Le Directeur général de Quipus Afrique, Ibrahima Koné, l’opérateur technique du Centre de gestion intégré du ministère des transports était ce mardi l’invité de « La Télé d’ici » de la chaîne télévisée NCI, où il a édifié l’opinion publique sur l’enjeu du projet de permis à points.
Un décret détermine désormais les infractions et contraventions. Pour ce que nous savons, l’arrêté ministériel n’a pas encore été pris. Est-ce à dire que cela n’est pas effectif ?
Effectivement un arrêté opérationnalise le document. Il y a eu un séminaire récemment autour de cette question. Donc très prochainement nous aurons les arrêtés qui permettront de le mettre en œuvre. Mais il est appliqué en partie.
Elle est très longue cette liste d’infraction.
Oui effectivement. Mais l’objectif c’est vraiment de permettre une prise de conscience. Et aujourd’hui la technologie utilisée permet de gérer cet ensemble d’infractions de façon automatisée avec toute la transparence qui s’ensuit.
Toutes les infractions sont-elles vidéoverbalisées ?
Il faut savoir qu’il y a deux types d’infractions aujourd’hui. Vous avez celles qui sont vidéoverbalisées avec les caméras radars fixes disposées au niveau d’Abidjan et le barrage intelligent avec ses vans que vous voyez et qui sont déployées sur des sites stratégiques et qui ont la possibilité de bouger et de capter un certains nombres d’infractions sur le moment. Par exemple, une caméra ne pourra pas détecter une conduite en état d’ébriété mais un van mobile de façon électronique pourra constater une conduite en état d’ébriété et la verbaliser. Les vannes ce sont les minicars que vous voyez avec toute la signalisation voir un PC mobile. A l’intérieur vous avez un centre qui permet de traiter les remontées de ces radars mobiles qui sont disposés au niveau de la ville. Ils sont capables de rappeler les infractions d’il y a six mois et donc à payer séance tenante. C’est un peu l’objectif d’étendre le maillage du dispositif et c’est flexible. Ce dispositif peut se retrouver sur la route de Bassam, sur l’autoroute du nord. Nous avons constaté par exemple que lorsque ces barrages sont déployés sur l’autoroute du nord il arrive qu’il n’y ait pas un seul accident. A titre d’exemple nous avons obtenu zéro accident au moment de la fête de l’indépendance parce que ces unités étaient déployées avec la gendarmerie sur les voies.
Le déploiement de toute cette plateforme a-t-il suscité une prise de conscience générale ?
Cela se fait ressentir. Déjà les accidents ont baissé dans le grand Abidjan. Il y a une prise de conscience depuis que les populations se rendent compte que le non-port de ceinture est vidéo verbalisé. Nous voyons de plus en plus nos parents dans les véhicules personnels, les transporteurs et les chauffeurs de taxi utiliser la ceinture de sécurité.
Est-il juste que le chauffeur soit amendé alors que c’est le passager qui n’a pas pris la ceinture.
Oui parce que le chauffeur a la responsabilité de ceux qui sont avec lui.
Ce qui n’est pas le cas ailleurs dans certains pays ?
Ici on veut faire prendre conscience de façon générale. La Côte d’Ivoire a prévu que dans le cadre des entreprises, les infractions constatées soient notifiées au représentant légal. Donc l’objectif est qu’il y ait une prise de conscience qui se fait dans l’entreprise. Et le 1er responsable de cette entreprise est au fait du comportement des conducteurs sur la voie publique.
Cela pourrait créer des palabres notamment dans les wôrô wôrô, s’il y a un refus d’obtempérer ?
Au niveau des entreprises on se rend compte qu’il y a des comités de sécurité routière qui se sont mis en place dans certaines entreprises. Là nous avons reçu différentes invitations pour des conférences et la sensibilisation du personnel. Il y a des comités de veille dans certaines grandes entreprises qui se sont mis en place.
Parlons du permis à point. Lorsqu’on ne respecte pas toute cette batterie du code de la route, on s’expose à des retraits de point. Quel est déjà le total de points ?
Actuellement, il est de 12 points.
« Le non-port de ceinture vous enlève 3 points »
Est-ce qu’on perd 1 point chaque fois qu’il a des configurations ou 2, 3 etc…
On va de 2 points 3, 4 voire 6 points qu’on peut perdre en fonction des infractions. Par exemple, le non port de ceinture qui va être vidéoverbalisé et qui vous est notifié va entraîner un retrait de 3 points. L’excès de vitesse est par pallier. Vous avez de 2 à 5 km /h qui est à, 2000 Fcfa d’habitude. De 5 à 10 km/h, l’amende passe à 3000 FCfa.
Donc il n’y a pas de retrait de point ?
S’il y a retrait de points. De 10 à 15 km/h au-dessus de la limite fixée, l’amende est de 5000F et au-delà de 20km/h vous payez 10000 f. Et à chaque étape vous avez des retraits de point de 2,3 voire 4 et 6 points.
Est-il possible qu’on ait plus de points ?
Lorsque vous n’avez plus de points, votre permis est désactivé. Faut savoir que tous les permis de conduire ont une puce à l’intérieur. Ce qui est une avancée pour la Côte d’Ivoire.
Qu’en est-il des circonstances atténuantes ?
Tous les textes donnent des possibilités de recours. C’est pourquoi je réitère cet appel et j’invite les usagers à s’inscrire sur la plateforme digitale (Service.cgi.ci) qui vous permet de voir toute la traçabilité, faire des recours en ligne et recevoir des notifications en temps réel.
Combien de points sont retirés au passager qui ne porte pas de ceinture ?
Pour le non-port de ceinture, ce sont 3 points qui vous seront retirés.
A combien de pourcentage est estimée la marge d’erreur au niveau de la vidéoverbalisation ?
Aujourd’hui nous sommes dans l’ordre de 1 à 2%, donc dans les normes. Le système est transparent et vous permet de faire des réclamations. Pour celui qui a son véhicule garé chez lui mais qui reçoit quand même des notifications, cela relève des cas d’usurpation de plaques d’immatriculation. Le ministère a beaucoup communiqué sur ce point en lançant une vaste opération de régularisation des mutations. De façon à ce que les personnes qui se trouvent dans ces cas régularisent leur situation ou portent plainte. Il y a un bureau d’enquête mis en place par la Police spéciale de sécurité routière qui va jusqu’à rechercher ces véhicules et les intercepter.
Le permis à point rentre en vigueur à partir de quand ?
Il y a eu un séminaire récemment que le ministère des Transports a organisé. Je peux vous assurer que jusqu’en fin d’année, le ministre communiquera sur l’entrée en vigueur.
Et ceux qui détiennent les anciens permis ?
Vous activez votre compte et vous renseignez les informations qui seront prises en compte par la base de données. C’est beaucoup plus simple. Vous avez la possibilité également de changer de format.
Recueillis par I.K Coll. Serge Aain N’zebo (stagiaire)