Graciés dans la nuit du vendredi par le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, les 46 soldats ivoiriens sont sortis de prison.
Tôt dans la journée de ce samedi, ils ont conduit dans un camp à Bamako.
En fin d’après midi, autour de 18h, Ils passeront par Lomé, selon une source diplomatique togolaise.
Le Président du Togo va les remettre officiellement au ministre d’Etat ivoirien chargé de La Défense qui retournera à Abidjan avec eux.
Leur arrivée à l’aéroport d’Abidjan est prévue dans la soirée à 23h au pavillon présidentiel.
Le film de six mois de crise
Le 10 juillet 2022, les autorités maliennes procèdent à l’arrestation de 49 militaires ivoiriens sur le tarmac de l’aéroport de Bamako. La tension monte d’un cran lorsque la junte accuse explicitement ces soldats ivoiriens d’être des mercenaires armés, qui ont pour objectif de déstabiliser voire de renverser le gouvernement de transition.
Abidjan dément fermement et assure que ces soldats étaient en mission pour l’ONU, dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la Minusma. Mais l’affaire vire à la crise diplomatique quand les soldats sont officiellement inculpés, puis écroués à la mi-août.
La libération des trois femmes de l’unité militaire début septembre laisse entrevoir un temps une sortie de crise, mais les négociations dont rien ne filtre, patinent. De hautes personnalités de l’État ivoirien comme le chef de cabinet de la présidence, Fidèle Sarassoro – sont dépêchés à Bamoko. L’affaire s’invite à la tribune new-yorkaise de l’Assemblée générale de l’ONU, en marge de laquelle le secrétaire générale de l’institution demande « la libération immédiate » des soldats. La Cédéao finit par lancer un ultimatum aux autorités maliennes, brandissant la menace de sanction.
Après six mois d’absence, les militaires pourraient retrouver la Côte d’Ivoire, aujourd’hui, en fin de journée.
Fulbert Yao