Dans une interview à bâton rompu avec Coulibaly Fononna Cheick Ahmed Député de Baya, Kasséré et Siempurgo, par ailleurs vice-président du Comité Interparlementaire de l’Uemoa, le parlementaire a abordé les questions des élections locales et la vision du chef de l’Etat pour la jeunesse pour cette année 2023.
Par le passé on entendait parler de l’Alliance pour le changement (APC) mais ce n’est plus le cas depuis un certain temps ? Qu’est-ce qu’il en est ?
L’APC se porte bien en ce sens que deux de ses premiers responsables sont aujourd’hui élus, députés à l’Assemblée nationale. Du coup avec les activités parlementaires et les activités dans leurs différentes circonscriptions, l’APC tourne un peu au ralenti. Mais nous nous apprêtons à relancer la machine comme dans le passé pour faire en sorte que l’APC puisse continuer à contribuer à l’élection du président de la République et surtout à l’électionde tous les candidats Rhdp. Je pense qu’avoir deux élus au sein du mouvement je peux dire que l’APC se porte bien.
L’APC avait pour président dans le temps Soro Alphonse qui est un de vos frères rentré d’exil. Quels sont vos rapports avec ce dernier ?
Nous avons des rapports conviviaux et ils sont au beau fixe. Comme vous l’avez indiqué, Alphonse Soro est un frère et comme on le dit chez nous un frère reste toujours un frère et nous sommes très heureux qu’il soit revenu au Rhdp. Nous l’avons toujours dit que sa place n’était nulle part ailleurs qu’au côté de notre papa à tous, le président de la République SEM AlassaneOuattara. Je me réjouis qu’il soit revenu pour qu’ensemble nous poursuivions le combat.
Avez-vous eu une rencontre depuis son retour ?
Oui oui nous nous rencontrons très souvent.
Qu’est-ce qui est au centre de vos débats ?
Nous parlons des problèmes de famille, du Rhdp mais pas vraiment de l’APC qu’il a quitté pour créer Alliance nationale pour le changement (ANC) qui s’est fondu dans le Rhdp.
Vous résidez à Bingerville, le candidat Rhdp de cette commune a été choisi. Avez-vous eu l’idée une fois de prétendre à la mairie ?
Non pas du tout. Je suis un élu de la régionde la Bagoué et je m’en tiens à cela pour le moment.
Dans certaines régions de la Côte d’Ivoire la bataille s’annonce rude au niveau de ces élections locales. Quelles analyses de ces batailles qui s’annoncent ?
C’est le signe du dynamisme de la démocratie que le président de la République a toujours voulu pour notre pays. Je suis vraiment heureux qu’après les législatives de 2021, aujourd’hui, tous les partis politiques puissent prendre part à ces élections municipales et régionales dans notre pays. Et c’est sûr que la démocratie va s’exprimer et que le meilleur va gagner. J’en suis sûr, le meilleur sera le Rhdp. Car le Rhdp est le parti politique le mieux organisé et le plus représentatif sur tout l’ensemble du territoire national. C’est le parti qui a des candidats partout contrairement aux autres partis. Le Rhdp part déjà avec une longueur d’avance.
« LE PEUPLE SENOUFO, EST ATTACHE AU RESPECT DES AINES ET DES AUTORITES »
Dans votre région la Bagoué, ni le Pdci-Rda ni le PPA-CI n’est présent. Quel commentaire faites-vous de l’absence de ces deux grands partis ?
A mon avis ces partis sont en perte de vitesse. Ils ont été très affaiblis par l’animation et l’organisation des premiers responsables du Rhdp. Moi, j’en veux pour preuve la dernière élection législative où le Rhdp a remporté les cinq sièges à l’Assemblée Nationale y compris le seul siège qui était occupé par le Pdci-Rda en son temps. C’est vraiment la dynamique d’animation du parti du Rhdp par ses premiers responsables dans la région. Mais c’est surtout aussi grâce aux nombreuses réalisations du président de la République qui ont transformés de façon positive notre région et surtout Boundiali son chef-lieu de région qui a bénéficié de beaucoup d’infrastructures. Le fait que les populations soient très reconnaissantes à SEM Alassane OUATTARA est la principale raison de la perte de vitesse de ces partis d’opposition dans notre région. C’est aussi le discours qu’ils tiennent à l’endroit des autorités et du président de la République. Vous n’êtes pas sans savoir que le peuple Senoufo, est un peuple qui est attaché à un certain nombre de valeurs dont le respect des aînés et des autorités. Du coup, ce message ne permet pas en réalité aux partis d’oppositions de pouvoir convaincre nos parents Sénoufo. Quand vous prenez les réalisations du président de la République, l’animation du parti qui se fait très bien dans la région et le discours que tiennent les opposants naturellement le PPA-Ci, le Pdci-Rda et même le Fpi qui aura certainement un candidat au régional selon la presse, sont des partis en perte de vitesse dans la Bagoué.
