A l’horizon 2030, ce sont plus de 5 milliards de dollars qui vont être investis pour atteindre l’accès universel à l’eau potable en Côte d’Ivoire, a annoncé le Premier Ministre, Patrick Achi, à l’ouverture du 21ème congrès international de l’Association africaine de l’Eau et de l’Assainissement (AAEA) lundi à Abidjan
Patrick Achi a ajouté que cet investissement permettra de pérenniser les ressources en eau à partir des fleuves des grandes villes et des eaux souterraines. Sont également prévus l’utilisation de l’énergie solaire pour densifier les systèmes d’alimentation des villages et l’assainissement avec l’accélération du nombre de stations de traitement des eaux usées à Abidjan. Le réseau de collecte des eaux usées sera étendu à l’intérieur du pays, particulièrement Bouaké, San Pedro, Gagnoa et Korhogo.
»Nous continuerons nos efforts, nous accélérerons nos actions. Nous serons au rendez-vous de 2030 et de l’Eau pour tous », a-t-il assuré.
Le Chef du Gouvernement a rappelé que depuis 2011, de nombreux forages, infrastructures avec des usines de traitement ont été mis en place et ont permis de couvrir la majeure partie du pays.
Parlant de l’Afrique, Patrick Achi a déclaré que lors des deux prochaines décennies, l’Afrique devra intensifier son combat pour l’eau potable et l’Assainissement parce qu’il y va de la pérennité de son développement, de sa sécurité et de sa souveraineté alimentaires.
Selon le Premier Ministre ivoirien, en 2050, l’Afrique aura plus de 2 milliards d’habitants, sans oublier les conséquences du réchauffement climatique, autant d’événements qui rendront l’accès à l’eau plus difficile.
»Gagner la bataille de l’accès à l’eau potable nécessitera au moins une multiplication par 12 le taux de progrès actuel en matière d’eau potable et d’assaisonnement. C’est pourquoi nous n’avons pas d’autre choix, en tant que continent, en tant qu’Africains, en tant que pays, que de réussir. Et le reste du monde avec nous. Nous en avons les moyens. Nous avons l’eau en Afrique sous le sol de notre continent parcouru par trois des 15 plus grands fleuves au monde dont le second plus grand, le Nil (Congo, Niger, etc.) », a-t-il dit.
Malgré les quelque 420 millions d’Africains qui manquent encore d’un service d’eau potable de base aujourd’hui et 780 millions de services d’assainissement, Patrick Achi a exprimé son optimisme quant à la capacité des pays africains, dont l’eau souterraine du continent représente 99% de toute l’eau douce liquide sur terre, à remporter ensemble la bataille de l’eau et de l’assainissement. Il a insisté sur les financements du secteur privé et l’éducation et la sensibilisation des populations à l’importance des ressources en eau et de l’assainissement.
Ce 21ème congrès est prévu du 20 au 24 février sur le thème : « Agir pour une gestion durable des ressources et un accès pour tous à l’eau et à l’assainissement en Afrique».
Fulbert Yao