Le débat tant attendu dans l’affaire Africa steel- Issiaka Diaby, le président du Collectif des Victimes en Côte d’ivoire (CVCI) a finalement eu lieu le lundi 6 mars 2023 au tribunal de Yopougon
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Dans sa plaidoirie, la partie civile à travers un argumentaire fondé sur le contexte de la cession de la société Africa Steel au sieur Issiaka Diaby, est parvenu à la conclusion que Chaabi Hussein Khalil, le défunt propriétaire de cette société, a tout simplement utilisé Issiaka Diaby pour sauver son entreprise de la liquidation.
» Monsieur Issiaka Diaby est entré en possession de cette entreprise à travers un processus régulier de cession entre lui et Chaabi Hussein Khalil. Le 11 juin 2019, Issiaka Diaby a été autorisé par Chaabi Hussein Khalil, à avoir accès à l’entreprise. Le 12 juin, Issiaka Diaby adresse un courrier au tribunal du commerce dans lequel il plaide pour ne pas que l’entreprise soit liquidée vu qu’elle traînait une dette de 1,8 milliards de FCFA qu’il s’est d’ailleurs engagé à rembourser. Le 17 octobre 2019, la cour d’appel du tribunal du commerce accepte la requête de ce dernier et lève la menace de liquidation de Africa Steel. Mais c’était mal connaître Chaabi Hussein et son équipe qui avaient un autre plan dernière la tête. Celui d’arracher l’entreprise des mains de son nouveau propriétaire, une fois la menace de sa liquidation levée. Ainsi, le 06 novembre 2019, Issiaka Diaby est délogé manu-militari de son entreprise avec ses employés. C’est une manoeuvre frauduleuse », a expliqué la partie civile conduite par maître Binta Bakayoko.
Poursuivant, elle a soutenu que les intentions frauduleuses de feu Chaabi Hussein Khalil ont été corroborées par les propos de son fils Chaabi Wassim, qui a reconnu devant le juge ceci: » mon père.a voulu se servir de monsieur Diaby. Il l’a utilisé pour parvenir à ses fins ».
A la lumière de ces faits, pour maître Binta Bakayoko, il n’y a aucun doute. Issiaka Diaby a été victime d’escroquerie Par conséquent, elle a plaidé auprès du tribunal, afin que les 300.000.000 FCFA injectés par ce dernier dans l’entreprise Africa Steel, lui soit restitués.
A sa suite, le procureur sur la base des pièces justificatives produites par Issiaka Diaby, a estimé qu’elles n’étaient pas suffisantes. Il a donc déduit que les sociétés Africa Steel et Fer Ivoire n’ont pas commis des faits d’infraction. Les deux sociétés selon lui, ne sont donc pas coupables.
Quand aux avocats de la défense, ils ont soutenu que nulle part dans les dossiers fournis, Issiaka Diaby n’est parvenu à démontrer les faits d’escroquerie et de violence reprochés à leurs clients. Pour eux, les victimes dans l’affaire sont Africa Steel et Fer Ivoire.
Et à maître Gohi Bi de la défense de faire cette révélation : » En réalité, celui qui est derrière le rachat de cette entreprise, c’était feu le Premier ministre Hamed Bakayoko. Issiaka Diaby n’a pas 1,8 milliard de FCFA pour racheter cette entreprise. Il a fait croire que derrière lui se trouvait un mentor », a t-il dit.
Sur cette déclaration, Issiaka Diaby a mis au défi maître Gohi Bi de lui produire les preuves de ce qu’il avance. « Que maître Gohi Bi m’apporte les preuves de ce qu’il avance. Dans le cas contraire, c’est lui qui va me sentir », a-t-il menacé.
Il a en outre, soutenu avoir bel et bien été victime de violence pour avoir été délogé manu-militari de son entreprise,. Sur les faits d’escroquerie, pour lui, cela est assez évident. « Chaabi après m’avoir vendu l’entreprise, vient quelques temps après me l’arracher et cela par la voie de la violence. C’est de l’escroquerie », a-t-il dénoncé.
Au terme de ce débat houleux entre les deux parties, le président du tribunal a renvoyé le délibéré au 17 avril prochain.
Fulbert Yao avec Koaci