Une délégation du ministère d’État ministère de l’agriculture et du développement rural conduite par Silué Sionseligam, Directeur de l’évaluation des projets (DEP)a sillonné du 6 au 10 février 2023, les localités de Touba et Koro dans la région du Bafing; et Odienné dans le Kabadougou.
L’objectif de cette tournée était d’informer et de sensibiliser les populations sur la campagne 2023 du projet Soja dont la phase pilote a été lancée en 2019 à Touba par le ministre d’État Kobenan Kouassi Adjoumani.
Après la campagne 2022 qui a porté sur 1100 hectares et qui s’est bien comportée dans l’ensemble, le gouvernement veut mettre les bouchées doubles cette année passant de 1100 à 3600 hectares dont 1600 à Odienné et 2000 à Touba et Koro.
« Nous sommes venus pour lancer la campagne 2023 du projet Soja et vous dire que nous aurons des superficies encore plus grandes que celles de l’année dernière. De 1100 nous passerons à 3600 hectares avec 1900 hectares de nouvelles parcelles sont en défrichement. En plus de cette augmentation, toutes les opérations seront mécanisées, c’est à dire du défrichement jusqu’à la récolte en passant par le labour et le semi», a dit d’entrée le chef de mission Silué Sionseligam.
Indiquant que toute personne désireuse de faire le la culture du soja peut s’inscrire auprès de la direction régionale ou départementale de l’agriculture de sa localité. Toutefois, il a précisé que les jeunes seront prioritaires dans l’attribution des parcelles.
« Nous attendons beaucoup que les jeunes s’intéressent à la culture du soja. Ils seront prioritaires conformément à l’instruction du chef de l’État qui a décrété 2023, année de la jeunesse. Et le ministre d’État nous a instruit de faire la part belle à la jeunesse dans toutes les activités que nous menons sur le terrain», a-t-il indiqué.
Pour terminer, Silué Sionseligam a lancé un appel à la mobilisation de toutes les couches de la population notamment les jeunes autour de ce projet et leur a demandé de se faire inscrire pour une meilleure organisation des attributions des parcelles et le respect du calendrier établi.
« Tous les jeunes qui aspirent à faire le Soja seront sélectionnés d’office. Ils ont jusqu’à fin mars pour se faire enregistrer dans nos directions régionales et départementales. Les défrichements ont débuté et se poursuivent jusqu’à fin avril, les labours en mai et les semis commencent aux environs du 15 juin dès les premières pluies», a-t-il lancé.
Un appel entendu au regard de l’engagement et la mobilisation des jeunes aspirants comme c’est le cas pour Diarrassouba Moussa, originaire de Massala Farako dans le département d’Odienné. Qui dit être intéressé par le projet vu le succès enregistré par ses voisins sojaculteurs.
« Je voudrais commencer cette avec 4 hectares car certains de mes voisins qui font le soja ont pu s’acheter des motos, d’autres ont achevé la construction de leur maison. Ce qui veut dire que c’est un très bon projet qui vient améliorer nos conditions de vie», estime Moussa.
Pour sa part, Bamba N’komory, originaire de Koro qui a quitté l’aventure depuis deux ans pour se consacrer à la culture du soja, appelle ses camarades jeunes à venir s’investir dans le travail de la terre notamment du soja qui, à l’en croire, nourrit son homme.
« je salue le retour du projet surtout sa nouvelle phase où tout est mécanisé et offert gratuitement aux paysans. J’ai quitté l’aventure depuis deux ans pour venir faire la culture du soja et ça marche bien. Je scolarise mes enfants et leur offre des soins de qualité grâce à mes revenus. J’invite mes frères et sœurs jeunes à y adhérer car tout est mécanisé et fait par l’État. Donc plus besoin de parler de pénibilité des travaux», témoigne Bamba N’komory.
Cette mission d’information et de sensibilisation à laquelle les préfets des différentes localités sillonnées ont pris part, a été ponctuée par des visites de parcelles notamment celle de la ferme semencière de Mahou-Sokourala (département de Touba) portant sur plus 500 hectares. À la suite de cette visite de la ferme semencière, Kouakou Yao Dinard, préfet de la région du Bafing, préfet du département de Touba s’est dit satisfait de l’état d’avancement des travaux qui, une fois terminés, permettront de mettre en place une ferme semencière de 500 ha qui sera irriguée et fournira des plants améliorés aux producteurs. D’où son appel à l’ensemble des populations et des jeunes en particulier, à se mobiliser pour saisir toutes les opportunités que l’État mettra à leur disposition pour leur bien être.
Cheick Bakayoko, Correspondant régional