Pouvons-nous conclure que ces partis sont morts dans la région ?
Oui ! Le terme n’est pas assez fort parce que si vous êtes incapables en tant qu’un parti politique d’aligner un candidat dans l’une des sept communes de la région de la Bagoué, vous n’existez pas dans la région. On peut dire que ces partis sont en train de mourir dans notre région. Et on fera en sorte que ces partis ne puissent pas continuer dans la Bagoué.
Récemment nous avons vu le Fpi, un parti socialiste et le Rhdp, parti Libéral signer un protocole d’accord. En tantqu’élu du peuple, quel commentaire faites-vous de cette combinaison ?
Le Président Félix Houphouët-Boigny disait que la politique c’est la saine appréciation des réalités du moment. En tant qu’élu de la nation, je me félicite de cet accord qui, à mon sens, va contribuer au renforcement de la réconciliation, de la cohésion et de la paix, qui sont vraiment chère au président de la République. Parce que sans réconciliation, sans cohésion et sans paix, le président de la République son Excellence Alassane Ouattara, ne pourra pas continuer son ambition de faire de la Côte d’Ivoire, un grand pays dans le concert des nations. Je me réjouis donc de la signature de cet accord qui va contribuer à apaiser et amener la population à être rassurée.
Ces jours-ci, on a entendu le Président Henri Konan Bédié dire que la liste électorale est remplie des électeurs non identifiés. Il a critiqué la Cei, le conseil constitutionnel. Également, Laurent Gbagbo dit vouloir mettre en place un organe de lutte contre la fraude. Est-ce que vous ne craignez pas déjà un trouble à l’avenir ?
Je pense que le débat devrait être ailleurs, parce que l’opposition dans son ensemble sait qu’avec les réalisations du président de la République, partout en Côte d’Ivoire, avec l’organisation du Rhdp, avec les dernières défections que nous avons eues avec les cadres du Pdci et d’autres partis qui ont rejoint le RHDP, les élections sont perdues d’avance. Du coup il faut trouver des boucs émissaires sinon, il n’en est rien. La révision de la liste électorale s’est passée dans de bonnes conditions. Et tous les partis ont appelé leurs militants à prendre part à cette révision. Vous avez constaté que ces partis d’opposition n’ont pas pu aligner des candidats sur toute l’étendue du territoire national. Donc ils partent déjà vaincus, perdant sur un certain nombre de sièges. Pour toujours motiver leurs militants, ils vont déjà parler de fraude. Ils crient déjà aux loups sans même que les élections ne soient organisées.
Est-ce une fuite en avant selon vous ?
Bien sûr que c’est une fuite en avant. Ils veulent justifier leur défaite qu’ils sentent venir. C’est mon avis, ils veulent justifier la défaite.
Henri Konan Bédié l’a dit, l’environnement ne leur est pas favorable ?
Depuis l’accession au pouvoir du Président Alassane OUATTARA, nous avons des institutions fortes dont celle qui organisent les élections dans laquelle tous les partis politiques sont représentés y compris l’opposition.
Qu’est-ce que cela vous fait que l’oppositionne soit pas représentée sur toute l’étendue du territoire ?
Cela nous permet de comprendre que le Rhdp est non seulement le parti le mieux organisé, mais le président de la République, de par ses actions, sa vision et son leadership est arrivé à faire adhérer la population à ses idéaux et aux idéaux de son parti.
Pour un ancien Président comme Henri Konan Bédié qui attaque le conseil constitutionnel à tort, qu’est-ce que cela vous dit ?
