Palais de la Culture de Treichville ou Palais de la Culture Bernard Binlin-Dadié ?
J’ai été récemment informée que le ministère de la Culture et de la Francophonie a décidé de revaloriser les deux prix Bernard B. Dadié en lice au Salon international du livre d’Abidjan (SILA). Ainsi, ces prix deviennent désormais des prix nationaux avec une revalorisation des montants, toute chose qui est à saluer même si jusque-là les différents montants alloués auxdits prix n’ont pas encore été dévoilés.
Cependant, je ne peux saluer l’acte du ministère de la Culture et de la Francophonie sans mettre en lumière une situation déplorable que, jusqu’à ce jour je n’arrive pas à comprendre. Ce fait est que le ministère de la Culture et de la Francophonie, disons, la Côte d’Ivoire a décidé de baptiser l’infrastructure du Palais de la Culture du nom de Bernard Binlin-Dadié mais, jusque-là partout dans les médias comme dans les milieux institutionnels, on entend, il est dit d’une façon réductrice, simpliste, Palais de la Culture de Treichville, ce qui est irrespectueux du personnage. Ainsi, le ministère de la Culture et de la Francophonie, garant de l’infrastructure du Palais de la Culture devrait, à mon avis, et je ne suis pas la seule à le penser, veiller à ce que le nom qu’ils ont donné librement à ce Palais soit vraiment respecté et qu’on ne dise pas Palais de la Culture de Treichville mais bien Palais de la Culture Bernard B.-Dadié. Car, cela est vu, perçu comme une offense à l’illustre écrivain.
C’est comme si on désignait le pont Henri Konan-Bédié, le pont Cocody-Marcory ou le stade Félix Houphouët-Boigny, le stade du Plateau. Lorsqu’on baptise une infrastructure du nom d’un illustre personnage, c’est une question de reconnaissance et de respect par le pays. Ce nom, Bernard Binlin-Dadié, résonne au-delà de la Côte d’Ivoire, de l’Afrique… Que le Palais de la Culture porte son nom est un honneur plus que mérité mais occulter son nom lorsqu’on désigne ledit Palais en se référant à sa situation géographique est un manque de respect pour ce monument qu’est l’homme. Est-ce à moi d’éclairer la Côte d’Ivoire sur cette réalité !
Cela ne se fait nulle part ailleurs m’appuyant sur mes différents déplacements dans le monde autant en Occident qu’en Afrique. Cette attitude vue en Côte d’Ivoire est considérée par moi et pour toute personne raisonnable comme une insulte perverse, déviante, par rapport à la réalité, la véracité ; la vérité terrassée se redressera toujours, elle est et restera le chemin de Dieu.
Respectueusement, je dédie ce proverbe africain au ministère de la Culture et de la Francophonie de Côte d’Ivoire : « L’erreur n’annule pas la valeur de l’effort accompli ».
« La violence du vent n’enlève pas les taches du léopard ». (Proverbe africain)
Christine Binlin-Dadié