEDEAO tenu à New York sur ce sujet illustre davantage, l’entêtement capricieux de cette junte, découvert à travers la révélation de sa lubie, de son hypocrisie à focaliser son discours sur l’accusation de la France, la traitant de junte française après qu’elle l’ait protégée pendant 10 ans, de l’annexion du Mali par les Djihadistes.
Devenu amnésique à l’occasion pour ne pas dire la vérité sur son incapacité d’être souverain, la junte malienne reproche paradoxalement à la France de l’avoir lâchée en plein vol, mais quelle devrait être cette belle occasion de joie de s’assumer souverainement, plutôt que de se lamenter par faiblesse.
S’en prenant au président Bazoum du Niger en le traitant d’étranger, il est dans un déni inconscient du panafricanisme duquel il se réclame, et une insulte au peuple du Niger.
Parlant de Umaru Embalo en sa double qualité de président de la Guinée Bissau, et de la CEDEAO, il l’a accusé de mimétisme, et donc d’un faire-valoir à la tête de l’organisation dont il ignore sa mission, en affirmant qu’il va être jugé sur ses actes, et non sur ses sauts sur les réseaux sociaux.
Toujours dans son attitude belliciste, il a répondu par métaphore en référence à la prochaine Constitution malienne, où il ne sera pas possible de faire un 3ème mandat, allusion faite aux propos du PRADO pour avoir indiqué le sens du bon combat qui vaille. C’est tout le sens de sa citation du chameau, qui ne doit pas se moquer de la bosse du dromadaire.
Abdoulaye Maiga a certainement vu la bosse du chameau d’un autre voisin du nord du Mali, qu’il a confondu par traumatisme sa notion de la géographie, nous lui rappelons que nous sommes du sud, et nous ne rêvons pas du chameau.
L’inconscience dans l’effet de langage
L’arrogance d’un Premier ministre par intérim qui s’adresse à des chefs d’Etat avec effrontément, au secrétaire général de l’ONU avec mépris, à travers un discours mal inspiré de celui de Thomas Sankara face à la même tribune en 1984, il nous révèle à travers sa posture que le régime malien est dans un apprentissage politique sans intelligence, une junte de babioles, avec des préjugés les plus stupides sur des présidents légitimes et le secrétaire général des Nations Unies, sachant qu’elle n’a ni carotte ni bâton pour tenter de défier le monde. Quelle inconscience !
Certes il y a eu un moment d’enchantement après la libération des 3 femmes soldâtes, mais désenchantant après cette sortie regrettable du Premier ministre malien, sur une surinterprétation des faits et des accusations dans le sens du populisme désinformateur, qui ne présage rien de bon.
Abdoulaye Maiga, en indiquant que la junte agira par réciprocité dans ses relations avec quiconque, elle doit s’attendre en obéir autant des autres, sûrement qu’elle est dans une passion qui l’aveugle.
Dans une relation de telle nature, le plus fort doit souvent brandir ses muscles pour ne pas avoir à les utiliser.
Un pays de donneur de leçon qui ne veut pas en recevoir.
Coulibaly Kalilou, opérateur économique