Des Présidents africains ont appelé, jeudi à Abidjan, à investir davantage dans le continent africain, à l’occasion du forum pour l’investissement en Afrique qui se tient dans la capitale ivoirienne du 2 au 4 novembre courant.
Il s’agit de Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, d’Emmerson Dambudzo Mnagagwa, de Sahle-Worke Zwede respectivement Présidents du Ghana, du Zimbabwe, de la République Fédérale de l’Ethiopie et du Vice-Président de la Côte d’Ivoire, Tiemoko Meylet Koné, qui ont animé un panel sur le thème: «Comment libérer le potentiel de l’Afrique ».
« L’Afrique change, l’Afrique bouge et l’Afrique avance. Il est important de ne pas être en arrière dans ce mouvement. Au niveau de la Côte d’Ivoire ce sont près de 4300 milliards de francs CFA [6,4 milliards de dollars] d’investissements attendus du secteur privé. Ce sont les investisseurs qui doivent prendre la suite et permettre une réalisation sans faille du développement dans le continent. Ceci est valable aussi bien pour la Côte d’Ivoire que pour tous les pays africains. L’Afrique doit bouger, les investisseurs doivent bouger avec elle », a déclaré Tiémoko Meyliet Koné lors du panel présidentiel.
La présidente de la République démocratique fédérale d’Ethiopie a rappelé certains principes que les Africains eux-mêmes doivent appliquer.
« Il faut que l’on change le prisme à travers lequel l’on voit l’Afrique. L’Afrique qui a faim, qui est en arrière, appartient au temps passé. C’est un continent qui bouge et il faudra l’accompagner. Il faut changer le narratif autour du continent et éviter qu’il soit constamment décrit sur le côté négatif», a-t-elle plaidé.
«Il faut aussi changer ce paradoxe d’un continent riche, (…) avec une population pauvre. C’est à nous de le faire avec le concours des investisseurs nationaux et internationaux. La paix et la sécurité ne seront mieux maintenues que si nous avons un apport important d’investissements qui font avancer notre développement », a-t-elle indiqué.
Le président de la République du Zimbabwé a assuré que pour « ceux qui veulent se faire de l’argent, le Zimbabwe est ouvert ».
Emmerson Mnangagwa a précisé, par ailleurs, que son « pays mène des réformes économiques complètes pour créer un environnement économique dans lequel les capitaux mondiaux se sentiront en sécurité. Nous avons aussi, une main d’œuvre très qualifiée pouvant s’adapter à toutes les technologies ».
Le président du Ghana a, quant à lui, insisté sur les potentialités de l’Afrique, « 30 % des produits miniers, 70% de terres arables, le taux d’investisseurs le plus élevé sur les 30 dernières années, sont en l’Afrique. Fait plus important : nous avons pris la décision de mettre en place la Zlecaf [Zone de libre-échange africaine]qui va transformer l’avenir économique de notre pays. Ce sera le principal instrument pour les échanges entre nos pays. L’argent intelligent c’est en Afrique qu’il se trouve », a soutenu Nana Akufo-Addo.
Au cours de ce panel, les risques liés à l’investissement en Afrique, les priorités d’investissement dans les pays africains, les questions du genre et de la jeunesse africaine, ainsi que les questions de l’inter connectivité des pays africains, de la Zone de Libre-échange Continental Africaine (Zlecaf), des infrastructures sanitaires, sociales et économiques, de la formation de la jeunesse et de l’insertion des femmes dans le tissu socio-économique ont été abordées.
Le Forum pour l’investissement en Afrique (AIF) est organisé par le Groupe de la Banque Africaine de Développement, avec pour objectif d’être une plateforme multipartite et multidisciplinaires qui offre l’opportunité aux gouvernants d’échanger avec les investisseurs.