Je n’ai pas envie de rentrer dans la polémique surtout avec un ancien président. Je pense qu’il a déjà gouverné le pays donc il est censé connaître tout ça. C’est regrettable que le PDCI se soit dissocié de l’Houphouëtisme en quittant le RHDP. Ce qui est bien pour le Pdci c’était de se remettre avec leurs frères du Rhdp pour qu’ensemble, aux côtés du président de la République, nous continuons à développer notre pays.
Quel est le message à l’endroit des candidats retenus pour les élections à venir?
Je dirais que les candidats retenus doivent tendre la main à ceux qui n’ont pas été retenus pour représenter le parti aux élections. J’exhorte les candidats non retenus à respecter la discipline du parti et à se mettre à la disposition du parti. J’ai toujours travaillé dans la vision du Président Alassane Ouattara et du Rhdp, c’est pour cette raison qu’au niveau de ma région, quand le président de la République a décidé que c’est telle personne qu’il faut, je m’aligne derrière cette personne, en dépit de ce que certains pensent qu’on ne doit pas suivre cette voie. Je me suis donné une ligne de conduite : C’est la discipline du parti et depuis que nous sommes au pouvoir, je me suis toujours mis du côté des candidats du Rhdp. Notre contribution sera donc une fois de plus de tout faire pour faire gagner les candidats du RHDP dans notre région.
Le président de la République a déclaré cette année, année de la jeunesse. En tant qu’élu comment comptez-vous faire bénéficier cette année de grâce à la jeunesse de la Bagoué ?
Je pense que notre rôle d’élu c’est d’abord amener la jeunesse à épouser cette vision du président de la République qui veut faire de 2023, l’année de la jeunesse. Mais qui en réalité veut mettre la jeunesse au travail, qui veut amener la jeunesse à être de plus en plus autonome et à prendre sa place dans la gestion des affaires de l’Etat. A mon avis, notre rôle sera de sensibiliser la jeunesse, de la former et de l’amener à pouvoir concevoir et élaborer des projets fiables, rentables et des projets qui sont susceptibles d’être financés par l’agence emploi jeunes ou par tout autre projet mis en place par le président de la République au profit des jeunes. Donc nous nous réjouissons que le président puisse dégager près d’un(1) milliard de Fcfa par jour pour la jeunesse. Je pense que la jeunesse dans son ensemble devrait saisir cette opportunité et faire en sorte que ces 365 milliards de FCFA puissent être utilisés à bon escient pour qu’elle puisse en sortir autonome et capable de gérer un certain nombre de projets. Que notre jeunesse sache que c’est une opportunité à saisir en s’intéressant de plus en plus à l’entreprenariat.
Est-ce que vous avez une clarification apportée sur cette question d’un milliard par jour qui fait actuellement le buzz ?
Oui ! On a constaté que les Ivoiriens aiment le buzz. Je pense que le ministre de la jeunesse Touré Mamadou a bien clarifié cette question des 365 milliards de FCFA. Une enveloppe sert non seulement à financer les projets. Mais à créer des cadres de formations et d’autres structures pour les jeunes. Elle va leur permettre de s’exprimer. Il y aura également des infrastructures culturelles et sportives qui vont permettre à ceux qui sont intéressés de pouvoir se former etc. on a compris que le président ne va pas chaque matin donner un milliard au ministre de la jeunesse pour distribuer aux jeunes. Je pense que les autres ont aussi compris ainsi mais comme, ils pensent que cela n’est pas faisable, alors que le Président Alassane Ouattara muri et voit tous les contours, avant de prendre une décision. A mon avis, l’opposition doit attendre fin décembre avant de juger ce programme duprésident concernant la jeunesse.
Pratiquement, un jeune de votre région vous a-t-il une fois demandé comment obtenir sa part des un milliard par jour ?
(Rire). Chez nous dans la Bagué, on n’a pas eu ce genre de questionnement, car ils comprennent qu’il faut travailler. Nous sommes en train de les organiser dans le domaine agricole parce qu’on abeaucoup de terre, mais le problème est le financement. Nous allons donc travailler à ce que nos jeunes puissent obtenir des financements pour leurs différents projets.
Réalisée par
Lassina Fofana et Saint Cyrille