Après Adiaké en 2022, Agboville sera en attraction les 23 et 24 janvier prochain, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la culture africaine et afro descendante (JMCA) 2023 sous le thème « L’Afrique et les percussions ». Le Président du Comité d’organisation , l’Ivoirien Wakili Alafé, patron de presse, essayiste et écrivain, situe les enjeux de la rencontre
Pourquoi ce thème ?
Les percussions, notamment le Djembé mondialement connu, incarnent l’expression même de l’identité africaine. Or, les percussions africaines ont perdu au fil des années leur véritable dimension culturelle et sociale au profit d’un aspect purement ludique, dont le caractère envoûtant contribue à les enfermer dans la sphère d’un exotisme convenu pour touristes ou celle purement récréative du show-biz, afin de rythmer les productions standards des groupes à la mode. Nous voulons revenir aux origines mêmes de la fonction des percussions dans la vie des Africains. Les percussions ont, depuis l’origine, toujours rythmé la vie de l’Africain de la naissance à la mort. Elles constituent la polyrythmie de toutes les activités humaines, comme le travail aux champs, et de toutes les croyances, lorsqu’il s’agit d’éloigner les mauvais esprits ou de communiquer avec l’invisible. Elles sont, dans notre culture, avec les chants, les danses et les masques sacrés, associées au savoir et au pouvoir. »
« Les percussions ne proposent pas un simple accompagnement musical, elles sont un véritable langage et, comme les danses, les masques, les mythologies propres à chaque ethnie et à chaque territoire ou les cérémonies rituelles, elles ont une profonde signification politique, sociale et culturelle. »
Un retour à l’essence même de la culture africaine
« le rôle de la JMCA est de réconcilier les Africains avec eux-mêmes en revenant à l’essence même de leur(s) culture(s). Sans être académique, car il s’agit de montrer des spectacles particulièrement récréatifs, nous voulons aussi informer et faire connaître les cultures africaines et afro-descendantes. Qui connaît l’influence du tambour africain dans la Caraïbe, notamment à Cuba, et dans le Nouveau monde ? »
Fulbert Yao avec Sercom