Après de longues années d’attente, 47 corps exhumés à l’issue de la crise post-électorale doivent être remis mercredi aux familles des victimes, à Guiglo, Blolequin et Toulepleu, dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire, ont rapporté des organisations dans une note
Il s’agit de 29 corps identifiés à Blolequin. 12 corps identifiés sur 58 exhumés à Toulepleu et 6 corps identifiés à Guiglo, soit un total de 47 corps
Ces corps avaient été exhumés, pour certains en 2015, puis transférés à Abidjan pour le besoin des enquêtes sur les différents affrontements qui s’étaient produits au moment de la crise post-électorale.
Mais ce à jour, beaucoup de corps exhumés n’ont pas encore été identifiés. De plus, les corps de plusieurs fosses communes connues de tous n’ont toujours pas fait l’objet d’exhumation. C’est en particulier le cas à Duékoué, où les fosses communes situées à l’entrée de la ville abriteraient, selon les différents bilans disponibles, plusieurs centaines de corps.
La Ligue Ivoirienne des Droits de l’Homme (LIDHO), la Confédération des organisations des Victimes des Crises Ivoiriennes (COVICI) et le Mouvement Ivoirien des Droits Humains (MIDH) se félicitent de cette action attendue de longue date, « elles regrettent toutefois le peu de concertation et de préparation auprès des différents acteurs impliqués sur le terrain, à commencer par les familles elles-mêmes »
«Un geste aussi symbolique, 12 ans après la crise, aurait certainement mérité un travail de sensibilisation plus important pour permettre d’en garantir la portée et la bonne réception au sein des familles concernées et de veiller à ce que toutes les personnes touchées puissent effectivement participer aux cérémonies», ont-elles indiqué dans le texte.
Pour ces organisations, la restitution des corps ne doit pas faire oublier qu’aucune des victimes de Guiglo, Blolequin ou Toulepleu, n’a obtenu justice pour les crimes subis pendant la crise, à la suite de l’amnistie présidentielle accordée le 6 août 2018, qui a eu pour effet d’annuler tous les efforts de justice entrepris jusque-là.
Fulbert Yao