L’ambition du gouvernement de contrer le phénomène des grossesses en milieu scolaire par la construction des lycées d excellence de jeunes filles rencontre du plomb dans l’aile. Les projets de construction de six (6) lycées d’excellences de jeunes filles dotés d’internat dans les localités d’Abidjan, Dimbokro, Bondoukou, San Pedro , Daloa et Odienné piétinent. Prévu pour être livrés en janvier 2023, après 15 mois de travaux, ces gros œuvres sont encore inachevés bien que les délais soient largement dépassés. Une récente visite de la consœur Marcelle Aka sur les différents sites a permis de mettre en lumière l’état actuel des travaux. A l’en croire, les travaux sont loin d’être achevés. Pire, certains sites sont encore à l’étape embryonnaire.
En effet, selon un rapport du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, la Côte d’Ivoire a enregistré, au cours de l’année scolaire 2021-2022, un effectif de 5833 cas de grossesse sur une population de 3 .323 912 filles. Cette situation alarmante a même été aussi documentée par une autre enquête du Conseil national des droits de l’homme (Cndh) réalisée de septembre 2021 à mai 2022. Dans ce rapport, 3409 cas de grossesse en milieu scolaire ont été révélé par l’institution. Fort de cette observation qui malheureusement ne cesse de connaitre une proportion galopante, le gouvernement a décidé d’adresser la question avec des mesures fortes. Notamment par la construction de lycées scolaires d’excellences dédiés ainsi que des internats pour jeunes filles à travers le pays. Ainsi, le 30 novembre 2022, à l’issue du conseil des ministres qui s’est tenue au Palais de Présidence de la République, le ministre de la Communication et l’Economie numérique, Amadou Coulibaly, a dans son traditionnel compte rendu , annoncé la construction et l’équipement de quatre (04) lycées ainsi qu’un (01) collège d’excellence avec internat pour jeunes filles. « Ce projet vise à accroitre le taux de scolarisation et d’achèvement scolaire des jeunes filles au niveau de l’enseignement secondaire, avec la mise en place d’infrastructures scolaires dédiées », a fait savoir le porte-parole du gouvernement. « Ces établissements seront construits, pour les quatre lycées, dans les villes d’Abengourou, de Divo, de Korhogo et de Man avec une capacité de 25 salles de classes, pour 1000 filles dont 800 internes. Le collège d’une capacité de 16 salles pour un effectif de 640 filles dont 400 internes, sera construit dans la ville de Bouna », a ajouté le ministre Amadou Coulibaly. Malheureusement, bien que louable, l’approche du gouvernement de contrer ce phénomène devrait s’inspirer des forces et faiblesses de ces projets inachevés. Car aussi longtemps que les choses sont à la traine ce sont les jeunes filles élèves en situation de précarité qui en pâtissent.
C’est d’ailleurs pour nous le lieu d’attirer l’attention des autorités sur la célérité dans la mise en œuvre de ces travaux. Surtout que ce phénomène des grossesses en milieu ne cesse de croitre à travers le pays. Déjà, pour le 1er trimestre de l’année scolaire, 23 cas de grossesse d’élèves sont déclarés au lycée moderne 1 de Bongouanou. L’urgence est de mise.
J.E.K